Francesco Rosi a été l'objet de tous les honneurs à la Villa Médicis de Rome le 4 mars dernier. Il a en effet été décoré de la Légion d'honneur par S.E. Jean-Marc de la Sablière, Ambassadeur de France en Italie, et s'est vu remettre la médaille d'honneur de l'Académie de France par son directeur, Frédéric Mitterrand
Main basse sur la ville de Francesco Rosi a obtenu le Lion d'or à Venise en 1963.
Un réalisateur des années d'or du cinéma italien
Né à Naples en 1922, Francesco Rosi y découvre le cinéma américain de l'entre-deux guerres, ce qui lui donne envie de porter un regard nouveau sur son pays, l'Italie. Dès 1947, il commence son apprentissage auprès des plus grands noms du cinéma italien : Visconti, Antonioni, Monicelli? Il crée un genre nouveau, le "film-dossier", à mi-chemin entre la fiction et le documentaire journalistique. Son sujet de prédilection reste l'analyse des rapports entre pouvoirs officiel et occulte. C'est le cas par exemple de son film "Le cas Mattei", sur l'industrie pétrolière italienne, qui recevra la Palme d'Or du Festival de Cannes en 1972. Avant même cette récompense, son film "Main basse sur la ville"obtient le Lion d'or à Venise en 1963. La mafia, fléau omniprésent dans sa région d'origine, occupe également une grande place dans sa filmographie. Il sait également varier les genres puisqu'il met en scène l'opéra Carmen dans les années 80. Reconnu au niveau international comme l'un des "grands"du cinéma italien, c'est l'ensemble de sa carrière qui est récompensée en 2008 par un Ours d'or à Berlin.
Des liens profonds avec la France
"C'est grâce à des artistes comme vous que les liens franco-italiens peuvent être aussi forts", remarque Jean-Marc de la Sablière, Ambassadeur de France en Italie. "J'ai un souvenir ému de l'interview que vous avez gentiment accordée au jeune journaliste radio que j'étais", se souvient Frédéric Mitterrand. Francesco Rosi est un « habitué » de la France. Il a travaillé avec des acteurs français comme Lino Ventura, Philippe Noiret ou Charles Vanel. Il a vécu à Paris, il "aime la France dont il se sent proche intellectuellement et culturellement". Il a d'ailleurs commencé son discours de remerciement en français, presque sans s'en rendre compte ! Selon lui, c'est "cette proximité culturelle qui a permis à [ses] films d'être si bien accueillis et compris en France".
Béatrix ROMAIN-HUTTIN (www.lepetitjournal.com - Rome/Milan) vendredi 13 mars 2009
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