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Le confinement plus compliqué à vivre pour les garçons ?

Confinement difficile pour garçonsConfinement difficile pour garçons
Allen Taylor - Unsplash
Écrit par Luther Beaumont
Publié le 30 avril 2020

Selon le psychologue renommé Steve Biddulph, les restrictions relatives au confinement peuvent être compliquées à gérer, particulièrement pour les garçons de la famille.

 

Ce nouveau quotidien dans lequel nous nous inscrivons demeure vraiment lourd a gérer pour l’ensemble des parents. Mais ce sont ceux qui ont des garçons qui ont à relever le challenge le plus compliqué. Près de 140 000 parents de garçons répartis sur 32 pays ont été observés via le groupe Facebook “Raising Boys”. Cette communauté a en effet révélé l’un des aspects les plus fascinants de la vie de famille pendant cette crise du coronavirus.

Plus de temps passé entre parents et enfants

La première de toutes les bonnes nouvelles, c’est que la grande majorité des parents apprennent à mieux connaitre leurs enfants. Le quotidien dans lequel nous nous inscrivions avant la crise était bien trop rempli pour s’octroyer autant de temps avec ses enfants. L’épidémie a quasiment tout ralenti d’où la chance de passer plus de temps avec nos proches. Nos vies sont moins frénétiques. Nous prenons le temps actuellement d’avoir les discussions que nous n’avions jamais pris la peine d’avoir en temps normal. Ceci étant, il a aussi été observé que beaucoup de parents rencontraient toutes les peines du monde à maintenir un bon niveau de contentement et de dynamisme de leurs garçons. Sur le plan du développement cérébral ou mental, la plupart des garçons ont un gros besoin d’espace, de mouvements ou de déplacements. Certaines filles sont aussi de nature très actives et physiques. Il nous faut donc composer avec cela, en l’incluant dans l’organisation des journées.

L'adaptation des parents

La réponse au problème, et ce même dans les petits domiciles, se trouve dans le fait de parvenir à les faire se dépenser plusieurs fois par jour. Beaucoup de parents ont pour habitude d’user des exercices proposés et disponibles sur Youtube. Il est même recommandé de participer à ces sessions tous ensemble, car il est question d’une expérience vraiment enrichissante. En réalité, le secret des secrets pour bien accompagner vos fils : être à leurs côtés. Qu’il soit question de leur apprendre à cuisiner, de les aider à faire leurs devoirs ou d’encourager leur curiosité, ils ont besoin de sentir un soutien amical et non un soutien d’autorisation. Parfois ils souhaiteront aussi passer du temps seul, et cela il faut savoir l’accepter.

Les tranches d’âges principalement affectées

Il semblerait que deux tranches d’âges soient plus affectées que les autres parmi les jeunes garçons : les élèves scolarisés en école maternelle et ceux âgés de 13 et 14 ans. Il y a des raisons très précises pour expliquer cela, c’est pourquoi nous ne devons pas l’appréhender comme une mauvaise chose.

Les garçons âgés d’environ quatre ans sont pour la plupart des enfants qui débordent d’énergie. Autour de cet âge, les corps des jeunes garçons sécrètent une hormone lutéinisante, ce qui stimule les cellules fabricant la testostérone dans les testicules, et ce en préparation de la future puberté. Même si la compréhension globale de ce phénomène n’est pas encore très poussée, les parents tendent à observer un surplus d’activité à cet âge. L’expert australien Steve Biddulph décrit cette période comme : “les quatre pattes”.

Les évolutions hormonales peuvent aussi expliquer les difficultés rencontrées par les garçons âgés de 13 et 14 ans. Les niveaux de testostérone augmentent de 800 % pendant cette période. Les parents d’adolescents devraient être en mesure de percevoir ce niveau de tension. Certains concernés ont reporté que leurs fils s’étaient littéralement insurgés contre les restrictions liées au confinement, se plaignant de ne pas pouvoir sortir avec leurs amis. D’autres se sont renfrognés, ou isolés, refusant de sortir de leur chambre. Sans oublier bien sûr les inévitables prises de bec quant à la bonne réalisation des devoirs.

La mise en place d’une organisation des journées

Les parents qui s’en sortent le mieux semblent partager des points communs. Premièrement, ils mettent en place une véritable organisation, dans laquelle certes les garçons sont contrariés de part le cadre imposé, mais dans lequel ils semblent aussi s’épanouir. Cela leur permet de mettre le doigt sur une forme de routine qui permet le maintien d’un certain équilibre. Les choix des parents diffèrent. Certains vont permettre à leurs fils de rester au lit bien plus tard pendant que d’autres vont faire se lever toute la tribu à la même heure. Incidemment, la crise que nous traversons actuellement a permis pour la première fois depuis des décennies d’offrir aux ados les dix heures de sommeil recommandées par les chercheurs dans le cadre de l’optimisation de leur développement mental et cérébral. Il vous faut donc trouver la routine matinale qui correspond le mieux à l’ensemble des membres de la famille. Chacun doit s’y retrouver.

Beaucoup de familles ont fait le choix dans leur organisation de faire suivre des activités après le petit-déjeuner, pour ensuite permettre au mieux la réalisation des devoirs. En début d’après-midi, la plupart des garçons se consacrent à leurs propres occupations : activités favorites ou temps passé avec l’animal de compagnie. Cette dernière possibilité peut représenter une véritable source de réconfort. D’autres ont même découvert le plaisir de bouquiner pour la première fois.

