C'est une des conclusions du forum Mujeres Avenir qui a rappelé les relations privilégiées entre la police nationale espagnole et française et les progrès réalisés en matière de parité qui favorise la normalité dans la société.
L'association d'amitié hispano-française Mujeres Avenir, a organisé cette semaine un forum hispano-français intitulé "Les femmes dans la police nationale française et espagnole : une collaboration spéciale et de grande valeur", qui a permis de souligner les magnifiques relations entre la police nationale espagnole et la police nationale française.
Continuité du forum sur la gendarmerie et guardia civil en 2021
Ce nouveau forum s'inscrit dans la continuité de celui organisé l'an passé par Mujeres Avenir, qui portait sur la collaboration transfrontalière entre la Garde civile espagnole et la Gendarmerie française. À cette occasion, María Gámez Gámez, directrice générale de la Garde civile, avait également souligné l'importance de "mettre les femmes à leur juste place" et rappelé qu'elle-même était l'exemple de nombreuses autres femmes qui ont atteint des postes à responsabilité parce que les gouvernements, les hommes, ont décidé que les postes de pouvoir et d'influence devaient être occupés par des femmes.
"La France dépasse de plus de 10 points de pourcentage le nombre de femmes dans les corps de la Police nationale"
Parmi les intervenants de ce nouveau forum sur la police, figuraient Céline Grassegger, chef de la division Union européenne de la Direction de la coopération internationale en matière de sécurité à Paris ; Sandra Cerrato, responsable de l'innovation technologique et des communications à la Sous-direction générale des systèmes d'information et de communication pour la sécurité du SES ; Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale française ; et Maria Luisa Benvenuty, chef principal de la police nationale espagnole. Eugenia Hernández, directrice d'UNIT (Unité d'analyse des renseignements du SEI) et Camille Glorieux, attachée à la sécurité intérieure de l'ambassade de France en Espagne, ont modéré l'événement.
Les femmes ukrainiennes et afghanes, présentes
La consule générale de France en Espagne, Marie-Christine Lang, a souligné l'importance des relations entre les deux pays et leurs forces de police, mettant en avant l'engagement "des deux institutions pour assurer la sécurité des citoyens face à la délinquance et au crime organisé", et a également félicité l'association Mujeres Avenir pour la façon dont elle "encourage chaque jour la défense et la visibilité des femmes". Enfin, elle a fait une mention spéciale de la situation et des souffrances que vivent les femmes et les filles ukrainiennes, plongées dans une guerre injuste, et a également rappelé la limitation croissante des droits et libertés fondamentaux des femmes afghanes.
16% de policières espagnoles contre 28% en France
L'événement a été présenté par María Luisa de Contes, présidente de l'Association Mujeres Avenir, qui a rappelé "l'importance de diffuser et de célébrer les magnifiques relations établies entre les deux corps de police ; et surtout, de rendre visible le travail que font, au sein de ces deux corps de police, les femmes qui y travaillent actuellement" ; d'autre part, elle a mentionné le fait remarquable que "la France dépasse de plus de 10 points de pourcentage le nombre de femmes dans les corps de la Police nationale ; 16% en Espagne, contre près de 28% en France".
Le travail d'une femme commissaire ne diffère pas selon le sexe.
La coopération policière face au terrorisme d'ETA
María Luisa de Contes a également voulu rappeler que, selon elle, bien que les relations policières entre la France et l'Espagne aient toujours été cordiales, les citoyens espagnols ont eu une perception plus concrète du renforcement de ces bonnes relations, coïncidant avec une nouvelle approche politique du gouvernement français à partir de 2007 vis-à-vis du terrorisme de l'ETA, Jusqu'alors, il n'y avait pas "de politique unificatrice face à ce problème très grave pour l'Espagne, mais heureusement, c'est du passé et aujourd'hui, grâce notamment à la présence accrue des femmes dans les institutions, qui a d'ailleurs apporté une plus grande sensibilité dans tous les domaines, la relation est d'une normalité absolue".
Commissaire femme ou homme, même combat!
Céline Grassegger, chef de la division Union européenne de la Direction de la coopération internationale en matière de sécurité à Paris, a rappelé que le travail d'une femme commissaire ne diffère pas selon le sexe : "il faut savoir gérer des équipes de plus de 100 collègues, prendre les bonnes décisions dans les moments délicats, fidéliser les agents, entretenir de bonnes relations avec la société", ce sont là quelques-unes des activités habituelles d'une commissaire, "qui doivent être combinées avec la vie de famille, ce qui n'est pas toujours facile ou simple".
