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Jean-Paul Rebaud : « La Mlf sortira plus forte de la crise sanitaire»

Jean-Paul RebaudJean-Paul Rebaud
Écrit par Aurélie Billecard
Publié le 23 novembre 2020, mis à jour le 22 février 2021

Jean-Paul Rebaud est nommé, depuis le 1er novembre, directeur général de la Mission laïque française et de l’Office scolaire et universitaire international. Anciennement en poste auprès du ministère des Affaires étrangères et connaisseur de l’enseignement français à l’étranger, il remplace son prédécesseur Jean-Christophe Deberre, en poste pendant 11 ans.

 

Vous avez été nommé, le 1er novembre, directeur général de la Mission laïque française et de l’Office scolaire et universitaire international. Quels sentiments ressentez-vous suite à cette nomination ?

Je suis très honoré d’être le nouveau directeur général de la Mission laïque française (Mlf) et de l’Office scolaire et universitaire international (OSUI). Je connais l’association depuis longtemps, car je travaille dans le domaine de l'enseignement français à l’étranger depuis une trentaine d’années.

Je suis rentré au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) en 1987, où j’ai occupé, entre autres fonctions, celles de Cocac (conseiller de coopération et d’action culturelle) au Portugal, au Brésil et au Mexique. En France, j’ai été, de 2007 à 2011, sous-directeur de la coopération linguistique et éducative du MEAE et, à ce titre, membre des conseils d’administration de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), de la Mlf et du Centre international d’études pédagogiques (aujourd’hui France Education International).

 

Vous êtes un spécialiste de l’enseignement français à l’étranger. Comment votre parcours influencera-t-il vos prochaines missions au sein de la Mlf et de l’OSUI ?

Grâce à mon parcours, j’ai acquis une certaine expérience sur « le terrain », dans des pays où il y a des lycées français dont il faut s’occuper au quotidien. C’est un véritable travail de proximité avec les familles et les professeurs. À Paris, mon travail était plus centré sur le pilotage stratégique et les questions budgétaires. C’est sans doute pour cette double expérience que les instances dirigeantes de la Mission laïque française m’ont sollicité pour le poste que j’occupe aujourd’hui.

Je me suis également beaucoup occupé des évolutions nécessaires au développement de l’enseignement français à l’étranger. J’ai été, par exemple, à l’initiative du Label France Éducation du MEAE, créé en 2011, qui est un autre moyen de promouvoir l’éducation française à l’étranger.

 

Aujourd’hui, la priorité est claire : faire face à cette crise sanitaire inédite en aidant nos établissements à continuer à fonctionner

 

En cette période difficile, quels sont les défis qui vous attendent ?

Je suis arrivé le 15 août au siège de la Mlf à Paris, avant d’en devenir le directeur général ce 1er novembre. Aujourd’hui, la priorité est claire : faire face à cette crise sanitaire inédite en aidant nos établissements à continuer à fonctionner. Nous proposons partout un enseignement à distance ou dit « hybride » (le mélange des cours en présentiel et en ligne), ce qui est très différent de ce que les élèves et les professeurs connaissent, en essayant d’offrir aux familles et aux étudiants le meilleur service possible.

Même avant la pandémie, la Mission laïque française avait déjà adopté l’outil numérique, facilitant la communication avec nos établissements établis dans 38 pays, ce qui nous a préparé pour faire face à la crise dans les meilleures conditions possibles. L’association a développé ainsi le Forum Pédagogique, une formation continue en ligne pour nos enseignants, afin qu’ils puissent proposer à leurs élèves un enseignement à distance performant. Cette plateforme est une aide concrète, permettant aux professeurs de continuer à dispenser leur enseignement à tous les niveaux scolaires, même en maternelle ! Le Forum est également une formation entre collègues, car ils travaillent ensemble sur un même sujet et échangent sur de nouvelles méthodes pédagogiques.

 

Cette année scolaire va être très difficile dans certains pays, car des établissements sont en situation de survie

 

Quelle direction souhaitez-vous impulser à l’enseignement français à l’étranger sous votre mandat ?

Il faut d’abord que le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, l’AEFE et la Mlf continuent à travailler ensemble pour faire face à l’urgence. Cette année scolaire va être très difficile dans certains pays, car des établissements sont en situation de survie. Nous restons tout de même optimistes, car, avec la fin maintenant envisagée de la crise sanitaire, il faut espérer que la prochaine rentrée scolaire 2021-2022 puisse se faire dans des conditions normales.

La Mission laïque française va profiter de ce que nous a imposé la crise sanitaire pour continuer à utiliser, positivement, l’outil numérique et la formation des enseignants à distance. Si nous souhaitons continuer à nous développer, nous ne pourrons pas toujours le faire avec des professeurs français venant de France, titulaires de l’Éducation nationale, mais aussi avec des enseignants locaux. Nous allons renforcer notre outil digital pour qu’il soit encore plus performant.

Et puis paradoxalement, dans notre fonctionnement interne, l’association n’a jamais eu autant de relations avec tous ses établissements à travers le monde. Avant, elle privilégiait les déplacements sur place, nécessairement plus limités pour des questions de coût et de disponibilité. Aujourd’hui, la Mlf a une relation plus régulière avec eux grâce aux nombreuses visioconférences depuis Paris qu’impose la gestion de la crise.

Une fois la crise passée, nous nous concentrerons à nouveau sur nos projets de développement, où une de nos priorités sera de proposer d’autres formes d’offres d’éducation française, parallèlement au « noyau dur» de l’enseignement homologué que nous promouvons depuis plus d’un siècle. Nous continuerons évidemment à œuvrer dans ce domaine, et nous voulons également promouvoir l’expertise française au sein de systèmes éducatifs étrangers, comme nous le faisons déjà depuis dix ans en Angola par exemple, en assurant la direction pédagogique de quatre établissements d’excellence.

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