L’entreprise FoxRH, spécialisée en recrutement de professionnels en ressources humaines, a publié une enquête visant à comprendre la perception des Français sur le métier de directeur des ressources humaines. Distant, trop proche de la direction ou indispensable, les Français ont une perception très différente de la fonction de DRH.
Nos habitudes quotidiennes ne cessent d’être réinventées depuis la pandémie. Le monde du travail n’est pas épargné et le télétravail s’est instauré brutalement, impactant encore souvent le moral des employés. Face à cette situation délicate, FoxRH a décidé de mener l’enquête avec la société de sondage CREATEST pour expliquer le rôle d’un responsable des ressources humaines. Sur la base d’un sondage réalisé auprès de 800 hommes et femmes Français âgés de 25 à 65 ans et actifs dans une entreprise de plus de 500 salariés, l’entreprise spécialisée en recrutement de RH a décidé d’exposer les idées reçues.
La réinvention du métier de RH avec la crise du Covid-19
« Le DRH prend une nouvelle dimension avec non seulement un rôle de contrôle des mesures sanitaires mais aussi une ouverture sur le télétravail des collaborateurs. De ce fait une vigilance sur l’équilibre pro/perso. Mais il est prioritaire dans cette période de prendre également soin des salariés et d’être à leur écoute afin de veiller aux risques psycho sociaux (…) Les codes changent et nous devons perpétuellement apporter aux collaborateurs non seulement un parcours de carrière et une rémunération attractive mais surtout une attention très particulière aux problèmes de motivation et d’engagement dans l’entreprise » confie dans cette enquête la directrice des ressources humaines de France Electrolux, Louise Van Den Berg. En chiffres, ce sont 62% des Français qui se sont sentis épaulés durant la crise du Covid-19. Et pourtant… les reproches ne manquent pas.
Le métier de DRH vu comme distant par les salariés français
Lorsqu’il s’agit de définir l’adjectif qui qualifie le mieux le service des Ressources Humaines, c’est le mot « distant » qui est en tête des réponses avec un résultat de 46,22%. À la deuxième et troisième place, les Français s’accordent à dire qu’ils sont « utiles » et « à l’écoute ». En réalité, un salarié consulte en majorité une fois par an voire jamais son service des ressources humaines. Et cela peut s’expliquer par le fait que les employés n’en ressentent pas le besoin. Les services RH s’appuient donc fortement sur le manager de proximité des salariés. Il est ainsi devenu une sorte de premier DRH. Ce fonctionnement impacterait en partie la vision des Français et justifierait les reproches qui lui sont fait quant à sa déconnexion du terrain et son manque de communication.
Une vision rétrécie de la fonction de DRH en France
La distance ressentie par les salariés s’explique aussi par la méconnaissance du rôle exact du Directeur des ressources humaines. Ce métier rime avec recrutement, paie et administration du personnel mais possède aussi des missions plus larges comme la formation, le développement des ressources humaines, la qualité de vie au travail ou la communication interne. Les managers voient les DRH comme des salariés ayant un grand rôle dans les relations sociales, tandis que la paie et l’administration du personnel leur paraissent être des tâches moins importantes. 61,6% des Français voient également ce service comme une oreille attentive. L’empathie et l’écoute ne sont cependant pas les seuls rôles de cette profession.
Les DRH font aussi partie intégrante de la direction, au même titre qu’un directeur commercial. Et les Français considèrent ce poste trop proche de…la direction. Une fois encore, cela est à mettre en exergue avec ce qu’idéalisent les salariés de ce métier : une fonction sociale à leur service. Les DRH doivent alors trouver le bon positionnement sans être considéré comme « l’assistant social » de l’entreprise.
RH, une source de réussite de l’entreprise controversée
53% contre 46,22% des Français considèrent que le service RH est un acteur essentiel au succès économique de leur entreprise. Pour certains, cette fonction est de l’autre côté perçue comme une chambre d’enregistrement très administrative. Ce résultat est à noter alors que la situation avec la crise sanitaire a fait évoluer les mentalités. Et la place des RH a pris une visibilité plus importante aux yeux des salariés. Les cadres dirigeant ont quant à eux une vision plus optimiste. 62,7% d’entre eux considèrent que le service contribue pleinement au succès de l’entreprise.
Les Français reprochent bon nombre de points, et souvent opposés, à cette fonction. Entre le manque de proximité ou le rôle trop administratif, force est de constater que ce métier est méconnu des Français. Il est néanmoins essentiel de préciser que 79,5% des jeunes professionnels de moins de 35 ans sont tout à fait satisfaits, plutôt satisfaits et satisfaits de cette branche de l’entreprise. Près d’1/4 des Français n’ont aucun reproche à formuler. Louise Van Den Berg souligne : « Nous sommes au coeur d’une transformation de la place des RH dans les entreprises, notamment liée à la crise sanitaire. Nous devons être au plus proche possible des collaborateurs. »