Explorer, sensibiliser et susciter l’engagement : les volontés de 1 Ocean sont claires. L’océan est d’une richesse insoupçonnée du grand public et il revient à « ses enfants ingrats » de le protéger.
L’océan recouvre 71% de la surface du globe et représente 97% de l’eau sur la planète. Une fois ces chiffres en tête, il est difficile de comprendre comment l’océan peut être le grand oublié des politiques publiques et des débats environnementaux. Richesse indispensable à la survie de la planète telle que nous la connaissons, l’océan fait l’objet d’explorations merveilleuses dignes de l’imaginaire de Jules Verne. Sensibiliser le public à sa beauté et sa fragilité : telle est la mission de 1 Ocean, créée par Alexis Rosenfeld en collaboration avec l’UNESCO et la Fondation 1 Ocean.
La mission 1 Ocean, la sensibilisation par la beauté
Comme nous l’explique son fondateur, 1 Ocean est une mission de 10 ans, réalisée en collaboration avec l’UNESCO et la Fondation 1 Ocean qu’Alexis Rosenfeld et ses équipes ont créé sous l’égide de la Fondation du CNRS. Ce projet est né il y a quelques années en lien avec la décennie des Nations Unies pour l’océan. « L’idée fondamentale du projet est de sensibiliser le grand public au travers de la sensibilité de l’océan. Nous montrons l’océan de manière positive sans tomber dans des travers anxiogènes » explique Alexis Rosenfeld.
La mission se découpe en trois axes principaux. « L’exploration d’abord : nous voulons partir sur la trace des grands explorateurs, c’est une manière de transformer nos rêves d’enfant en réalité. » Ensuite, il s’agit de transmettre les savoirs autour de l’océan. En collaboration avec des organismes scientifiques, dont bien sûr le CNRS, « les explorations de 1 Ocean nous permettent de ramener des données : des images, des informations. Nous voulons transformer nos explorations en biens communs grâce aux photographies et documents cinématographiques. » Les biais utilisés ? Des documentaires, des expositions de photographies, des conférences et des films accessibles à tous, du spécialiste à l’enfant. Enfin, « l’engagement et la protection de l’océan sont notre troisième et dernière mission. Nous souhaitons que tous les outils que nous avons créés servent à la protection des océans et à l’engagement de chacun. »
Sensibiliser les populations est essentiel lorsqu’on considère que l’océan est l’affaire de tous et toutes, ruraux et urbains, habitants du littoral ou des terres. Alexis Rosenfeld, lors de sa dernière mission en Méditerranée, met en lumière le volcanisme sous-marin, souvent ignoré. « Le projet était d’expliquer au public que nous avons plus d’un million de volcans sous la mer et que 80% de l’activité volcanique mondiale est immergée. 20% des tsunamis sur la planète sont liés au volcanisme sous-marin », explique-t-il. Les risques encourus doivent alors faire l’objet de réponses publiques, telles que le recommande le projet Tsunami Ready de l’UNESCO.
1 Ocean, une exploration nécessaire des fonds marins
Les explorations sont le coeur de l’activité d’Alexis Rosenfeld et de 1 Ocean. « Des contrées inconnues sont encore à explorer. Nous l’avons fait avec les coraux de Tahiti, les volcans sous-marins et d’autres projets encore à venir ». Les lieux d’explorations ne sont pas encore tous définis pour les années à venir et Alexis Rosenfeld invite les lecteurs à proposer des destinations. Comment les choisir ? « Ce sont des endroits qui sont parfois emblématiques pour des espèces extraordinaires, des paysages sublimes, des lieux inconnus qui ont besoin d’être les sujets de témoignages ».
Des découvertes toujours plus étonnantes parcourent les aventures d’Alexis Rosenfeld. Parmi ses dernières expéditions, une particulière lui revient. Elle se déroule au Cap Roux, au large de Saint Raphaël. Outre sa beauté exceptionnelle, c’est autre chose qui le marque : « ce sont les pêcheurs du Cap Roux qui ont mis en place la réserve. Il est important pour moi de le souligner car il s’agit d’un corps de métier souvent décrié. »
L’océan, le poumon bleu de la planète
Grand oublié des politiques climatiques, l’océan est pourtant indispensable à la bonne régulation du climat, et source de ressources naturelles. Les mers et océans sont un des principaux capteurs de chaleur de la planète : ils absorbent plus de 90% de l’excès de chaleur accumulé dans le système climatique. Le réchauffement de l’océan implique plusieurs conséquences : l'élévation du niveau de la mer, la fonte des glaces de mer, le déclenchement de vagues de chaleur marines, le blanchiment des coraux … À propos de ces derniers, Alexis Rosenfeld, célèbre photographe sous-marin, explorateur et fondateur de la mission 1 Ocean explique : « les récifs coralliens abritent 30% de la biodiversité des océans, ils protègent les côtes de l'érosion, sont les nurseries du grand Océan, sont sources des médicaments de demain ».
L’océan capte également le CO2 (il concentre 50 fois plus de carbone que l’atmosphère), un quart des émissions globales. En plus d’être des puits de carbone, les océans produisent de l’oxygène, et pas qu’un peu : 50% de celui que l’on respire, grâce au phytoplancton qui transforme le dioxyde de carbone en oxygène. Toutes ces raisons environnementales - sans oublier les raisons sociales (l’océan est un garde-manger conséquent pour une grand partie de la population mondiale) font que l’attention des politiques publiques environnementales et commerciales doivent, plus que jamais, se concentrer sur les enjeux des océans.
Les océans sont en danger
L’océan est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique, la pollution, la surexploitation de ses ressources et la dégradation de ses habitats. Une des principales conséquences du réchauffement climatique sur l’océan est son acidification. Pour vulgariser le phénomène, l’augmentation du CO2 dans les eaux marines entraine la diminution du Ph de l’eau et la présence des ions carbonates, ce qui met en danger particulièrement les organismes marins aux squelettes calcaires - en premier lieu les coraux.
Les images avaient fait le tour du monde : un 7e continent composé de plastique flotte au large de l’océan pacifique … Il fait six fois la taille de la France et menace la vie marine à cause des micro-plastiques, du piège qu’il représente pour les animaux marins (tortues, dauphins) et plus généralement de la dégradation des conditions de vie de la biodiversité.
Heureusement, les solutions existent, et des initiatives comme celle portée par Alexis Rosenfeld donnent du baume au coeur.
À vos agendas ! Une exposition 1 Ocean sera présentée au Festival International de photojournalisme Visa Pour l’Image qui se déroulera à Perpignan du 27 août au 11 septembre.
Ce projet existe grâce aux soutiens des particuliers et des entreprises privés en métropole et à l'international. 1 Ocean est une Fondation, ce qui permet aux partenaires de bénéficier de déductions fiscales importantes et variables selon les pays. Si vous nous soutenir ou avoir plus d’informations : claire@1ocean.blue.