Entre histoire, art, mystère et superstition, découvrez d’un autre œil la plus fameuse Galerie de Milan et d’Italie, qui fête aujourd’hui ses 150 ans.
1. L’idée
Dès 1839, l’idée de relier la piazza del Duomo et la piazza della Scala germe dans l’esprit de Carlo Cattaneo, un écrivain patriote italien. Ce n’est qu’en 1860 qu’un concours pour le projet est organisé, où 176 créations s’affrontent. Giuseppe Mengoni en sort vainqueur et la construction commence en 1865. La construction se termine 12 ans plus tard, en 1877.
2. La tragédie
Giuseppe Mengoni, père du projet, n’a pas vu la Galleria terminée. L’architecte est décédé des suites d’une chute du haut d’un échafaudage lors d’une inspection du chantier. Le mystère autour de sa mort perdure : certains pensent au suicide, d’autres à un accident.
3. Un nom hommage
La Galleria porte le nom du « père de la Patrie », le roi Victor Emmanuel II, l’un des artisans majeurs de l’indépendance et de l’unification italienne. Il a posé la première pierre de l’édifice.
4. Superstition
Une vieille coutume affirme que tourner trois fois sur soi-même avec le talon du pied droit posé sur les parties génitales du taureau au centre, sous l’ottagono, porte chance. Si ce geste est au départ une moquerie envers la ville rivale de Turin, il est ensuite devenu un rite presque sacré. Malheureusement, cette pratique endommage la mosaïque, qui doit être régulièrement restaurée.
5. L’ottagono
La branche principale, qui relie la piazza Duomo à la piazza della Scala, mesure 196,6 mètres. L’autre, 105 mètres. A l’intersection des deux se trouve l’ottagono, surnommé ainsi du fait des huit angles formés au plafond par les quatre bâtiments et les quatre allées. Au sommet des bâtiments centraux : quatre panneaux peints, représentant chacun des allégories de l’Afrique, l’Asie, l’Amérique et l’Europe. Une impressionnante coupole en verre surplombe le tout.
6. Il salotto di Milano
Les luxueuses boutiques et cafés mythiques ont donné à la Galleria le surnom de « salon de Milan », où la bourgeoisie milanaise aimait se retrouver. Le caffè Camparino, créé par Gaspard Campari et ouvert dès 1867, transporte encore aujourd’hui à travers le temps la tradition de l’aperitivo. Autre lieu incontournable : la librairie Bocca, qui existe depuis 1775 à Turin.
7. Or et noir
Les enseignes ont l’obligation de suivre un code couleur : le fond doit être noir et les inscriptions dorées. Même McDonald’s, présent jusqu’en 2012, a dû s’y plier et abandonner ses célèbres couleurs.
8. Un tableau célèbre
Umberto Boccioni, artiste italien majeur, a peint l’une des plus célèbres représentations de la Galleria. Le tableau Rissa in Galleria, met en avant le futurisme de Boccioni avec des couleurs vives et une impression de mouvements, en représentant une foule attroupée autour de deux femmes en plein affrontement devant le Caffè Camparino. Admirez ce tableau à la Pinacoteca di Brera.
9. Marcher sur les toits
Admirez l’horizon milanais, prenez de la hauteur sur les places du Duomo et de la Scala en visitant les toits de la Galleria. Le projet Highline Galleria organise en outre régulièrement des événements, comme le cinéma à ciel ouvert.
10. 35.000 heures de travaux pour une seconde jeunesse
Durant la seconde guerre mondiale, la couverture du monument en verre a été complètement détruite et une partie de sa structure métallique lourdement endommagée par les bombardements qu’a connu la ville en août 1943. La Galleria a pu retrouver sa luminosité et ses couleurs originelles grâce à la restauration approfondie opérée à l’occasion de l’exposition universelle de 2015. Le chantier a duré de mars 2014 à avril 2015 et a nécessité près de 35.000 heures de travail.