Olivier Depardon exerce la profession singulière de compositeur de musiques de films et de documentaires. Depuis six ans, Olivier collabore avec des réalisateurs et compose notamment pour d’ importantes chaînes de télévision. Un parcours atypique, qui n'était pas tout tracé : « J’ai abandonné mon job dans les nouvelles technologies pour vivre de ma passion ».
Olivier Depardon a un parcours plus que singulier. Il était encore il y a quelques années responsable d’équipe chez Orange. Ce Français a décidé de suivre ses envies et de se lancer dans sa passion de toujours, la composition; aujourd’hui il écrit les bandes originales de nombreux programmes, films, et génériques.
En quoi consiste le métier de compositeur de musique de films?
Je travaille principalement sur des projets télévisuels tels que des films, des documentaires et des courts métrages. Je peux également créer des génériques pour des émissions de télévision ou des publicités, surtout pour des clients français. Même si je travaille à Londres, ma décision de m’installer dans cette ville n’était pas motivée par la volonté de collaborer avec des réalisateurs anglais, mais plutôt par le désir de trouver une stimulation créative, notamment en étant basé au sein d’une communauté d’artistes, à Make Space Studios.
Make Space Studios, l'antre de la création
Avez-vous toujours baigné dans le milieu musical ?
Je pense avoir un parcours atypique car je suis ingénieur en télécommunication de formation. Mais j’ai toujours composé de mon côté ; j’ai suivi, enfant et adolescent, un parcours conservatoire, appris le piano et le solfège, puis joué dans de nombreux groupes pour lesquels je composais. Plus tard, des rencontres m’ont permis de commencer à faire de la musique de pubs webs, de courts métrages, et de l’habillage de radio. Dans le même temps, je travaillais chez Orange où je suis resté 10 ans. J’étais responsable du pôle innovation au sein de la direction Sud.
Comment êtes-vous devenu compositeur ?
À la sortie d’un concert de l’un de mes groupes, un journaliste que je connaissais et qui nous suivait à chaque concert m’a proposé de travailler sur la musique d’un nouveau documentaire sur la découverte d’une fleur rarissime dans l’Himalaya. C’est comme ça que tout a commencé ! Puis grâce à lui et cette première expérience, les commandes ont suivi et j’ai rencontré beaucoup de réalisateurs, de monteurs, de producteurs et j’ai décidé de quitter mon entreprise, et me lancer pour de bon dans la musique !
Que faut-il pour être un bon compositeur ?
La musique de films demande de solides bases en musique, de composition, la connaissance des instruments, mais chacun à son parcours. Il peut être utile de passer par une école de musique classique pour apprendre des notions clés, le solfège, l’harmonie, mais encore une fois, il existe des tas de parcours différents, de l’autodidacte au premier prix du conservatoire. Il faut savoir comprendre et analyser les intentions du film, avoir de la psychologie donc, de l’humilité face aux demandes et visions du réalisateur, et puis de la patience et de la persévérance car on nous demande souvent de corriger ou refaire encore et encore des morceaux !
Aurélie Fréoua, une autre artiste de Make Space
Quelles sont vos méthodes de travail ?
Il existe plusieurs situations : le réalisateur peut nous fournir un synopsis ou un scénario complet, qui comprend les dialogues et les indications nécessaires pour composer les séquences. Une autre possibilité est que nous composons directement sur le montage, ce qui est ma préférence car cela me permet de coller vraiment à l’image. Parfois, si les budgets le permettent, nous avons la possibilité de travailler avec de véritables artistes et un orchestre, mais nous pouvons aussi utiliser des instruments provenant d’applications musicales, selon les exigences.
Y-a-t-il une reconnaissance de ce corps de métier ?
Bien sûr il existe de nombreux prix récompensant les musiques de films, de court métrage, d’animation ,de documentaires. ! À ce titre, je viens d’être nominé pour la « Meilleure musique » dans la catégorie documentaire par l’Union des Compositeurs U2C (anciennement union des compositeurs de musique de film UCMF), pour la musique d’un docu-fiction diffusé sur Arte : Lolita, méprise sur un fantasme. Dans ce documentaire, la musique a énormément d’importance, elle agit presque comme l’un des personnages !
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