La présidence de l'ASEAN assurée par le Cambodge cette année aura permis à son Premier Ministre d'asseoir l’image d'homme de paix qu'il souhaite laisser à la postérité.
La présidence tournante du l’ASEAN assurée par le Cambodge depuis un an va prendre fin en décembre. Le Premier ministre Hun Sen a déjà remis symboliquement le marteau de la présidence au nouveau président indonésien Joko Widodo, dont le mandat prendra effet le 1er janvier 2023.
Le point d’orgue de cette année aura été sans conteste les sommets qui se sont déroulés ces derniers jours. Des chefs d'État et de gouvernements de premier plan se sont rencontrés à Phnom Penh, capitale temporaire de la diplomatie de toute l’Asie du Sud-Est.
De chef de faction à président de l’ASEAN
C’est un beau succès pour le Premier ministre cambodgien. Rappelons que le processus d'adhésion du Cambodge à l'ASEAN avait été suspendu à la suite du coup d'État et de la destitution du Prince Norodom Ranariddh de son poste de premier Premier ministre. Hun Sen était à l'époque davantage considéré comme un chef de faction que comme un homme d'État à la hauteur de ses pairs. Pire encore, de nombreux journaux ne parlaient jamais de lui sans lui coller l'étiquette d'ancien Khmer rouge.
Aujourd'hui, alors qu'il est sur le point - ou en tout cas qu'il se prépare et prépare son parti politique et le pays - de passer la main à son fils Hun Manet, il a présidé les sommets de L’ASEAN et les sommets connexes, accueillant les principaux dirigeants et chefs d'État d'Asie et d'Amérique du Nord.
Cette année aura donc permis à ce premier ministre de longue date et controversé - du moins dans les pays occidentaux - à se préparer à quitter superbement la scène internationale.
Oeuvrer pour la paix
La présidence cambodgienne de l'ASEAN aura été l'occasion, à travers ces motions de résolution des conflits du Myanmar et de la Russie-Ukraine, de promouvoir sur la scène internationale la politique du gagnant-gagnant et ses principes qui, jusqu'à présent, n'avaient été mis en œuvre qu'à l'intérieur des frontières du pays.
Et même si les dirigeants birmans sont restés sourds aux appels de Hun Sen, cette année de présidence de l'ASEAN lui aura donc permis d'asseoir l’image d'homme de paix qu'il souhaite laisser à la postérité.
Sources Cambodianess
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