Travailler en Colombie : le guide complet

Le marché de l’emploi en Colombie

La Colombie a développé au fil des années de nombreux accords de coopération à l'échelle mondiale, tirant parti de sa position géographique stratégique au cœur de l'Amérique latine.

Les grandes villes telles que Bogotá, Calí ou Medellín, abritent la majorité des grandes entreprises du pays, qu'elles soient nationales ou étrangères, mais une activité économique significative se déploie également en périphérie de celles-ci.

La situation globale du pays, marquée notamment par la signature des Accords de paix en 2016, offre un climat propice aux affaires. La Colombie propose de nombreuses opportunités dans des secteurs tels que le tourisme - en particulier le tourisme d'affaires - l'industrie agroalimentaire, le marché pharmaceutique et les énergies renouvelables.

Cependant, il est important de prendre en considération certaines difficultés lors de la recherche d'emploi, telles qu'un taux de chômage élevé (10,2 % en juillet 2023), une prévalence importante de l'emploi informel, ainsi que des problèmes de sécurité persistants.

 

 

Le visa/permis de travail en Colombie

Pour travailler en Colombie, il vous faut un permis de travail, dont le dossier de demande doit être déposé dix jours minimum avant votre départ. Cette demande se fait exclusivement en ligne, sur le site Internet de la Cancilleria (hyper lien).

Ce permis de travail ne relève pas de procédures compliquées, mais il nécessite tout de même les documents suivants, à transmettre en format pdf : 

• Un contrat de travail ;
• Une lettre de motivation de la part de l’employeur ;
• Vos relevés bancaires des six derniers mois ;
• Une photocopie de votre passeport, valable au moins six mois après la date de votre départ ;
• Une photo d’identité récente, de type passeport, en couleurs ;
• Une preuve de réservation de billet d’avion aller-retour ; 
• Dans certains cas, votre casier judiciaire vierge ;
• Dans certains cas, un certificat médical qui démontre votre bon état de santé et que vous êtes non-porteur de maladies infectieuses ; 

 

Les différents visas : 

• Visa de catégorie Visiteur « V » : Destiné aux personnes qui souhaitent séjourner temporairement en Colombie, sans y établir de résidence permanente. Il concerne par exemple les touristes, les visites professionnelles ou les étudiants.
•  Visa de catégorie Migrant « M » : Idéal pour ceux qui envisagent de vivre temporairement en Colombie, ce visa permet un séjour prolongé dans le pays. Il concerne donc les personnes mariées à un·e citoyen·e colombien·ne, les salariés ou les réfugiés.
•  Visa de catégorie Résident « R » : Ce visa est conçu pour les personnes qui ont l'intention de s'installer définitivement en Colombie, faisant ainsi de ce pays leur domicile permanent.
• Visa nomade numérique : Ce visa permet aux travailleurs employés en dehors de la Colombie de vivre et de travailler dans le pays pendant une période allant jusqu'à deux ans.

Le visa le plus courant reste le « visa M » : il est aussi bien délivré aux étrangers qui ont décroché un contrat de travail au sein d’une entreprise colombienne, qu’aux travailleurs indépendants. Celui-ci est généralement valable pour trois ans maximum. Il existe toutefois quelques exceptions, telles que les Visas de catégorie Visiteur, dont la durée peut être inférieure à trois ans, en fonction du travail ou des études. 

De même, la durée de votre visa reste équivalente à la durée de votre contrat de travail : si celui-ci ne comprend que deux années dans votre entreprise, votre permis de travail ne sera valable que deux ans également. 

 

 

Contrats de travail et salaire en Colombie

Le contrat de travail est primordial pour débuter une activité professionnelle, comme c’est le cas dans de nombreux autres pays. Il est essentiel de ne pas entamer son emploi sans avoir préalablement signé celui-ci, mais également fortement recommandé de le lire avec attention, et même de le faire examiner par un citoyen colombien. 