Les devoirs représentent vraiment le point crucial ainsi que le principal enjeu pour nombre de familles (il ne servirait à rien en effet de se voiler la face quant au degré de motivation dans lequel les garçons s’inscrivent). Les meilleures gestions de scolarité sont celles au travers desquelles beaucoup de ressources ont été mises à disposition, elles sont aussi composées d’entretiens journaliers avec les enseignants. Le tout, sans qu’une pression exacerbée ne soit appliquée. Certains établissements scolaires avaient fait l’erreur d’envisager la reproduction complète du cursus scolaire à domicile, en s’imaginant que les enfants seraient en capacité de rester cloués face à l’écran d’ordinateur 6h par jour.

En fin d’après-midi, la plupart des garçons se dirigent vers leurs jeux vidéo ; jouer en réseau avec des amis représente le principal vecteur d’interaction sociale pendant la période d’isolement. C’est pour cette raison que la plus grande partie des parents autorisent leurs enfants à passer plus de temps devant l’écran qu’au préalable. Les parents ne devraient pas se sentir coupables par rapport à cela, tout spécialement depuis qu’il n’est plus donné aux enfants de pouvoir pratiquer ou regarder quelconques sports. Filles et garçons, particulièrement lorsqu’ils sont adolescents, ont désespérément besoin de fréquenter leurs semblables. Il serait donc logique que les réseaux sociaux ainsi que les jeux vidéo jouent un rôle conséquent dans leur quotidien du moment. Il faut bien admettre que dépourvu d’internet, la situation serait vraiment terrible.

Le soutien de l’ensemble de la famille

Il faut se souvenir de l’aide que peuvent apporter les grands-parents, les tantes, les oncles et les cousins en ces temps de crise. Votre enfant pourrait prendre conscience à quel point il peut approfondir ses différentes relations en utilisant des outils de communication virtuels. Lors d’une publication poignante diffusée sur Facebook, il nous était donné de pouvoir écouter un jeune garçon parler à sa grand-mère en mauvaise santé, qui se trouvait être en train de lui dire qu’elle ne survivrait probablement pas à la crise. Les enfants grandissent vraiment à vitesse accélérée tout au long de ces temps compliqués. Il est donné l’opportunité aux parents de pouvoir avoir de précieuses discussions avec leurs enfants. Ce genre de discussions parents-enfants au sein desquelles sont abordés les sujets tels que la réalité de la mort, les choix que nous faisons et leurs conséquences, ou encore combien la vie doit être associée à une chose précieuse.

Qu’en est-il des tâches domestiques ?

En temps normal, nous avons pour habitude de commettre une erreur en attendant de la part de nos enfants qu’ils soient capables de nous prodiguer à peu près toute l’aide dont nous pouvons avoir besoin. Partant du principe que cela représente quelque chose de profitable pour les deux parties, nous les faisons contribuer à l’ensemble des tâches à effectuer dans la maison. Les garçons qui peuvent toucher du doigt ce sentiment de satisfaction quant au fait d’avoir rendu service sont amenés à évoluer dans le bon sens.

Dans beaucoup de familles, la proportion du nombre de tâches domestiques à effectuer est désormais devenue la même entre parents et enfants. Une maman expliquait récemment qu’elle avait alloué à chacun de ses trois garçons la préparation d’une partie du repas. Elle leur enseigne comment suivre une recette, tout en restant avec eux lors de la préparation afin de les accompagner amicalement, dans le but qu’ils ne puissent pas se sentir abandonnés (et aussi de s’épargner une catastrophe). Elle reportait que ses garçons étaient au final très fiers et qu’ils souhaitaient essayer de réaliser d’autres plats.

La nouvelle présence des parents

Un autre point positif à observer au travers de la crise actuelle s’inscrit dans les temps de présence des parents à la maison. Ces derniers n’ont plus à travailler jusqu’à tard ou à voyager professionnellement. Si tant est que cela puisse se traduire par une approche constructive et agréable de la part des parents, cette présence accrue peut être bénéfique pour les enfants. Les conclusions liées aux recherches associées sont claires : le temps passé avec les parents, particulièrement pour les pré-adolescents et adolescents, peut favoriser un bon développement de la santé mentale, ainsi que renforcer l’obtention de bons résultats académiques. Travailler et se reposer en famille peut permettre d’établir une dynamique dans laquelle les choses sont faites ensemble, dans un objectif commun. Les enfants sont désormais des membres à part entière de l’équipe et non plus ces espèces de consommateurs de soins parentaux.

Pour les familles au sein desquelles les relations ne se passaient déjà pas pour le mieux en temps normal, une aide extérieure peut être nécessaire. Cela pourrait s’opérer grâce à des accompagnements parentaux prodigués par téléphone, ou des mentorats pour les enfants menés via internet. Les parents doivent prendre conscience que les garçons plus âgés peuvent être assujettis à de sérieux problèmes d’anxiété, dont ils ont très souvent beaucoup de mal à parler. Ils ont en réalité besoin du même niveau d’affection que leurs plus jeunes frères et sœurs.

Une année inoubliable

D’une façon générale, l’année du virus est susceptible de représenter une période durant laquelle ce qui compte le plus pourrait devenir la priorité des priorités. Nos enfants pourraient bien s’en rappeler tel un moment de leur vie tout à fait singulier : une véritable réinitialisation ou une proclamation de ce à quoi doit véritablement ressembler la famille et les valeurs qui vont de paire avec.

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