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Les nouveaux risques pour l'économie mondiale

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Écrit par La Croix
Publié le 25 septembre 2018, mis à jour le 25 septembre 2018

Dix ans après la crise économique de 2008, le secteur financier a été en partie assaini, mais de nouvelles tensions apparaissent, de nature à altérer la croissance.

 

Le risque d’escalade dans la guerre commerciale

Depuis deux mois, États-Unis et Chine se livrent une bataille commerciale sans merci. Entre juillet et août, Washington a imposé des taxes douanières de 25 % sur 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) d’importations chinoises. Objectif avoué de Donald Trump : obliger Pékin à réduire son colossal excédent commercial avec les États-Unis (équivalent à 319 milliards d’euros en 2017). La Chine a répondu en imposant elle aussi des droits de douane sur 43 milliards d’euros d’importations américaines à hauteur de 25 %.

Mais le président américain ne souhaite pas s’arrêter là et menace de taxer l’équivalent de 173 milliards d’euros de marchandises chinoises supplémentaires, voire la totalité des exportations du géant asiatique vers les États-Unis (au total, 447 milliards d’euros).

 

« Cette incertitude a un impact sur le climat des affaires. On peut craindre une chute de l’investissement, ce qui est inquiétant car il s’agit d’une composante importante, mais volatile, de l’activité économique mondiale », souligne Sébastien Jean, directeur du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII).

 

Par ailleurs, « pour éviter un afflux sur leur marché de biens chinois qui n’iraient plus aux États-Unis, certains pays pourraient adopter des mesures de sauvegarde prévues par l’Organisation mondiale du commerce, note Elvire Fabry, chercheuse à l’Institut Jacques-Delors. Ils pourraient aussi être tentés par des mesures protectionnistes, qui déstabiliseraient le commerce international ».

 

Les fissures du modèle économique chinois

Malgré une croissance impressionnante de 6,9 % en 2017, tout n’est pas rose pour l’économie chinoise. En décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde le pays contre son fort endettement. « Après la crise de 2008, la Chine a souffert de l’effondrement du commerce international, détaille Claude Meyer, conseiller au Centre Asie de l’Institut français des relations internationales (Ifri). Pour compenser, elle a lancé un plan de relance de 600 milliards de dollars, financé par des emprunts réalisés par des collectivités locales et des entreprises. » Ainsi, la dette globale de la Chine représentait 257 % de son PIB en 2017, contre 98,5 % en France.

Pas de quoi s’inquiéter selon Jean-François Di Meglio, président de l’institut de recherche indépendant Asia Centre. « Les Chinois détiennent la dette de leur pays, donc il y a peu de risques qu’il y ait une crise de confiance telle qu’ils cessent de prêter et mettent l’économie en péril. » Les autorités chinoises ont tout de même compris qu’une croissance tirée par l’endettement n’était pas tenable. Depuis 2016, elles encadrent donc les prêts bancaires, notamment immobiliers.

Sauf que cela incite les emprunteurs à se tourner vers la « finance de l’ombre », c’est-à-dire les intermédiaires échappant à toute régulation. « Ces plateformes prêtent sans avoir nécessairement les financements, ce qui provoque des faillites d’entreprises », commente Claude Meyer. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour encadrer ce secteur, le FMI continue de faire état d’un risque lié à cette finance de l’ombre, qui pèse, selon l’agence de notation Moody’s, un quart des actifs bancaires chinois.

 

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Publié le 25 septembre 2018, mis à jour le 25 septembre 2018
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