Amélia Lakrafi :“la solidarité pour et entre compatriotes est tellement essentielle"

 

 

je souhaite que ce gouvernement agisse sur des dossiers prioritaires comme l’accès à l’éducation pour nos enfants à l’étranger et la transition écologique.

 

Le nouveau gouvernement a été nommé, qu’attendez-vous de lui ? 

J’attends de lui d’être à la hauteur du moment, en France mais aussi à l’étranger. Face aux crises internationales, notamment le conflit au Liban et la guerre au Soudan, j’attends de ce gouvernement une réponse forte pour protéger nos compatriotes à l’étranger. Il est urgent de doter le Quai d’Orsay des moyens nécessaires, car son budget reste l’un des plus faibles. Par ailleurs, je souhaite que ce gouvernement agisse sur des dossiers prioritaires comme l’accès à l’éducation pour nos enfants à l’étranger et la transition écologique. Enfin, il est indispensable de rétablir un respect mutuel entre le gouvernement et les parlementaires, pour recréer un lien de confiance avec nos citoyens. 

 

 

Le ministère des Affaires étrangères et celui de la Défense sont prêts à intervenir si nécessaire. Ne cédons pas à l’inquiétude : la France reste toujours exemplaire dans la protection de ses citoyens. Pour toute information et consignes de sécurité, le Consulat de France à Beyrouth est joignable 24h/24 au 03 566 388.

 

 

Parmi les pays de votre circonscription, il y a le Liban. La situation sur place est difficile et les ressortissants français sont inquiets. Échangez-vous avec eux ? Que souhaitez-vous leur transmettre ? 

Je souhaite dire à la communauté française au Liban que la France s’engage pleinement pour une solution diplomatique, seule voie possible pour protéger les populations civiles. Nous avons saisi le Conseil de sécurité de l’ONU, et notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères se rend au Liban. Soyez assurés que la France est à vos côtés et fera tout pour garantir la paix et la sécurité. Parallèlement, la France se prépare à toute éventualité. Notre expertise en matière d’opérations complexes, comme récemment à Khartoum, est éprouvée. Le ministère des Affaires étrangères et celui de la Défense sont prêts à intervenir si nécessaire. Ne cédons pas à l’inquiétude : la France reste toujours exemplaire dans la protection de ses citoyens et de nombreux autres ressortissants comptent sur nous. Pour toute information et consignes de sécurité, le Consulat de France à Beyrouth est joignable 24h/24 au 03 566 388. Je suis à l’écoute de nos compatriotes au Liban qui vivent aujourd’hui, tout comme mon suppléant Joseph Moukarzel qui me représente auprès de l’ambassade en participant à toutes les réunions de sécurité et ma collaboratrice Vera Webert sur place à Beyrouth également. Nous restons mobilisés pour défendre leurs intérêts et accompagner les projections de mise en sécurité.

 

Au Liban, l’inquiétude grandit pour les Libanais et les Français

 

 

 

 

 

Vous avez fait des violences faites aux femmes françaises expatriées, un cheval de bataille. Vous avez organisé mi-septembre un webinaire sur ce sujet et plus globalement sur l’accompagnement social des Français de l’étranger vulnérables, quelles sont les réflexions et les actions sur la table ? 

Je souhaitais organiser ce webinaire fondamental au mois de juin 2024 et la dissolution m’a obligée à le décaler. La solidarité pour et entre nos compatriotes à l’étranger est tellement essentielle, surtout face à l’augmentation des Français en situation de précarité, exacerbée par les crises et l’inflation dans de nombreux pays. Cette solidarité est vitale pour les plus fragiles, y compris les femmes victimes de violences domestiques, en faveur desquelles je suis extrêmement mobilisée depuis le Grenelle des violences conjugales de 2019. Nous avons eu la chance d’avoir lors de cette rencontre, la mobilisation du Consul adjoint de Johannesburg en Afrique du Sud, qui a présenté les aides sociales disponibles pour nos compatriotes, le président de la commission sociale à l’assemblée des Français de l’étrangers (AFE) pour présenter le rôle des conseils consulaires en matière de soutien aux plus vulnérables mais aussi la catégorie aidée de la caisse des Français à l’étranger (CFE). J’ai ensuite invité l’association THE SORORITY, qui a créé la plateforme Save-You à la présenter à nouveau, une initiative de solidarité supplémentaire et primordiale pour soutenir les femmes victimes de violences. Il est essentiel que cette entraide s’intensifie face aux défis croissants auxquels nos compatriotes sont confrontés. Et c’est justement dans cette optique que j’ai créée en mars 2020, la fédération des Bienfaisances la FIBRE, vous pouvez retrouver la vidéo, mais aussi toutes les précédentes et les guides que nous mettons à disposition des associations d’entraide française (OLES) et des élus (https://lafibrefde.org).

