Une statue de Bouddha peut-être vieille de plus de 1 000 ans, a été remise par la Suisse au Cambodge, après que les autorités du canton de Bâle l’aient confisquée en 2014.
En 2014, les autorités du canton de Bâle ont confisqué une sculpture de Bouddha qui, selon la documentation dont elles disposaient, faisait partie du patrimoine culturel du Cambodge. Or selon le droit suisse, les biens culturels confisqués doivent être retournés à leur pays d'origine.
C’est In Dara, ambassadeur en Suisse et représentant permanent du Cambodge auprès des Nations Unies et de l'Organisation internationale à Genève, qui a reçu au nom du Royaume mardi la statue lors d’une cérémonie officielle.
Polémique sur la datation mais pas sur l’importance de la statue
Cette statue mesure 49 cm. Les experts suisses estiment qu'elle date du début de la période angkorienne ou avant et donc qu'elle a probablement plus de 1 000 ans. Cependant, une première évaluation du ministère cambodgien de la Culture et des Beaux-arts a indiqué qu’elle datait du 18e ou du 19e siècle, compte tenu de sa forme et de son style.
Toutefois tout le monde s’accorde pour dire que cette sculpture est une véritable œuvre d'art historique khmère ayant une signification religieuse et artistique.
La politique volontariste du Cambodge pour récupérer son patrimoine
In Dara a remercié le gouvernement suisse, en particulier l'Office fédéral de la culture et le ministère public de Bâle, ainsi que les autres parties prenantes pour leur aide et leur coopération, tant sur le plan juridique que technique, afin d'empêcher la contrebande d'un objet culturel et d'en faciliter le retour.
Le Cambodge mène actuellement des recherches afin de recueillir des preuves sur les biens culturels importants qui ont été illégalement enlevés à notre pays.
Fabienne Baraga, directrice de l'Organe spécialisé suisse pour le transfert international des biens culturels à l'Office fédéral de la culture, a déclaré que le gouvernement suisse s'engageait à prévenir le trafic illicite et le commerce illégal de biens culturels et à préserver le patrimoine culturel de l'humanité.
Cette restitution n'est pas seulement le retour d'un objet de valeur à son lieu d'origine, elle symbolise également l'esprit de solidarité et de respect entre nos deux États.
Le pillage des oeuvres d’art khmers a été rendu possible par la guerre civile qui a ravagé le pays durant des décennies. Le Royaume s’emploie à récupérer tous les artéfacts dont il a été spolié. Entre 2017 et 2021, le Cambodge a récupéré 258 objets khmers de l’étranger. et le processus se poursuit notamment avec la restitution de la collection Latchford.