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JO - Ce sera Londres 2012

Le Comitéinternational olympique a choisi Londres pour accueillir les Jeux d'étéen 2012. C'est l'euphorie Outre-Manche, mais la déception est immense àParis, qui se croyait favorite

Très déçu, comme la grande majoritédes Français, le maire de Paris Bertrand Delanoë a tout donnépour conquérir le CIO. (Photo : AFP)

Les 10.000 Parisiens qui attendaient devant un écran géant place de l'Hôtel de Ville ont accueilli la nouvelle avec consternation : le Comitéinternational olympique, réuni hier àSingapour, a désignéLondres pour recevoir les Jeux de 2012. Au même moment, c'est l'explosion de joie sur Trafalgar Square.
Moscou, dont le dossier n'avait pas fait grande impression, a étééliminée dès le premier tour. New York n'a pas survécu au deuxième. Madrid a étéécartée au troisième tour. Lorsqu'il n'est plus restéque Paris et Londres, la capitale britannique a eu raison des espoirs français par 54 voix contre 50. Londres avait d'ailleurs dépasséParis àchaque tour.
Pas de report des voix madrilènes
Pour Bertrand Delanoë, qui conduisait la délégation parisienne en Asie, cet échec est «inexplicable ». Dévasté, le maire de Paris a même ajouté: «Moi, j'avais compris qu'il fallait le meilleur dossier, le meilleur état esprit... Peut-être que ce qui nous fait perdre, c'est le fair-play ». Et il n'est pas le seul côtéfrançais àblâmer le forcing des Britanniques dans la dernière ligne droite, làoùla France, sûre de son fait, avait optépour la retenue. Une démarche qui s'est avérée peu payante.
Henri Sérandour, le président du Comitéolympique français, analyse le «couac »par une mauvaise anticipation du «report de voix des pays latins pour Madrid qui vont sur Londres ». Tout le monde cherche àrationaliser. On vise tantôt le «Non »àla Constitution européenne, qui a donnéde la France une image de repli;tantôt c'est Jacques Chirac qui est épinglépour avoir manquéde respect il y a quelques jours aux cuisines britannique et finlandaise...
Se relancer avec une Exposition universelle ?
Certains veulent malgrétout positiver. Pour Arnaud Lagardère, président du collectif d'entreprises Paris-2012 : «C'était une très belle occasion. On a fait ce qu'il fallait, mais ce n'était pas assez. Il faut avoir la culture de la gagne et rebondir ». En attendant, Dominique de Villepin a promis hier que certaines des infrastructures prévues seront tout de même construites : le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, la base nautique de Vaires-sur-Marne et la piscine olympique d'Aubervilliers devraient ainsi sortir de terre.
D'autres se rassurent en espérant que cette défaite mettra la France en position favorable pour d'autres dossiers. Les municipalités de Gap, Annecy et Grenoble, comptent en effet s'aligner pour les Jeux d'hiver de 2014. Jean-Luc Rougé, le président de la Fédération française de judo pense, lui, àune prochaine Exposition universelle.
Mais après avoir déjàperdu les Jeux en 1992 (Barcelone) et 2008 (Pékin), on ne parle pas dans la Ville Lumière d'une autre tentative pour 2016. Alors qu'àMoscou et Madrid, on est bien décidéàretenter la chance, et qu'on en parle àNew York, Paris est sonné. Bertrand Delanoë, qui a tout donnépour Paris 2012, n'aura sans doute plus de jus.
Camille VAYSSETTES. (LPJ) 7 juillet 2005

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