D’après la législation colombienne, un contrat de travail n’est valable que s’il respecte les trois conditions suivantes : 

• Une activité définie par l’employeur et le contrat de travail, qui sera respectée par l’employé ; 
• Une rémunération ;
• Un lien de subordination entre l’employeur et l’emploi : le salarié se doit de suivre les consignes et ordres de son directeur, d’après les termes de son contrat. Ce lien de subordination permet de distinguer le contrat de travail d’une prestation de services ;

 

Les différents type de contrats de travail : 

La législation du travail en Colombie établit divers types de contrats de travail, notamment :

• Contrato a término indefinido (contrat à durée indéterminée) ;
• Contrato a término fijo (contrat à durée déterminée) ;
• Contrato por duración de obra o labor (contrat pour la durée d'un projet ou d'une tâche) ;
• Contrato por trabajo accidental u ocasional (contrat de travail occasionnel) ;
• Contrato de trabajo con profesores de establecimientos particulares de enseñanza (contrat de travail pour les enseignants dans des établissements d'enseignement privés) ;
• Contrato de trabajo con los conductores de servicio público (contrat de travail pour les conducteurs de services publics) ;

Un autre type de contrat largement utilisé par les entreprises est le contrat de "prestación de servicios" (prestation de service), qui est régi par le droit civil.

 

Le salaire :

Le salaire minimum en Colombie est défini chaque année par le gouvernement colombien. Il peut varier chaque année selon l’inflation et les différents facteurs économiques. À titre d’exemple, il était en 2023 de 1.160.000 pesos par mois, soit 272 €. 

 

Les conditions de travail en Colombie

Horaires :

Les conditions de travail en Colombie sont très différentes qu’en France, à commencer par le temps de travail par semaine de 48 heures. La plupart des salariés colombiens travaillent donc du lundi au samedi matin. 

 

Congés et jours fériés :

Bien moins qu’en France, les congés payés en Colombie sont d’une durée de 15 jours par an, après une année au sein d’une même profession, d’après l’article 186 du code du travail colombien. Une journée de travail classique est de 8 heures par jour, mais cela peut évidemment varier selon les entreprises.

Les heures supplémentaires sont rémunérées à taux majoré. 

En ce qui concerne les jours fériés, ils sont beaucoup plus nombreux qu’en France ; la Colombie en compte 18. 

 

Les jours fériés en Colombie en 2023

 

Sécurité de l’emploi :

Il est important de prendre en compte la sécurité de l’emploi en Colombie, un sujet parfois préoccupant pour de nombreuses personnes. 

D’une part, les contrats à durée déterminée sont très couramment utilisés, et peuvent entraîner une précarité de l’emploi pour certains travailleurs. 

Les lois colombiennes régissent cependant les conditions de licenciement, mais n’excluent pas les cas abusifs, où la protection du travail peut varier, en fonction de la nature du travail et de l’industrie.

Du côté de la sécurité sociale, les travailleurs en Colombie ont droit à des prestations de sécurité sociale, mais l’accès à cet avantage peut varier selon le type d’emploi, notamment dans le domaine de l’économie informelle, une part importante du marché du travail. 

 

 

Comment trouver du travail en Colombie ?

 

Les sites d’emploi en ligne

Pour trouver du travail en Colombie, vous pouvez vous rendre sur les sites d’emplois en ligne colombiens, tels que : 

- elempleo.com ;

- computrabajo.com.co ;

- trabajando.com.co ;

- colombia.trabajos.com ;

Mais aussi sur les plateformes d’emplois françaises classiques, comme indeed.com, ou likedin.com, ou directement sur la Chambre de Commerce et de l’Industrie France Colombia (hyper lien).

 

Les salons de l’emploi

La Chambre de Commerce et de l’Industrie organise chaque année un Salon de l’Emploi Français , qui a généralement lieu au mois d’octobre, en virtuel. 

 

Les emplois en Colombie pour les Français

En Colombie, les grandes entreprises sont majoritairement installées dans les villes principales ainsi que leurs périphéries. Le pays compte 22,6 millions de salariés, dont beaucoup de travailleurs étrangers. À savoir que la France est le premier employeur étranger en Colombie. Elle y a par ailleurs installé d’importantes firmes, telles que Renault, Michelin, Danone ou AGF.

