Entre télétravail et pratiques de distanciation sociale, l’épidémie a déjà bousculé notre rapport au monde professionnel. Sur le long-terme, certains de ces changements pourraient devenir la norme.
Depuis plus d’un mois, la capitale et le reste du Royaume-Uni sont confinés. Une situation qui a forcément entraîné de nombreuses modifications sur le plan professionnel pour les résidents. Si beaucoup n’ont pas eu d’autres choix que de stopper leur activité sur le champ, d’autres ont trouvé des alternatives afin de continuer à travailler à distance. Certains, enfin, ont vu leur profession se retrouver soudainement sous le feu des projecteurs. Pour les sociologues du travail, la crise sanitaire que nous traversons actuellement est la pierre d’achoppement qui permettra de redéfinir le monde du travail de demain, à l’aune de la fin du confinement.
Vers un âge d’or du télétravail ?
Inconnues il y a encore quelques mois, des applications comme Zoom ont littéralement explosé depuis le début du confinement. La démocratisation de la télécommunication par vidéoconférence permet de rendre compte d’une chose : il est désormais possible de travailler comme si on était au bureau depuis chez soi. Les progrès technologiques en la matière sont tels que la question mérite d’être posée : est-il vraiment nécessaire d’aller au bureau pour travailler ?
En effet, pour les entreprises, la location de locaux est un coût fixe très important. C’est d’autant plus vrai dans les grandes villes, où chaque mètre carré se loue à prix d’or. Avec l’avènement du télétravail, qui s’est révélé dans toute son efficacité au cours des dernières semaines, la question de la rentabilité du « bureau » est plus présente que jamais. Pour les employés, le télétravail c’est aussi beaucoup d’avantages : plus besoin de prendre la voiture, le métro ou le bus tous les matins ! Fini l’urbanisation forcée par des hubs économiques qui concentrent toutes les offres d’emplois au même endroit, avec le télétravail les employés peuvent habiter à la campagne s’ils le souhaitent. Alors bien sûr, on peut argumenter que la productivité baisse en télétravail, et que cela entraînerait un éclatement du lien social, essentiel au bon fonctionnement des entreprises.
C’est là que peut intervenir le « coworking ». Un compromis qui doit permettre de différencier l’espace professionnel de l’espace personnel : des lieux de travail « éclatés », qui peuvent prendre des formes très diverses, du domicile au café du coin. Quoi qu’il en soit, il est en tout cas absolument certain que l’épidémie va permettre de questionner la pertinence du fonctionnement de nombreuses entreprises.
Les professions essentielles, grandes gagnantes du confinement
Les chauffeurs de bus, les caissiers, les aides-soignants… Autant de profession dont on n’a jamais autant mesuré l’importance qu’en ces temps de crise. Des métiers souvent mal rémunérés, parfois mal considérés, qui ont été du jour en lendemain mis en valeur. Pour Dominique Méda, sociologue du travail, cette crise va être l’occasion de repenser la hiérarchie et l’importance relative accordée aux différents métiers. Une importance qui se caractérise autant par une reconnaissance plus importante sur le plan social que sur le plan financier. En pleine crise sanitaire mondiale, un constat est inévitable : ces travailleurs « essentiels », comme les a désignés le gouvernement britannique, sont ceux qui nous permettent de continuer à vivre. Ils sont la colonne vertébrale de nos sociétés, et se doivent d’être le socle fondateur à partir duquel il faut repenser le travail de demain. Le statut et la rémunération de ces métiers, en apparence anodins pour certains, et pourtant comme la crise actuelle le prouve, absolument essentiels, doivent être reconsidérés. Les éboueurs, les producteurs alimentaires, les aides à domicile… Autant de professions qui se sont révélées à travers l’épidémie, et qui en sortiront plus importantes que jamais. En bref, se reconcentrer sur l’essentiel !
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