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EFE, un atout pour la France et une carte à jouer pour le commerce extérieur

​​​​​​​Les entrepreneurs français à l’étranger ou EFE peuvent-ils redorer le blason du commerce extérieur français ? Cette manne non exploitée et autrefois délaissée intéresse et questionne. Une table ronde lors de la 39e session de l’AFE est revenue sur les enjeux d’une meilleure identification et d’un accompagnement des EFE. 

La table ronde sur les EFE lors de l'Assemblée des Français de l'étrangerLa table ronde sur les EFE lors de l'Assemblée des Français de l'étranger
L'intervention de Emmanuelle Sanchez, founder et CRO d’Amenitiz pendant la table ronde consacrée aux EFE
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 24 octobre 2023, mis à jour le 27 octobre 2023

Le magnifique hémicycle du Conseil Economique, Social et Environnemental accueillait lundi 23 octobre les élus de l’Assemblée des Français de l’étranger. Leur première journée de travail s’achevait sur une problématique qui a connu un certain retentissement ces derniers mois : les entrepreneurs français à l’étranger. La table ronde organisée par l'Assemblée des Français de l’étranger (AFE), en partenariat avec le Comité National des Conseillers du Commerce Extérieur de la France, CCI France International et EFE International, a un message clair : « les EFE sont un atout pour la France ». Une fois que le constat est fait, les questions, elles, sont nombreuses : qu’est-ce qu’un EFE ? Comment les identifier ? Que rapportent-ils à la France ? Comment les valoriser et surtout les aider ? 

 

L’Assemblée des Français de l’étranger “vit plus que jamais au rythme de l’actualité"

 

Les EFE, premiers employeurs de Français à l’étranger

Lors de son discours en introduction de cette 39ème session de l’AFE, le ministre Olivier Becht a assuré que la création d’un statut dédié aux EFE est soutenue par le gouvernement. Une proposition de loi a d’ailleurs été adoptée en mai dernier par le Sénat visant à « reconnaître et soutenir les entrepreneurs français ». Ces entrepreneurs français qui ont monté leur entreprise à l’étranger sont estimés à 130.000 à travers le monde. Pour Arnaud Vaissié, président de CCI France International, cela fait des EFE, les premiers employeurs de Français à l’étranger : « Si on estime 3 à 4 employés en moyenne, ce sont donc 500.000 personnes qui sont dans une mouvance française très forte, car dans une PME l’impact du chef d’entreprise est considérable ». 

 

La table ronde sur les entrepreneurs français à l'étranger

 

Les EFE, des exemples pour d’autres entrepreneurs 

Alors que la Team France Export affiche ses ambitions, la balance commerciale de la France reste péniblement déficitaire. Les EFE sont donc plus que jamais un enjeu pour le Commerce extérieur tricolore. Sophie Sidos-Vicat, présidente des conseillers du commerce extérieur de la France, le confirme : « Nous savons que ces EFE font de l’import/export avec la France et qu’ils peuvent aussi amener des capitaux français en France ». « Ces entrepreneurs sont des relais, ajoute Alain Taieb, président d’EFE International. Ils peuvent aider d’autres entreprises et à travers leurs succès, ils peuvent participer au succès de la France à l’international. Il faut considérer ces populations différemment car ils participent aux succès présents et futurs ». 

 

Il faut que nous passions du concept aux données pour créer cette carte des EFE
Arnaud Vaissié

 

Un long travail d’identification des EFE

Le premier chantier en cours est certainement l’un des plus complexes : identifier ces EFE et les convaincre de rejoindre EFE International. « Il faut que nous passions du concept aux données pour créer cette carte des EFE. Pour cela, il nous faudra de la patience et de la persévérance. », explique Arnaud Vaissié. Sophie Sidos-Vicat résume le processus : « Nous avons un comité de sélection qui passe par les chambres de commerce et les CCE. Nous pouvons également demander l’avis des Ambassades et des élus. Ils sont ensuite intégrés au sein d’EFE International ». Alain Taieb, président de la structure, accueille d’ailleurs à bras ouverts les regroupements déjà existants, comme les associations, les clubs d’affaires ou encore les French Tech : « Adhérer à une chambre de commerce n’est pas une condition sine qua none pour intégrer EFE International ». 

 

 

Comment aider les EFE ? 

Grands oubliés de la pandémie, les entrepreneurs français à l’étranger n’ont pas reçu d’aides de l’Etat, leur structure n’étant pas légalement basée en France. Ils ont fait preuve d’un « courage absolu », comme l’a souligné Annie Rea, membre de la commission développement durable et commerce extérieur de l’AFE et modératrice de la table ronde. EFE International a donc pour but de créer un label - dont l’appellation est encore aujourd’hui sujette à de nombreux débats-, mais aussi des moyens d’aider les entrepreneurs. 

 

Il ne s’agit pas que de les aider mais aussi de les reconnaître et de les valoriser
Alain Taieb

 

Les EFE membres peuvent ainsi dès à présent bénéficier de VIE. Mais le sujet des financements est encore bien d’actualité. « Les EFE veulent pouvoir trouver des financements pour gérer les crises mais aussi trouver des opérateurs financiers pour lever des fonds », explique Alain Taieb. Si les banques françaises commencent à écouter, elles ne sont pas encore convaincues. Le président d’EFE International assure cependant qu’un fonds privé d’aides sera mis en place au plus tard d’ici un an pour soutenir les membres de l’organisme les plus fragilisés par un conflit ou une crise. 

Et pour les EFE qui n’ont pas besoin d’aides et se sont faits tout seuls, sans l’aide de l’Etat, quel est l’intérêt de se faire connaître ? « Nous souhaitons créer un réseau avec la France qui leur permettra de mieux commercer », souligne Alain Taieb. Ce label leur permettra aussi « de s’exporter plus facilement », d’après Sophie Sidos-Vicat mais aussi de pouvoir revenir plus facilement en France. Ce label est aussi synonyme de reconnaissance : « Les entreprises françaises ont besoin de fierté », indique-t-elle. Et puis, comme le rappelle Alain Taieb : « Il ne s’agit pas que de les aider mais aussi de les reconnaître et de les valoriser. Certains d’entre eux mériteraient une légion d’honneur ! ». 

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