 

Ainsi, voici donc les secteurs les plus intéressants pour les travailleurs venus de France :

 

Le VIE (Volontariat International en Entreprise) : 

Le VIE incarne le rêve professionnel pour de nombreux expatriés français. Pour savoir si vous remplissez les critères de Volontariat International, rendez-vous directement sur le site de Business France (hyper lien : https://mon-vie-via.businessfrance.fr/destinations/colombie). 

 

Le tourisme et l’hôtellerie :

Il s’agit des principaux secteurs de l’économie colombienne. La Colombie est devenue une destination touristique de plus en plus populaire, offrant de nombreuses opportunités pour ceux qui souhaitent travailler dans ce domaine. Le pays propose des postes variés, allant de la gestion hôtelière aux services de voyage, offrant ainsi une chance de découvrir et de contribuer à l'essor du tourisme en Colombie.

 

Culture industrielle et industrie agroalimentaire :

La Colombie est en train de devenir un acteur majeur dans la production alimentaire et l'industrialisation, avec des opportunités pour les professionnels expérimentés dans des domaines tels que la production alimentaire, la logistique, la gestion de la chaîne d'approvisionnement et la technologie alimentaire. 

 

L’enseignement :

Le pays rencontre une demande croissante d’enseignants français, ainsi que d’autres disciplines, ce qui en fait un marché en expansion.

Pour enseigner en Colombie, il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’avoir un diplôme d’État, comme le CAPES en France ; une licence, un master ou un doctorat suffisent.

 

L’industrie pharmaceutique : 

La Colombie est un marché en croissance pour l'industrie pharmaceutique, offrant des postes dans la recherche, la production, la réglementation et la distribution de médicaments. 

 

L’automobile :

Le pays connaît une croissance significative de l’industrie automobile, offrant ainsi des opportunités dans la conception, la fabrication, la vente et la maintenance de véhicules. Des grandes entreprises françaises y sont d’ailleurs installées, à l’instar de Renault, Peugeot, ou bien encore Michelin. 

 

L’industrie du pétrole et les exploitations minières : 

Les produits industriels de base, comme le charbon, l’or, les émeraudes et le pétrole, comptent parmi les secteurs les plus importants de l’économie colombienne. Le pays possède des réserves de pétrole significatives, offrant ainsi des postes dans l’exploration, la production, la gestion environnementale et la distribution de l’or noir. 

 

Le secteur bancaire : 

Le système financier colombien est en constante expansion, ouvrant à de nombreuses opportunités dans la banque, la finance, la gestion des investissements ainsi que la technologie financière. 

 

 

 

Le curriculum vitae colombien :

Le CV colombien diffère de notre modèle français, qui favorise la synthèse des diverses expériences en une seule page.

En Colombie, il est plutôt favorable de développer ses expériences, mais aussi d’y ajouter ses références personnelles, et cela, sur une dizaine de pages. 

 

 

Travailler en Colombie sans diplôme

Travailler en Colombie sans diplôme peut s’avérer difficile, notamment lorsque l’on exige un salaire décent. La plupart des emplois requièrent effectivement un minimum d’expériences et de compétences professionnelles.

Il est cependant possible de travailler dans le domaine de la restauration par exemple, de la construction, du nettoyage ou bien encore, dans la sphère agricole ; bien que ces emplois ne garantissent généralement pas des conditions de travail stables ou des avantages sociaux. 

 

Travailler en Colombie sans parler espagnol 

La question de la pratique de la langue peut vite se poser. 

Tout d’abord, il faut savoir que la Colombie pratique un Espagnol proche de l’européen, mais avec un certain nombre de variantes locales, que l’on appelle des « dialectes des montagnes », « dialectes des terres basses » ou encore « dialecte de Bogota », en fonction de la région. 

La pratique de la langue espagnole dépendra en conséquent de votre emploi, mais reste tout de même essentielle pour la compréhension et la communication avec autrui. Notamment dans le secteur du tourisme ou de l’hôtellerie. 

Les Colombiens pratiquent un peu l’anglais, essentiellement dans les zones touristiques. Le français est en revanche très peu parlé.

Il est donc vivement conseillé d’avoir une bonne pratique de l’espagnol, sans nécessairement être bilingue.