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28° Festival du cinéma Africain, d’Asie et d’Amérique latine à Milan

Une saison en France filmUne saison en France film
Film "Une saison en France" du tchadien Mahamat Saleh Haroun
Écrit par Monica La Rivière
Publié le 15 mars 2018, mis à jour le 18 février 2021

Ce sera Michael Nyman qui présidera le jury de la 28° édition du festival qui se tiendra du 18 au 25 mars dans les salles de cinéma milanaises. Une riche sélection de 60 films dont plusieurs déjà acclamés dans le monde et de nombreux évènements au programme.

En ouverture ce dimanche à 20h30 à l’Auditorium San Fedele, le film poignant du tchadien Mahamat Saleh Haroun « Une saison en France » que la rédaction a déjà vu pour vous.

Le drame intime de l’immigration

Bijou de film sorti en France en février 2018 « Une saison en France » ne peut qu’éveiller l’empathie des spectateurs par son message simple et limpide. Abbas, un professeur du Centrafrique en exil avec ses deux enfants trouve refuge à Paris. Sa femme a été tuée par l’armée au moment de leur fuite. En attendant la réponse des autorités pour sa demande d’asile politique, Abbas trouve du travail sur un marché où il fait la connaissance de Carole, une fleuriste française d’origine polonaise. La petite famille se recompose de la façon la plus naturelle grâce à l’amour de cette femme, mais dans une situation qui tourne à l’illégalité quand Abbas se voit refuser sa demande. Sans papiers, il ne peut pas se marier et il est obligé de fuir de nouveau avec ses enfants, pour éviter d’être rapatrié. Et Carole reste seule et déchirée. « Je voulais raconter cette histoire d'un point de vue non pas spectaculaire mais intérieur, au quotidien, pour redonner à voir la réalité de ces personnes invisibles, et non pas les montrer comme une masse invasive », explique le réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun qui habite en France depuis 1982. Le résultat est impeccable : autant par les cadrages et la photographie que par le jeu des acteurs de grand calibre comme Eriq Ebouaney et Sandrine Bonnaire : « Je savais que pour incarner cette France généreuse, accueillante, souriante, il me fallait le plus beau sourire de France ». Quand le sourire de Carole s’éteint, on est anéanti avec elle.
À voir dimanche à 20h30 à l’Auditorium San Fedele

Trois catégories en concours

Bien d’autres réalisateurs de renommée internationale viendront présenter leur film durant le 28° Festival du cinéma Africain, Asie et Amérique Latine qui dure une semaine. Trois catégories en concours : 10 long-métrages dont « Of Fathers and Sons » du syrien Talal Derki, qui relate la vie quotidienne d’une famille de combattants d’Al Qaida et l’éducation djihadiste et « Severina » du brésilien Felipe Hirsch qui raconte un amour tourmenté entre un libraire mélancolique et une voleuse de livres dans une librairie historique de Montevideo. 13 court-métrages dont « Into Reverse » de l’égyptienne Noha Adel, sur une femme au volant, se disputant avec un autre conducteur et défendant sa dignité. La catégorie Extr’A dédiée aux films de réalisateurs italiens ou vivant en Italie qui racontent la diversité culturelle en Italie comme « Talien » de Elia Mouatamid, un road movie avec père et fils qui voit le réalisateur ramenant son père au Maroc après 40 d’absence (87’).

D’autres sections s’ajoutent aux principales en concours telles que la Flash qui accueillent des œuvres de cinéastes affirmés tels que Chen Kaige dont le nouveau film colossal de tradition chinoise avec effets spéciaux, mix de polar, fantasy et animation 3D la « La légende du chat démon ». La section « E tutti ridono » prévoit des comédies telle « Sheikh Jackson » de Amir Salama (Egypte) qui met en scène la mort soudaine de Michael Jackson ébranlant la foi d’un jeune iman égyptien, fan du chanteur.Citons trois autres grands évènements :  lundi 19 mars à 18h au Spazio Oberdan, WWW What a

Wonderful World, une table ronde sur les nouvelles technologies qui changent l’Afrique, suivi d’un cocktail et du film d’animation en 3D « Lyiana », l’héroïne d’une légende africaine. Mardi 20 mars à 17h, toujours au Spazio Oberdan, « Ibi » de Andrea Segre qui filme cette jeune photographe immigrée qui parle d’elle à travers les photos et les films qu’elle a effectués pendant les 10 années suivant son arrivée. La soirée prévoit le vernissage de l’expo des photos de Ibi, qui restera ouverte du 20 au 25 mars. Enfin le compositeur anglais Michael Nyman, invité d'honneur du festival, non seulement en tant que président du jury mais aussi comme film-maker, présentera deux documentaires filmés au Mexique.

 

Monica La Rivière
Publié le 15 mars 2018, mis à jour le 18 février 2021

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