 

Les plateformes d’entraide THE SORORITY et SAVE YOU s’exportent à l’international

 

Vous soutenez les entrepreneurs français à l’étranger et souhaitez avec d’autres représentants créer un label permettant de les identifier et de les prendre en compte. Où en est le projet ? 

Les changements de ministre sur ce dossier n’ont effectivement pas facilité les choses. Il a été acté avec l’ancien gouvernement qu’une loi n’était pas nécessaire. Le décret, initié par l’ancien ministre, est censé être publié prochainement. Toutefois, il est de ma responsabilité, et celle de mes collègues, d’assurer une continuité avec le nouveau gouvernement afin que ce projet ne soit pas abandonné en cours de route. Ce label est important et attendu pour reconnaître et valoriser les entrepreneurs français à l’étranger (EFE), qui jouent un rôle essentiel dans le rayonnement économique de la France à l’international. Je vais donc veiller à ce que ce projet soit mené à bien, malgré les obstacles. Les contacts ont déjà été initiés. 

 

EFE, un atout pour la France et une carte à jouer pour le commerce extérieur

 

 

 

 

 

 Il est important de garantir que les enfants français à l’étranger puissent avoir accès en priorité à nos écoles, qu’elles soient conventionnées ou partenaires.

 

 

Lors des dernières législatives, issues desquelles vous avez été réelue, vous nous évoquez “une réflexion sur le développement de nos écoles françaises pour que tout enfant français à l'étranger, puisse bénéficier de l'enseignement français.”, Comment faire concrètement ?

 Il est important de garantir que les enfants français à l’étranger puissent avoir accès en priorité à nos écoles, qu’elles soient conventionnées ou partenaires. Aujourd’hui, ce n’est pas toujours le cas, et de nombreux parents m’ont fait part de leur frustration à ce sujet. Nous devons donc inclure cette priorité dans les conventions avec ces établissements. Par ailleurs, il est crucial de ne pas négliger les enfants nécessitant une assistance spécifique, notamment ceux ayant besoin d’une AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap). Actuellement, la prise en charge de ces enfants à l’étranger est encore trop complexe. C’est pourquoi je travaille sur la création d’une Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) dédiée aux Français de l’étranger, afin que ces familles puissent bénéficier d’un accompagnement adapté, sans être laissées de côté. 

 

Pourquoi faut-il absolument vous inscrire sur le registre des Français de l'étranger?

 

 

Actuellement, 1,7 million de Français sont officiellement inscrits, mais l’INSEE estime que notre communauté à l’étranger avoisinerait plutôt 3,5 millions

 

 

Avez-vous un message particulier pour nos lecteurs lepetitjournal.com ? 

Oui, et souvent le même. Merci de me permettre de le répéter… Je vous encourage vivement à vous inscrire sur le registre des Français établis hors de France. 

Actuellement, 1,7 million de Français sont officiellement inscrits, mais l’INSEE estime que notre communauté à l’étranger avoisinerait plutôt 3,5 millions. Cette inscription, bien qu’elle soit volontaire, est essentielle, vous permet de voter, d’accéder plus rapidement aux services consulaires et de bénéficier d’une protection prioritaire en cas de crise. Elle renforce également les moyens alloués à nos représentations à l’étranger.

 

 

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 Informations importantes : 

• Français de passage => inscription sur le fil d’Ariane 
• Plus de 6 mois => enregistrement au registre consulaire