CSG-CRDS des non-résidents: pas d'avancée au Sénat

Par Lepetitjournal.com International | Publié le 21/11/2018 à 10:00 | Mis à jour le 18/06/2019 à 10:10
CSG non résidents sénat

Les sénateurs des Français de l’étranger, pourtant unanimes, n’ont pas réussi à faire amender par le Sénat majoritairement à droite le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2019) et arracher la fin de l’application des prélèvements sociaux à l'ensemble des Français de l’étranger.  Et pas seulement à ceux qui résident en Europe.

Rappel : pour les non-résidents, les prélèvements sociaux s'appliquent uniquement aux plus-values immobilières et aux revenus immobiliers réalisés en France. L’application de la CSG et de la CRDS aux revenus du capital français des contribuables relevant d'un régime européen de Sécurité sociale, instaurée en 2012, avait été déclarée contraire au règlement européen de Sécurité sociale. La France avait donc été condamnée par la Cour de Justice européenne (arrêt de Ruyter en février 2015). Le gouvernement socialiste n’avait pas renoncé et avait maintenu le dispositif en modifiant l'affectation budgétaire de ces prélèvements.

Excellente nouvelle, l’Assemblée nationale a acté la fin de cet imbroglio juridique. Le gouvernement Philippe a proposé, dans le Projet de loi de Financement de la sécurité sociale, de supprimer cette mesure à compter de janvier 2019 pour les contribuables relevant d’un régime de sécurité sociale de l’UE (EEE et Suisse compris). C'est une avancée considérable, saluée par tous les parlementaires représentant les Français de l'étranger. Mais le problème reste entier pour les autres non-résidents, qui continuent d'être soumis aux 17,2 % de prélèvements sociaux sur leurs revenus et plus-values immobiliers.

La CSG déductible? 

Arguant du principe d’équité fiscale, les sénateurs des Français établis hors de France ont proposé des amendements au PLFSS dans l’Hémicycle du Palais du Luxembourg, rappelant que de nombreux expatriés doivent s’acquitter de cotisations dans leur pays d’accueil et parfois également d’une adhésion à la Caisse des Français de l’étranger. S'ils saluent les progrès pour les non-résidents européens, ils dénoncent une « double catégorie de Français ». Pas moins de 9 amendements ont été déposés. Le Sénat, majoritairement à droite, n'a pas suivi. S'ils étaient adoptés, le déficit de la sécurité sociale s’aggraverait de 200 millions d’euros… Gérald Darmanin, ministre des comptes publics, a par ailleurs expliqué que la CSG est un impôt social, et non une cotisation. "Ça n’ouvre pas des droits" a-t-il dit.

"On a l’impression que Bercy joue la montre”, nous explique le sénateur Jean-Yves Leconte (Parti Socialiste et Républicain). S’il n’est pas optimiste sur une évolution favorable sur cette question, “faute de décision de justice qui permette d’aller jusqu’au bout”, il tient à préciser: “Dans la plupart des conventions fiscales, quand vous payez de la CSG en France, ça doit être considéré comme un impôt sur le revenu dans le pays dans lequel vous êtes résident fiscal. Vous pouvez considérer que la CSG que vous payez en France fait partie des crédits d’impôt au même titre que l’imposition sur le revenu classique. On va continuer à défendre la suppression des prélèvements sociaux car cela permet de faire de la pédagogie. Sachez que la CSG-CRDS, c’est déductible".

Le sénat doit débattre dans les tout prochains jours de la hausse du taux « neutre » d’impôt de 20 à 30% pour les Français de l’étranger.

7 Commentaire (s) Réagir
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10679734 mer 01/05/2019 - 15:22

Qu 'est ce qu' attendent les sénateurs des Français de l' Etranger, puisque non-suivis au Sénat , pour saisir le Conseil Constitutionnel: il semble (et c 'est aussi l' avis de plusieurs avocats), que la différenciation du prélèvement de CSG en fonction du lieu de résidence (c est à dire CEE ou ailleurs) peut être considéré comme une violation du principe d' égalité devant l' impôt, qui de mémoire, n' est pas contestable en droit français. Qui pour aller suggérer à nos Sénateurs que lancer cette démarche aura des conséquences positives pour eux (çà démontrera aux français non-résidents qu' ils sont prêts à s' impliquer pour les défendre) ? Même recommandation pour contrer les modifs de la fiscalité des non-résidents, passés 'discrètement le 18 décembre 2018 dans un amendement à la loi des finances 2019

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CSGeonPi ven 03/05/2019 - 19:38

Bonjour, vous avez la possibilité vous-même de demander au Tribunal administratif par une QPC de saisir le Conseil constitutionnel. Le sujet des modifications de la fiscalité 2019 est porté devant le Conseil d'État qui pourrait renvoyé à la Cour de justice européenne.

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PSA sam 24/11/2018 - 03:46

Vous avez bien lu? HAUSSE DU TAUX " NEUTRE" D' IMPOTS de 20 à 30% !! C' est la surprise du jour, merci les LRs pour cette augmentation d' impôts sur le revenu .. Depuis Hollande et la CSG, taux passé de 20% à 20+17.5% =37.5%; maintenant Macron: 30% + 17.5 = 47.5%! Quant à la soi-disant non-double imposition, celle-ci n'est valable que pour les familles qui en paient déjà beaucoup dans leur pays de résidence car il ne s'agit que d'un crédit d'impôt. Et bonjour la complication... Conclusion: investir dans l'immobilier, peut-être mais pas dans un pays qui prend 47,5% de vos revenus.

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Jan mer 30/01/2019 - 16:59

Entièrement d'accord avec vous.. d'autant plus que nos gouvernants nous "sous catégorisent" au sein même du continent européen entre Français résident d'un pays UE, EEE et Suisse (donc exemptés de ces prélèvements) et LES AUTRES (pays non membre de l'UE) qui ont la totale. Honteux et discriminatoire! Payer des impôts c'est tout à fait normal, mais se faire 'racketer' à hauteur de 47,5% de ses revenus fonciers (personnellement ils sont de moins de 4000 euros par an) c'est scandaleux.

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Patrick mar 20/11/2018 - 22:03

encore 1 grosse malversation ! MACRON soi-disant si respectueux de l'europe se moque d'elle quand la France est condamnée ???il noud prend pour des demeurés ???,

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