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Le guide de l’expatrié écolo : les sept gestes à adopter

pancarte "there is no planet B"pancarte "there is no planet B"
"Il n'y a pas de planète B"
Écrit par Natacha Marbot
Publié le 5 juin 2022, mis à jour le 6 juin 2023

Vous êtes expatrié et vous vous inquiétez pour l’avenir de la planète, pour votre futur et celui de vos enfants ? Rien n’est jamais perdu : il est encore temps d’adopter des habitudes et des gestes simples pour limiter votre participation au changement climatique. Voici une liste non exhaustive des gestes que vous pouvez mettre en place dans votre quotidien.

À l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, ce dimanche 5 juin, lepetitjournal.com vous proposer un guide pour une expatriation écologique. Avant même de commencer avec les conseils, il s’agit de savoir de quoi on parle. Calculer votre bilan carbone est un excellent départ pour déterminer et cibler les domaines à changer dans votre quotidien. Selon là où vous résidez, votre type de logement, vos habitudes alimentaires etc., les leviers ne seront pas les mêmes. Voici le test le plus recommandé par les associations : https://nosgestesclimat.fr/.

Une fois le bilan carbone effectué, pas de panique et pas de découragement ! Voici comment agir au quotidien.

 

Graphique de la pollution de l'avion, @Bonpote
Voir l'article de Bon pote 

 

Devez-vous arrêter l’avion ?

On commence par le plus difficile pour un expatrié : l’avion. Par définition, sauf si vous êtes dans un pays voisin de la France, vous êtes à plusieurs milliers de kilomètres de votre famille et de vos amis. Vous faites probablement des allers-retours réguliers … en avion. Pour rappel, l’avion est sans conteste le moyen de transport le plus polluant, 80 fois plus que le train. À titre d’exemple un vol Paris à New-York en Airbus A380 consomme 111 000 litres de kérosène - soit près de 88 tonnes ! Les émissions d'un vol Paris-New York correspondent à peu près aux émissions annuelles que devraient respecter les Français pour lutter contre le réchauffement climatique, 2 tonnes de CO2 par an.

Que faire ? Le plus évident d’abord : moins le prendre. Un trajet évité est toujours le mieux. Il faut alors réfléchir à ses habitudes : privilégier les réunions en ligne plutôt qu’un aller-retour en avion pour 24h, et réserver l’avion pour les trajets inévitables, comme les évènements familiaux exceptionnels.

Si vous allez prendre l’avion quoi s’il se passe, vous pouvez en atténuer les effets : prenez en priorité des vols directs, avec le moins d’escales possibles. Si vous avez les moyens, vous pouvez aussi compenser l’empreinte carbone de votre vol grâce à des entreprises spécialisées telles que greentripper.org. En donnant une certaine somme d’argent, proportionnelle à votre trajet, vous participez ainsi à financer des projets éco-responsables d’ONG et d’associations. Pour exemple, le site vous propose de compenser un aller retour Paris-New York par un don de 50€ qui ira à un projet écologique et social au Burkina Faso.

 

carte avec des pins dessus

 

Explorez votre pays d’accueil … de manière responsable

Lors d’une expérience d’expatriation, il est tout à fait naturel de vouloir profiter des environs et de l’emplacement pour aller visiter les régions/pays alentours. Ces trajets étant moins essentiels, ce sont ceux que vous devriez éviter de faire en avion. Que faire ? Les alternatives de transport sont d’ailleurs de bien meilleurs moyens de découvrir les alentours immédiats et de rencontrer des gens : le train, les transports en commun locaux, les bus, le covoiturage (voire le bateau-stop) et pour les plus sportifs le vélo ou la marche.

Au delà du transport, les activités que vous allez faire lors de vos séjours touristiques peuvent avoir des effets négatifs sur l’environnement. Evitez ainsi les activités polluantes ou dangereuses pour la biodiversité : les visites en hélicoptère, le jet-ski, le quad, le ski en intérieur mais aussi les activités impliquant des animaux sauvages ou en danger : les zoos en plein désert, les éléphants en Thaïlande … Que faire ? Il vous reste toute sortes d’activités moins gourmandes en CO2 et moins destructrices de la biodiversité : les sports nautiques tels que le surf, la voile, le canoë, le paddle, la randonnée, les visites de musées, les spectacles, les monuments etc. Le tout en veillant évidemment à ne jamais laisser de déchets derrière soi.

Adoptez des habitudes éco-responsables chez vous

Comme n’importe qui, un expatrié peut agir au quotidien en adoptant, tant que faire se peut, une démarche visant le zéro déchet et un quotidien pauvre en CO2. Beaucoup d’encre a déjà été versée sur ce sujet, et les principes sont simples. Un déchet évité est toujours le mieux.