Pour Céline Grassegger, il faut aider les femmes à surmonter certains plafonds de verre, qu'actuellement beaucoup d'entre elles "n'osent pas briser toutes seules, peut-être à cause de leur conjoint, de leurs parents âgés, de leurs enfants, mais à partir des institutions et de la société, nous devons aider à ouvrir ces portes. Ne nous interdisons pas d'aller là où nous voulons aller, alors que la réalité est que personne ne nous limite".
Coopération en matière de cyberlutte
Sandra Cerrato, responsable de l'innovation technologique et des communications à la sous-direction générale des systèmes d'information et de communication pour la sécurité du SES, a pour sa part souligné "la magnifique relation que nous vivons entre les deux pays et leurs polices nationales, avec des progrès dans la collaboration sur des questions d'actualité comme la cyberguerre et la recherche depuis l'espace pour améliorer la sécurité de nos citoyens".
En France, seulement 75% de la population soutient la police nationale, peut-être en raison d'une méconnaissance de leur activité quotidienne.
Pour Sandra, montrer la parité des forces de sécurité dans les rues "favorise la normalité dans la société. Lorsque nous nous rendons dans les écoles pour former les enfants à la cyberintimidation ou au harcèlement, nous constatons que pour certains délits, la victime peut se sentir plus à l'aise pour parler à un policier du même sexe, mais il est également important que les filles nous voient comme un point de référence afin que cela leur serve de motivation au moment de décider de leur avenir professionnel".
L'importance de mettre en valeur le travail de la police
Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale française, reconnaît l'importance de mettre en valeur dans la société le travail effectué par la police nationale "où seulement 75% de la population nous soutient, peut-être en raison d'une méconnaissance de notre activité quotidienne, qui n'est pas aussi largement diffusée dans les médias et sur les réseaux sociaux qu'il serait souhaitable".
Pour Sonia, il est important de noter que plus la responsabilité du poste dans la police nationale française est grande, plus il y a de femmes. "En France, il n'y a pas de différence de traitement ou de carrière entre les hommes et les femmes, ce qui fait que le nombre de femmes augmente chaque année et que nous sommes déjà proches des 30%".
Incorporation tardive des femmes espagnoles dans la police
Maria Luisa Benvenuty, chef de la police nationale espagnole, a souligné l'incorporation tardive des femmes dans la police nationale, qui n'a eu lieu qu'à la fin des années 1970, "alors qu'il ne reste que quelques mois pour célébrer le 200e anniversaire de la fondation de l'une des institutions les plus aimées par le peuple espagnol". Le chef principal de la police nationale appartient à la troisième promotion de femmes dans la police, "mais bien que nous soyons déjà dans une démocratie établie, sur les 150 postes vacants offerts dans ma promotion, il n'y en avait que 5 pour des femmes, des professionnelles qui occupent aujourd'hui des postes importants de responsabilité institutionnelle par leurs propres mérites".
Aujourd'hui, 40% des lauréats des concours sont des femmes, et elles représentent 16% d'un corps de quelque 68 000 professionnels, "dans lequel on compte aujourd'hui deux chefs supérieurs de la police nationale, en Cantabrie et dans les Asturies. Cette visibilité implique une double responsabilité en tant que policier et en tant que femme pour les jeunes femmes qui souhaitent évoluer dans leur carrière, et si dans le passé nous devions continuellement prouver que nous valions la même chose qu'un homme, et aussi être capable de concilier votre vie de famille, aujourd'hui la réalité est que l'égalité entre les hommes et les femmes est totale au sein de la Police Nationale et que nous n'avons aucune limite à nos rêves".
Toutes ces interventions des orateurs ont été générées par les questions et les réflexions des deux modérateurs de l'événement, Eugenia Hernández, directrice de l'UNIT (Unité d'analyse des renseignements du SEI) et Camille Glorieux, attachée d'intérieur de l'ambassade de France en Espagne, qui ont aussi souligné le rôle important des femmes au sein des deux institutions policières ; Elles ont également remercié Mujeres Avenir pour l'organisation de cet événement, car il permet de donner une visibilité à des femmes d'une valeur professionnelle et personnelle extraordinaire, traditionnellement très masculinisées, et "remet les femmes à leur juste place et les rend fières du travail qu'elles font et d'être des femmes".