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COQUELICOT MAFILLE - Artiste 100% Française et 100% Italienne

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 24 mars 2016, mis à jour le 24 mars 2016

Un keffieh vert pomme autour du cou, radieuse, bavarde, généreuse et un peu rebelle. Coquelicot nous raconte qu'elle est née à Paris en 75, de père italien et de mère franco-danoise. Elle emménage à Milan à l'âge de douze ans. L'arrivée à Milan, elle ne s'y attendait pas, personne n'avait cru bon de la prévenir qu'après l'été elle ne rentrerait plus à Paris et qu'elle allait commencer une nouvelle vie en Italie, à  Milan. Une adolescence au collège français dont elle ne garde pas forcément un très bon souvenir puis le lycée public italien et la libération : les manifs, les occupations... Elle étudie sciences-po en Italie et consacre sa thèse à Camus.
Un caractère bien trempé, mère d'un adolescent ; aujourd'hui, Coquelicot se considère 100% Française et 100% Italienne.


Coquelicot Mafille portrait


Le Petit Journal (LPJ) : Coquelicot quelle est ton juron, gros mot ou blasphème favori ?

Coquelicot Mafille (CM) : "Les gros mots, j'aime pas trop... Je dirais... Fuck you. Un bon Fuck you de temps en temps c'est bien".

Son parcours artistique commence tôt. À l'âge de 12 ans -précisément- elle sort de chez elle à l'aube armée de bombes de peinture et part graffer Run-DMC sur un mur de Milan. Elle garde le souvenir d'un geste artistique « mignon » qui marquera le début d'une dizaine d'années de street art.
Aujourd'hui sa ?recherche artistique se meut autour du jeu, des dimensions oniriques et des grammaires célestes?. Coquelicot est une artiste à 360 degrés. Elle peint, brode, photographie et écrit des poèmes. Son objectif est d'apporter de la poésie au monde et de la beauté aussi. La beauté elle a choisie de la raconter à travers son, Encyclopédique, une histoire d'aujourd'hui. Oui Coquelicot est aussi auteure d'une encyclopédie, ou du moins d'un recueil d'images brodées : sa vision de la vie en images.
Elle se sent proche de la vision artistique des Préraphaélites et des Symbolistes et aime particulièrement les peintures de Peter Greenaway.

Broderie sur verre Milan 2014


LPJ : Et le mot italien que tu préfères ?

CM :"Grazie"

Vous avez peut être eu la chance de croiser une de ses ?broderies sur verre? sur les abris bus de Milan il y a environ deux ans. Certainement une de ses interventions urbaines les plus distinctives. Ou bien les plus chanceux d'entre vous ont peut être eu l'occasion de voir le magnifique mur que Coquelicot avait peint sur commission près de la Cascina Cuccagna. Il était consacré à un travail de portraits des pionniers d'une agriculture respectueuse de l'environnement avec entre autre un portrait de José Bové. Le mur a était depuis, mystérieusement et sans réelles explications, recouvert par les gestionnaires de la Cascina. Comme aime le préciser Coquelicot « il est de plus en plus difficile de trouver des personnes qui respectent l'action et la pensée artistique ».


Coquelicot Mafille à l'Institut Français Milano

 

LPJ : Le mot italien que tu détestes le plus ?

CM : "Praticamente. Je déteste ce mot, tu sais cette façon qu'ont les Milanais de placer des praticamente à chaque début de phrases..."

Une autre de ses installations, ?sur commande?, est visible sur les murs du très beau concept store Wait and See de Milan (via Santa Marta, 14).
En ce moment et jusqu'au 1er avril, quatre de ses oeuvres sur toile sont visibles à l'Institut Français de Milan. La très belle exposition de groupe vis-à-vis en collaboration avec l'association ArtGallery qui met en évidence des artistes contemporains issus ou non de la Street Art.
Quatre tableaux représentant sa vision des quatre éléments : l'eau, l'air, la terre et le feu.
Si vous êtes de passage à Naples vous pouvez voir quelques unes de ses ?uvres jusqu'au 27 avril à la toute jeune galerie Intragallery, exposition ?Fiorella, Mafille, Marsiglia, Simeoni. Quattro appunti su un viaggio a Cosenza?, commissaire d'exposition Alberto Dambruoso.


Le Feu

 

LPJ : Le métier que tu n'aurais pas aimé faire ?

CM : "La chirurgie cardiaque ou chirurgienne en générale, ça j'aurais pas aimé... tu dois ouvrir des corps..."

Coquelicot tisse ses portraits telle une allégorie de la vie, du temps qui passe. Elle brode ses ?uvres patiemment, créant un fil d'Ariane qui traverse la toile de haut en bas reliant la mémoire, le temps qui passe et la fantaisie. Vous pouvez d'ailleurs lui commander votre portrait ou celui d'un proche ou même le portrait de votre animal domestique. Ces portraits qu'elle définit « symboliques » sont aussi l'occasion d'une rencontre avec l'artiste, Coquelicot aime rencontrer ses sujets, leur parler, les connaître pour qu'ils puissent se fier à sa vision artistique.

LPJ : Et sinon si Dieu existe, qu'aimerais-tu, après ta mort, l'entendre dire?

CM : "J'espère que tu as bien profité, que tu t'es bien amusée".

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Audrey Gouband (lepetitjournal.com de Milan) Jeudi 24 mars 2016

Informations pratiques

Galerie de l'Institut Français ? Milan
expostion vis-à-vis jusqu'au 1er avril
du mardi au vendredi de 15h00 à 19h00 ? entrée libre
Corso Magenta, 63 Milan

Wait and See ? Milan
décorations sur les murs du concept store
lundi de 15h30 à 19h30 et du mardi au samedi de 10h30 à 19h30
via Santa Marta, 14 - Milan

lepetitjournal.com Milan
Publié le 24 mars 2016, mis à jour le 24 mars 2016

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