Sam Rainsy a été relaxé par le tribunal de Paris. Il était jugé pour diffamation après deux plaintes dont une émanant du Premier ministre cambodgien suite à des propos qu’il a tenu sur internet en juin 2019.
Sam Rainsy avait en effet affirmé sur Facebook qu'Hun Sen était à l'origine de la mort en 2008 du chef de la police nationale Hok Lundy, qui était le père de Dy Vichea, son gendre et chef adjoint de la police nationale.
Rainsy n’a pas hésité à affirmer la culpabilité d’Hun Sen sur Facebook, en déclarant :
Hun Sen a tué Hok Lundy à l'aide d'une bombe placée dans son hélicoptère.
Et encore :
Le Premier ministre a décidé d'assassiner Hok Lundy parce qu'il en savait trop sur ses méfaits.
L’opposant historique du premier ministre Cambodge, objet de nombreuses poursuites dans son pays natal, vit en exil en France dont il a aussi la nationalité.
Sam Rainsy relaxé
Le tribunal a donc relaxé l’opposant cambodgien. Ses avocats cité par l’AFP ont affirmé que leur client avait accueilli les deux jugements de relaxe avec une immense émotion :
"Depuis plus de vingt ans, Sam Rainsy dénonce les crimes perpétrés par le régime cambodgien et se bat pour promouvoir la démocratie. Contraint à l'exil, tous ses leviers politiques ont été éliminés par Hun Sen qui tente par tous moyens de le réduire au silence.
, ont-il poursuivi.
Lors de son procès à Paris, M. Rainsy avait demandé au tribunal de se "transposer dans un pays (le Cambodge, NDLR) où il n'y a pas de liberté d'expression, où tous ceux qui veulent dire la vérité se retrouvent morts, en prison ou en exil".
"Facebook est ma seule fenêtre d'expression", avait lâché l'opposant, rappelant avoir "échappé à la mort à plusieurs reprises" et les "dizaines d'années de prison" auxquelles il a été condamné au Cambodge
Hun Sen satisfait du Jugement
Le Premier ministre Cambodgien a déclaré mardi à Phnom Penh qu'il n'entend pas faire appel de la relaxe. Le chef du gouvernement cambodgien s'est félicité du jugement rendu, estimant qu'il s'agit "d'une victoire dans la recherche de la justice".
Il a affirmé avoir obtenu ce qu'il souhaitait: la "justice" et que son honneur soit "lavé", estimant qu'une partie du jugement reconnaît que Sam Rainsy a employé des mots considérés comme diffamatoires.