  • Optez pour des sacs en tissus, des totes bags, des produits en vrac, du marché, locaux.
  • N’hésitez pas à vous renseigner sur les produits cosmétiques et ménagers que vous pouvez fabriquer vous même, moins toxiques pour votre santé et moins polluants. Vous trouverez beaucoup de tutoriels sur internet pour chaque produit. Spoiler : le vinaigre blanc sera votre star.
  • Recyclez vos déchets si le système de tri de votre pays d’accueil le permet.
  • Pour les pays où l’eau du robinet n’est pas potable, il existe des filtres à fixer sur le robinet, que vous pouvez vous procurer lors de votre prochain passage en France si vous n’en trouvez pas dans votre pays d’accueil.
  • Faites vivre vos appareils électroniques et électroménager le plus longtemps en les réparant et préférez la seconde main au neuf.
  • Déplacez vous à vélo, à pied ou en transport en commun. Si cela est impossible, télétravaillez plus souvent.
  • Réduisez votre consommation de viande. De nombreux pays - dont peut-être celui où vous vivez, recèlent de gastronomie végétarienne délicieuse à découvrir.
  • Limitez votre utilisation de la climatisation : par à-coups, à température moins froide - surtout dans la voiture, pas en continu etc. De même pour le chauffage l’hiver. Pour des raisons de consommation d’électricité, évitez aussi l’utilisation du sèche-linge.
  • Évitez les produits français et européens importés (si vous vivez dans un pays extra européen) et mangez local tant que possible, ce qui enrichira probablement votre expérience !
  • Pensez à, de temps en temps, alléger votre boîte mail, notamment des mails contenant de lourdes pièces jointes. Désabonnez vous sans vergogne des newsletters que vous ne lisez pas et que vous n’avez parfois même pas demandé.

 

chemises sur un portant

 

L'industrie textile pollue autant que l’avion chaque année

La fast-fashion et l’industrie textile actuelle poussent à la consommation de manière démesurée. L'empreinte carbone du secteur de la mode est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales (autant que l’avion selon l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)). Le secteur de la mode est aussi un des moins éthiques du monde : selon Greenpeace, pas moins de 70 % des vêtements vendus en France sont fabriqués en Asie du Sud-Est, où la main d’œuvre est exploitée. Au Bangladesh, les ouvrières sont payées 0,32 dollars de l’heure, le plus faible taux horaire du monde.

Un Européen achète en moyenne plus de 12kg de vêtements neufs par an, et ne porte que 30% de son vestiaire ! Il en va bien sûr de même pour les expatriés.

Que faire ? Pour citer Orsola de Castro, une des fondatrices de Fashion Révolution« le vêtement le plus écologique est déjà dans vos armoires ». Portez - réellement - ce que vous avez.

Lorsque vous voulez du changement dans votre garde-robe, donnez et échangez avec vos connaissances. Après cela, privilégiez les magasins de seconde mains, les friperies et les boutiques en ligne type Vinted (ou l’équivalent dans votre pays). Si toutefois vous voulez vraiment acheter du neuf - pour les sous-vêtements par exemple -, tournez vous vers des marques éthiques et éco-responsables : les prix sont supérieurs mais la qualité aussi. Voici une liste de marques proposées par Wedressfair sur leur plateforme en ligne.

Profitez de votre expérience à l’étranger pour communiquer

Vous vivez probablement dans un pays où le réchauffement climatique aura - et a déjà - des effets très divers. Une bonne occasion de sensibiliser votre entourage, sur place et en France, sur les conséquences directes que vous observez. Posts instagram, Facebook, photos, articles, vidéos, tout est bon pour donner de la visibilité à cette cause. Vous pouvez à la fois communiquer sur les choses choquantes que vous voyez (une montagne de déchets) mais aussi sur les initiatives locales à encourager (de l’artisanat local, de l’innovation pour dépolluer …).

Vous pouvez également vous engager dans une association militante sur place, d’expatriés ou de locaux selon vos affinités. La plupart des grandes ONG environnementales, comme Greenpeace, ont des bureaux dans le monde. Vous pouvez aussi bien sûr faire des dons à des associations qui agissent sur des causes qui vous touchent.

 

urne de vote

 

Votre voix compte … allez voter !

Une des actions écologiques les plus sous-cotées reste probablement le fait de voter en France (dans les urnes, en ligne ou par procuration). Changer son quotidien est une chose (et bravo), mais les grandes démarches à faire sont nécessairement à des échelles plus importantes. Les élections locales, régionales et nationales sont primordiales dans la vie d’une démocratie. Si vous souhaitez que le pays agisse dans le sens de vos valeurs, veillez à accorder votre vote à celles-ci. L’étape suivante serait l’engagement politique, mais voter est déjà un grand pas.

 

 

Votre argent ne dort jamais, changez de banque

Parmi les actions insoupçonnées, changer de banque est haut dans la liste. Le choix d’une banque est généralement motivé par d’autres critères que l’écologie, mais il est aussi possible de la prendre en compte.

Les banques ont une puissance importante et pour bien comprendre, voici les chiffres : le soutien des établissements bancaires français aux énergies fossiles a augmenté de 218 % entre 2005 et 2013 selon Les Amis de la Terre. En 2020 et toujours d’après l’ONG, les trois principales (BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole) restent dans les « 20 plus gros financeurs mondiaux de l’expansion des énergies fossiles ». Parmi eux, le dangereux projet de Total énergies, EACOP dont lepetitjournal.com vous a déjà parlé.

Que faire ? Vous pouvez tout simplement changer de banque. Certaines banques, telles que le Crédit Coopératif et la Nef financent, de manière transparente, des projets socialement et écologiquement responsables. Le processus n’est pas toujours facile - même s’il est totalement gratuit depuis 2005 et facilité par la Loi Macron de 2017 - vous pouvez le faire progressivement en ouvrant un compte dans une banque responsable puis en alimentant de plus en plus ce compte. Voici un site pour vous aider à faire votre choix parmi les options.

 

Il existe encore bien d’autres actions à mener pour réduire son empreinte carbone et son impact sur la biodiversité, mais ces sept étapes sont déjà un très bon début.