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Paris, Londres, Singapour… Conscious Festival : « Faire voyager des idées écolos »

Paula Miquelis, co-fondatrice du Conscious FestivalPaula Miquelis, co-fondatrice du Conscious Festival
Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 29 septembre 2022, mis à jour le 30 septembre 2022

Si les propos alarmistes autour du réchauffement climatique se font de plus en plus nombreux, le Conscious Festival tente quant à lui de prendre le contre-pied. Co-fondé par Paula Miquelis et Stéphanie Dicskon, il se veut participer au « changement systémique pour  s’attaquer aux principales problématiques sociales et politiques » sous un ton festif, culturel et pédagogue.

 

Affiche du Conscious Festival

 

« Choisissons-nous de vivre avec une anxiété permanente, ou avons-nous envie d’être honnêtes et factuels, tout en croyant à des solutions ? » Telle est la question que pose Paula Miquelis, co-fondatrice avec Stéphanie Dicskon du Conscious Festival. Ce dernier s’impose depuis 2015 comme un événement « éducatif et festif sur le développement durable ». Pour 2022, il devient hybride avec un événement physique à Paris (organisé au GROUND CONTROL du 30 au 2 octobre), un pop-up à Londres ainsi qu’en virtuel pour le reste du monde. Les années précédentes, le Conscious Festival était également présent à Singapour mais sera - en raison de la pandémie - cette fois-ci en distanciel.

 

 

Créer un imaginaire sur cette éco-responsabilité

 

Comment est née l’idée du Conscious Festival ?

Paula Miquelis : J’ai vécu en Asie pendant 8 ans. Mon expérience a commencé là-bas par un master dans une grande école de commerce. Je m’étais aventurée dans une voie très business, mais cela ne m’a absolument pas plu. J’étais complètement perdue et au plus bas de ma santé mentale, jusqu’à ce que je  découvre l’entreprenariat social. L’idée étant de créer des organisations qui allient impact et profit. Naturellement, je me suis tournée vers l’écologie.

 

Tous les événements auxquels je me rendais à l’époque étaient très alarmistes, et je ne m’y retrouvais absolument pas. Je me suis dit qu’il y avait un espace médiatique à saisir, c’était l’opportunité de créer un imaginaire sur cette éco-responsabilité, mais de façon plus détendue et culturelle. J’ai par la suite rencontré mon associée, Stéphanie Dicskon, qui a organisé seule le premier Conscious Festival.

 

 

Quelle différence entre une ONG et une entreprise sociale ?

Nous ne sommes pas une ONG, nous avons un réel business model. L’idée étant d’avoir un impact régénératif au coeur de tout ce que nous faisons, que cela soit à travers la fabrication d’un produit, du traitement de nos employés, l’interaction avec nos fournisseurs etc… En France, cela porte le nom d'entreprise sociale et solidaire.

 

 

Nous devons continuer à profiter de notre vie, jouir de la culture et garder le sens de la fête !

 

Pourquoi sensibiliser un public sur l’écologie avec un festival ?

Choisissons-nous de vivre dans un monde où nous vivons avec une anxiété permanente, ou avons-nous envie d’être honnêtes et factuels, tout en croyant à des solutions ? Je dirais que Conscious Festival aborde ces questions écologiques de manière réaliste et optimiste. Nous devons continuer à profiter de notre vie, jouir de la culture et garder le sens de la fête !

 

 

Il est essentiel de s’engager à travers la culture

 

L’art sert-il de soft power à l’écologie ?

Oui complètement, surtout avec les réseaux sociaux ! Si une artiste telle qu’Angèle pousse ses abonnés à stopper les fast food, elle aura un impact important. Il est essentiel de s’engager à travers la culture. Et cela ne signifie pas être activiste. Quelqu’un qui partage un message ne devient pas automatiquement écologiste.

L’art est un moyen d’influence. C’est aussi un moyen de transmettre des messages au-delà des mots.

 

Nous avons également une volonté d’attirer des entreprises car eux aussi ont une grande responsabilité à jouer pour le monde de demain

Tant d’habitudes quotidiennes participent au réchauffement climatique. Comment choisissez-vous les sujets de sensibilisation ?

Nous avons créé un média en lien avec notre festival, nommé Green is the New Black. Nous traitons principalement des sujets alliant l’écologie et la mode, la beauté, l’alimentaire, l’énergie, les transports ou l’économie. Nous essayons de définir des priorités parmi l’ensemble des possibilités. À titre d’exemple, dans la mode, 70% de l’impact d’un vêtement provient du choix de la matière première. Nous transmettons ce genre d’informations.

 

Arrivons-nous à couvrir tous les sujets ? Absolument pas, mais nous continuons au fil de l’eau. Nous ne sommes pas un festival de musique organisant des conférences. Nous sommes un festival et un média proposant des conférences, avec un market place et une programmation musicale. Nous avons également une volonté d’attirer des entreprises car eux aussi ont une grande responsabilité à jouer pour le monde de demain.

 

Je ressens comme une déconnexion du vivant en Europe à contrario de l’Asie

 

Londres, Paris, Singapour, pensez-vous prochainement proposer ce festival dans de nouveaux pays ?

Nous aimons faire voyager les idées. Peut-être un jour serons-nous en présentiel à Lisbonne ? J’y habite maintenant, et je ne passe que quelques mois par an en France. L’accueil vis-à-vis de l’écologie est extrêmement différent d’une région à l’autre. En Asie, cette notion n’est pas du tout reçue comme en France. Je ressens comme une déconnexion du vivant en Europe à contrario de l’Asie. Singapour n’est pas très représentatif de ce continent, mais il y a malgré tout une différence, une volonté peut-être plus forte de protéger la terre et le vivant. Ils sont aussi moins radicaux dans leur discours.

 

Nos actions peuvent avoir un impact. Et tout le monde est concerné

 

Que dire à quelqu’un qui pense que ses actions n’auraient pas d’impact sur le réchauffement climatique ?

Nous avons tous un filtre sur notre réalité. Nous pouvons regarder le même paysage sans percevoir les mêmes choses. Peut-être que pour quelqu’un une vue particulière sera splendide, tandis qu’elle sera laide selon moi. Mais nous devons casser ce filtre et agir. Nos actions peuvent avoir un impact. Et tout le monde est concerné.

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