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Journée mondiale du droit à l’avortement : qu’en est-il de l’archipel britannique ?

Panneau brandi à l'occasion d'une manifestation en faveur de l'IVGPanneau brandi à l'occasion d'une manifestation en faveur de l'IVG
Flickr - Adam Fagen
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 28 septembre 2021, mis à jour le 29 septembre 2021

Le 28 septembre marque la journée mondiale du droit à l’avortement. Notre rédaction a donc souhaité faire le point sur la situation dans l’archipel britannique, constatant des différences notables d’une île à une autre.

 

L’IVG, Interruption Volontaire de Grossesse, désigne l’interruption d’une gestation faisant suite à une décision personnelle ou familiale. Sur 27 pays européens, 24 ont aujourd'hui totalement dépénalisé l’IVG sans condition. Cette journée mondiale marque l’occasion pour nous de revenir sur ce sujet, dans le cadre des îles britanniques.

 

L’Abortion Act de 1967

Cette réforme des années 60 permet aux femmes anglaises, écossaises et galloises d’avorter sous certaines conditions. Il doit être pratiqué avant la vingt-huitième semaine de grossesse, et cette dernière doit représenter un risque pour la vie de la femme, sa santé physique ou mentale, ou porter éventuellement atteinte à la santé d’un autre enfant existant dans la famille. L’Abortion Act précise également la légalisation de l’avortement dans le cas d’un risque de malformation physique ou mentale de l’enfant à naître. Le délai a été modifié en 1990, le reculant à 24 semaines. La loi britannique prévoit également qu’à partir de 16 ans, une mineure peut décider d’interrompre sa grossesse sans le consentement de ses parents (Family Law Reform Act, 1969).

Aujourd'hui, le débat reprend concernant le projet de loi Police, Crime, Sentencing and Court Bill. Une députée britannique a proposé de supprimer deux articles de la loi victorienne de 1861, ce qui ouvre l’avortement à tous les motifs sans délai dans l’avancement de la grossesse. Les représentants du christianisme au Royaume-Uni se sont mobilisés en invitant les fidèles à écrire aux députés pour s’opposer à cette réforme.

 

L’Irlande du Nord, un cas à part

Toutefois, la situation est particulière en Irlande du Nord, bien que cette dernière fasse partie de la Grande-Bretagne. L’avortement y était illégal sauf en cas de risque pour la vie de la mère jusqu’en octobre 2019, date à laquelle des parties d’un texte de loi du XIXe siècle ont été supprimée, ce qui dépénalise l’IVG. En mars de l’année suivante, en vertu des Abortion Regulations 2020, les avortements ont pu être pratiqués par des professionnels médicaux enregistrés.

Jusqu’alors, les Nord-Irlandaises étaient contraintes de voyager dans une autre nation britannique pour se faire avorter, devant payer tous les frais associés. Entre 2017 et 2019, le gouvernement britannique a financé les frais abortifs des femmes venant d’Irlande du Nord.

 

Un traitement totalement différent du sujet en Irlande

Dans cette République européenne très catholique, l’IVG était illégale hormis lorsque la vie de la mère était en jeu. Le 25 mai 2018, un référendum abroge l’article de la Constitution en question, permettant par la suite le vote d’une loi autorisant l’avortement jusqu’à la douzième semaine de grossesse. Le traitement de la question de l’IVG est donc historiquement très différent au sein même du Royaume-Uni ainsi qu’en Irlande. Là où l’île irlandaise a pris des mesures libérales sur le sujet très récemment ; le reste de l’archipel britannique était le premier pays d’Europe occidentale (après les pays scandinaves) à se doter d’une politique libérale en matière d’avortement.