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BUCAREST CENTENAIRE - La faculté de médecine, héritage de Carol Davila

Une faculté de médecine en Roumanie Une faculté de médecine en Roumanie
Wikimedia / SenatorulX
Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 21 avril 2021, mis à jour le 21 avril 2021

Deux ans avant l’Union des Principautés Roumaines, le médecin, pharmacien et par la suite, professeur, Carol Davila fondait à Bucarest, la première Ecole Nationale de Médecine et de Pharmacie. Il était venu en Valachie, il y a presque une décennie, à la demande du voïévode Barbu Dimitrie Stirbei, pour organiser le système médical du petit état danubien. À la fin, ce qui devait être seulement un stage temporaire devint le travail de toute une vie ; aux côtés des intellectuels roumains et de sa femme, Ana Racovita, il fondait plusieurs sociétés médicales, publiait deux revues dans le domaine, posant les bases de l’enseignement médical universitaire. Dans les premières années du XXe siècle, son œuvre était complète: en 1903, le Palais de la Faculté de Médecine et de Pharmacie ouvrait enfin ses portes.

 

faculté-medecine-bucarest-carol-davila
Source: Wikimedia / Ioan Nicolae

 

Bâti en style néo-classique français, selon les plans réalisés par le fameux architecte suisse, Louis Pierre Blanc, ce bijou architectural situé sur le boulevard Eroii Sanitari, rappelle aux passants la solennité des temples antiques. Cette imposante bâtisse sur trois étages étale sa façade principale, dont l’unicité réside dans la technique du ressaut, typique aux palais de l’ouest de l’Europe ; ainsi, l'entrée dans le corps central se fait par un portail d’ordre colossal, présentant un frontispice richement décoré au niveau sculptural et une colonnade ionique. Composée de quatre colonnes dont l’élégance sobre est révélée par la souplesse de leur forme, le spectateur a l’impression qu’elles poussent tout simplement des socles massifs, pour offrir harmonieusement les deux volutes des chapiteaux ; de plus, ceux qui connaissent les secrets de l’architecture antique grecque savent déjà qu’elles représentent des éléments spécifiques aux portiques et aux voies d’accès aux temples.

 

Un édifice solide pour résister au risque sismique

 

Concernant ce bâtiment, on peut suspecter Blanc soit d’une affinité particulière pour les constructions à base solide, soit d’un pragmatisme qui caractérise les grands génies architecturaux. On sait déjà que le nouveau siège de l’Université devait abriter plusieurs amphithéâtres, des salles de dissection et des laboratoires séparés en fonction des disciplines, un espace généreux pour la bibliothèque, des pièces adaptées au stockage des solutions chimiques et aux collections médicales, mais aussi des endroits destinés au personnel didactique et à celui administratif. On élève ainsi un édifice massif, disposant d’une structure résistante. Connaissant probablement le risque sismique auquel la ville de Bucarest a toujours été exposée, l’architecte a intégré dans ses plans un sous-sol monumental en pierre qui avait pour rôle de soutenir le bâtiment. On peut oser croire que le palais est un axis mundi, s’élevant des abîmes de la terre jusqu’au ciel, qu’il touche grâce à l'ensemble de coupoles qui le couronnent.

Les médecins ont bénéficié officiellement de cette bâtisse le 12 octobre 1903, quand on a inauguré le monument en bronze du docteur Carol Davila, l’Université de Médecine de Bucarest ayant été baptisée du nom de son créateur, un nom dont elle s'enorgueillit encore aujourd'hui. La statue du pionnier de la médecine roumaine est réalisée par Carol Storck, le fils aîné du sculpteur d’origine allemande, Karl Storck, connu pour le somptueux décor intérieur du Palais Sutu (aujourd’hui, le Musée de la Municipalité de Bucarest).

L’ensemble du Palais de la Faculté de Médecine prouve que le peuple et l’État Roumain se sont développés respectant le souvenir du médecin qui avait organisé son système médical, social et militaire. Carol Davila était aussi le fondateur d’un système d’ambulances qui a beaucoup aidé au sauvetage des blessés pendant les périodes de guerre - des survivants qui savaient que l’indépendance et l’union avaient été gagnées à grande peine, même au prix de nombreuses vies.   

 

Source: Bucurestiivechisinoi.ro, Agerpres.ro

 

Ana-Maria Roșca

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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