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DECOUVERTE - TURIN -Le palais Carignan retrouve sa splendeur d'antan

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 18 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Les festivités du cent cinquantenaire de l'unité italienne battent leur plein. C'est le moment tant attendu de la redécouverte de certains monuments fermés depuis des années pour cause de restauration? Aujourd'hui, après 5 ans d'attente,  le célèbre palais Carignan de Turin rouvre enfin ses portes

Située discrètement à l'écart de l'axe principal formé par via Roma, qui relie piazza Castello et piazza San Carlo, l'élégante piazza Carignano se trouve à deux pas du musée égyptien. Sur la gauche, le théâtre Carignano, reconstruit en 1787 suite à un incendie, est le plus ancien théâtre de Turin. Célèbre dans toute l'Italie, son nom, associé à celui des auteurs et des acteurs qui y brillèrent, a traversé les siècles. Il accueillit la compagnie de Carlo Goldoni, les tragédies du dramaturge Vittorio Alfieri y furent représentées, les plus grandes actrices italiennes du XIXe siècle y triomphèrent? Ce haut lieu de la culture turinoise est encadré par deux bonnes adresses incontournables : le glacier Pepino, inventeur du "pinguino" (une glace enrobée de chocolat, le premier eskimau glacé de l'histoire) et Il Cambio, un ancien relais de poste transformé en restaurant et fréquenté entre autres par Cavour. Autant dire que sur cette place, tout évoque l'histoire?

Côté piazza Carlo Alberto, la statue équestre du souverain caracole au milieu de la place (photo lepetitjournal.com)

Un palais, deux façades

A droite, la façade baroque curviligne et surprenante du palais Carignano. Il s'agit d'une construction grandiose réalisée par Guarino Guarini (l'architecte de la chapelle du Saint Suaire) entre 1679 et 1684 pour le prince Emmanuel-Philibert le Muet, fils du prince Thomas de Carignan. C'est l'un des exemples les plus imposants du baroque piémontais et italien. Une façade baroque au c?ur du Piémont austère : les lignes courbes, l'ellipse, le développement de l'espace en profondeur, rien ne manque à cette façade en briques roses qui semble en mouvement. A l'intérieur, dans la cour, deux escaliers montent vers le salon transformé en 1848 en salle du Parlement subalpin. Des transformations successives ont agrandi le bâtiment (la salle du Parlement subalpin était trop petite pour accueillir le premier Parlement italien), une aile fut ajoutée au XIXe siècle et une façade de style néoclassique, blanche, surprenante,  est désormais ouverte sur la place Carlo Alberto. Le palais permet donc le passage d'une place à l'autre, des artères principales aux petites rues et aux places tranquilles vers le Pô.

La porte d'entrée du palais, place Carignano, permet d'entrevoir dans l'enfilade la porte de la deuxième façade située place Carlo Alberto (photo lepetitjournal.com)

Le Musée du Risorgimento
Ce splendide palais abrite aujourd'hui le musée du Risorgimento : rien de plus logique, puisque c'est là qu'en 1920 naquit Victor-Emmanuel II, premier roi de l'Italie unifiée. C'est là aussi que se réunit le premier Parlement subalpin en 1848 et c'est là enfin que se trouve la salle du premier Parlement italien. Le riche musée est fermé depuis 2006 pour d'importants travaux de réorganisation des salles et des collections. Avec la visite officielle du président de la République Giorgio Napolitano, il ouvre enfin ses portes au public qui est invité à découvrir les 2.400 pièces exposées (le musée en compte plus de 50.000 !) dans une trentaine de salles. Phénomène national, l'unification italienne est cependant systématiquement replacée dans le contexte européen de l'époque qui est celui de la naissance et de l'explosion des courants nationalistes. Grande nouveauté, les appartements princiers, célèbres pour leurs boiseries et leurs miroirs, se visitent pour la première fois. Etape incontournable des itinéraires de découverte du chef-lieu piémontais, c'est sans nul doute le musée de l'année, à découvrir ou redécouvrir absolument. Un lieu de mémoire où, en tendant l'oreille, on peut encore entendre l'écho des discours enflammés des hommes qui ont fait l'Italie, Cavour en tête?

Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 27 avril 2011

Musée national du Risorgimento
Palazzo Carignano
Gratuit jusqu'au 31 mars
www.museorisorgimentotorino.it

lepetitjournal.com Milan
Publié le 18 mars 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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