Programme 146 ou Système de Combat Aérien du Futur (SCAF), dans le cadre d’un rendez-vous mensuel dédié aux questions de sécurité et de défense, la sénatrice représentant les Français établis hors de France, Hélène Conway-Mouret, rend compte des enjeux géopolitiques.
Lors d’un entretien datant du 2 novembre dédié à la sécurité et à la défense, la sénatrice représentant les Français établis hors de France, Hélène Conway-Mouret, affirme : « Le budget est fixé à 1,7 milliards d’euros. Nous sommes dans une phase d’investissement ». A contrario, le projet de loi de finances pour 2022 relatif à l'équipement des forces s'est arrêté au Sénat. « Cette discussion demeurait nécessaire, puisque si le budget présenté pour 2022 est certes conforme à la trajectoire financière fixée par la loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 pour la quatrième année consécutive, le gouvernement a procédé à certains ajustements en cours d’année 2021 qui impactent nos Armées, et cela sans passer par la loi, ce qui était pourtant prévu par l’article 7 de la LPM » précise la sénatrice.
Programme 146, des investissements à maintenir
Au nom de la commission des Affaires Étrangères, les sénateurs Cédric Perrin et Hélène Conway-Mouret sont revenus sur le Programme 146. Dédié à l’équipement des forces militaires françaises, le rapport de la commission précise que « compte tenu de la récession attendue, l’indicateur d’effort de défense en proportion du PIB n’est pas pertinent pour répondre aux besoins ». Une actualisation et une transparence des budgets pour ce programme sont attendus avant la fin 2021.
Système de Combat Aérien Futur (SCAF) : tensions diplomatico-industrielles
France, Espagne et Allemagne sont liés dans le projet européen du Système de Combat Aérien du Futur (SCAF). Remontant à 2017, il propose des systèmes d’armes aériens interconnectés pour répondre aux problématiques à venir. Rafale pour la France, Eurofighter pour l’Allemagne et l’Espagne, drones, avions de surveillance, ravitaillement en vol ou encore des systèmes de commandement doivent être créés pour 2040. Pour ce faire, les intérêts des divers acteurs doivent être équilibrés.
L’État Français fait face à des difficultés importantes de négociations. Dans cette discussion diplomatico-industrielle, la question juridique des Intellectual Property Rights (IPR) est au coeur de la problématique. Les états et pays défendent et protègent leurs propriétés intellectuelles pour éviter tout déséquilibre. Selon l’Allemagne, la France aurait une place trop importante avec Safran, Thalès et Dassault. Pour une mise en place concrète, des compromis devront être concédés de la part de ces différents acteurs.
Hélène Conway-Mouret confie : « Les élections présidentielles approchent. D’ici fin 2021, nous espérons éclaircir nos interrogations budgétaires et diplomatiques parfois compromises. »