Laurence Causse-Parsley est une artiste-peintre française qui se fait un nom au Royaume-Uni. Pour preuve, le Consulat de France à Londres l’a invitée à exposer son travail dans leurs locaux à South Kensington, du 6 avril au 31 mai. Retour sur le parcours artistique de la peintre et sur son état d'esprit vis à vis de son exposition.
À 57 ans, Laurence Causse-Parsley est une artiste qui ne souhaite qu’une chose : peindre, le plus que possible. Fille d’architecte, elle n’était pourtant pas prédestinée à faire de la peinture son métier : “Je n’ai pas fait d'école d’art, mais Sciences Po Paris. Un jour, lors d’un éveil à la musique classique dans l'auditorium du musée Chagall, j’ai été marquée par des vitraux et tout a basculé”. Ainsi, Laurence raconte avoir appris l'art 'sur le tas' en suivant toutes sortes de cours, à côté.
Après un parcours dans le marketing, et un voyage en Asie, Laurence explique : “Je ne pouvais pas travailler, et les enfants étaient à l’école donc je me suis vraiment mis à la peinture et en 2003, j’ai eu une première exposition à Bombay”. L’exposition au Consulat de France à Londres marque ainsi 20 ans de carrière. Mais le parcours artistique de Laurence est en fait beaucoup plus profond.
Un développement artistique marqué par différentes cultures
De Bombay à Taiwan, en passant par Bangkok ou Londres, Laurence a pu voyager et s’enrichir de différentes cultures. En somme, l’artiste s’est expatriée 10 ans en Asie. Une richesse pour la peintre qui fait de ses voyages, son nouvel imaginaire :
“Le style exotique est plus qu’une influence. Je me rappelle encore de ma première exposition qui traitait de ma vision de l’Inde. Plus tard, je me suis aussi plongée dans l’Antiquité et l’esthétique chinoise en suivant une formation pour être guide locale.” Plus qu’un outil, l'artiste considère cette “veine asiatique” comme essentielle aujourd'hui dans son processus créatif.
Mais quelles sont les inspirations de Laurence ? “Je peins les endroits où je suis. J’aime m’imprégner de ce que je perçois”. Elle poursuit, mentionnant que la vie dans son entièreté représente une forme d’inspiration pour elle : “La création vient de ce que nous construisons, de ce que nous absorbons, si je n’avais pas vécu en Provence dans mon enfance, je ne peindrai pas de la manière dont je le fais aujourd’hui, tous ces souvenirs seront toujours là dans d'autres thèmes.”
Côté technicité, Laurence travaille en technique mixte, avec de l'acrylique, des pastels…Elle définit son style comme : “contemporain, très coloré et spontané. Je ne fais jamais de croquis. Je mêle ma banque de souvenirs, toutes les couleurs que j’ai en tête et ce qu’il se passe à l'endroit où je suis. À la rencontre de ces deux facteurs, vous obtenez mon style.”
À peine entré dans son atelier, l'œil est effectivement tout de suite attiré par les couleurs vives et les formes de toute part. Un jeu subtil qui est affiché au Consulat français de Londres, mais aussi à la Hampstead School of Art.
“Être artiste nécessite une ouverture aux opportunités”
En ce mois d’avril, les expositions s’enchaînent pour Laurence, qui voit là une chance : “Cette double exposition est intéressante. Cela nécessite d’être ouvert. J’y vois une opportunité, qu’il faut savoir prendre. Ce n’était pas prévu que les deux événements soient au même moment, l'intérêt est donc d’avoir assez d’œuvres pour répondre à l’enjeu.” La peintre souhaite établir des connexions entre les deux expositions, en attirant deux types de publics distincts : d'un côté, le public traditionnellement associé à des institutions telles que le consulat, et de l'autre, un public plus académique et formel, en rapport avec Hampstead, l'école d'art anglaise.
L’exposition d’Hampstead, inaugurée mardi 25 avril, dévoile la collection "Shifting". Une exposition forte en couleurs tirée des séries 'Wish I was There' et 'Border‘ de l’artiste. Elle durera jusqu'au 10 juin. Si l’artiste connaît une popularité croissante ces derniers temps, elle insiste sur le fait qu'elle continue à vendre ses œuvres à des personnes en Inde, qui la suivent depuis 20 ans, depuis ses débuts.
Le consulat comme coup de projecteur pour artiste(s)
Depuis le 6 avril et jusqu’au 31 mai, “LAC”,expose ses œuvres au Consulat. Une réussite pour la peintre qui se veut tout de même humble : “ La réussite est à géométrie variable, ce que je cherche, dans le fond, est d'avoir la chance de peindre plus. Le fait d’être exposée dans un endroit touchant la communauté française est forcément un honneur, il s’agit d’une petite pierre sur un chemin qui est encore long”
L'événement reste une première pour Laurence qui raconte avoir développé sa carrière dans des milieux anglophones, pour autant, l’exposition au Consulat français de Londres, est la première de ce type qu’elle connaît : “J’ai jamais participé à un salon français, parce que mon travail s’est fait à Londres et ailleurs”, conclut-elle.
La peintre estime que ce genre d’initiatives peut ouvrir la voie aux artistes locaux qui n’ont pas la reconnaissance qu’ils devraient avoir : “Le consulat nous aide et ça va faire découvrir mon travail à une nouvelle communauté. 300 à 400 personnes déambulent par jour dans les locaux consulaires, ce qui est un grand coup de projecteur.”
La suite pour l’artiste ? “Notre galerie de créateurs ouvre ses portes au mois de mai. Plus loin, en 2024, j’ai pour projet de repartir au Japon, où j'étais allé en 2016, en résidence d’artistes. Je veux aller à Kyoto pour emmagasiner l'énergie de la ville et la peindre”.
Infos pratiques
Date de l'exposition au Consulat : le 6 avril et prendra fin le 31 mai.
Adresse du Consulat : 58 Knightsbridge, London SW1X 7JT
Horaires d'ouvertures : du lundi au jeudi entre 8h45 et 16h45 et le vendredi entre 8h45 et 15h00.
L'exposition est gratuite.
Il est recommandé de réserver avant la venue au Consulat
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Date de l'exposition à l'Hampstead School of Art : Du au
Adresse : Penrose Gdns London NW3 7BF Royaume-Uni
Horaires d'ouvertures : 9h -20h
L'exposition est gratuite