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BUCAREST CENTENAIRE - Le Palais Lido, haut-lieu de mondanités

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Écrit par Bucarest/Centenaire
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 29 juin 2018

L’unité d’état et l’unité nationale ont constitué les piliers primordiaux du peuple roumain, jusqu’à la fin de la première guerre mondiale. Ainsi, la Grande Union de 1918 réussit à marquer le début d’une émancipation culturelle dans l’esprit de l’Occident, qui ne va plus se résumer au continent européen, traversant ainsi l’Atlantique. L’existence d’une influence américaine dans le Bucarest de l’entre-deux-guerres est visible dans le bâtiment du vieux Palais Lido, connu à ses débuts sous le nom de Casa Angelescu.

 

 

La fin de la deuxième guerre mondiale hisse le Bucarest des années 20 au rang de capitale d’un état unitaire – la Transylvanie, cœur géographique de la Roumanie, rejoint la Valachie et la Moldavie. La ville se trouve en pleine industrialisation et culturalisassions, se réorganisant sur le plan administratif, et se développant sur le plan démographique, se ralliant ainsi aux capitales européennes de l’Ouest. Bucarest gardait néanmoins le parfum de l’Orient, d’après les témoignages de 1935 de Paul Morand, ambassadeur de la France en Roumanie : « Bucarest n’est pas une image représentative de la Roumanie dans son ensemble, comme aiment à l'affirmer les Roumains, qui cherchent et trouvent dans la vie à la campagne et dans l’art champêtre, une source du génie moldovo-valache ; la ville se présentant sous la forme d’un magnifique amalgame de figures, de mœurs et de récits d'aventures. Sur ses rues, défilent dans un rythme effréné, des hauts-de-forme ou des bonnettes en laine, rappelant ceux portés par les Scythes, des voitures américaines ou des attelages datant de l’ère des Ostrogoths.

 

Le boulevard du Général Gheorghe Magheru se transforme, durant la période de l’entre-deux-guerres, en un homologue de Calea Victoriei, ayant l’avantage d’une position centrale, au cœur du Petit Paris, il se remarque par son hétérogénéité urbaine, car entre les villas historiques des boyards, apparaissent les sièges des nouvelles institutions capitalistes. C’est ici que Constantin Angelescu Monteoru, haut-dignitaire roumain, décide d’ériger le Palais Lido qui, à ses débuts, prend la forme d’un monumental immeuble de bureaux, appelé Casa Angelescu. Le projet de construction porte la signature de l’architecte roumain d’origine française, Ernest Doneaud ; durant la deuxième période de création de sa carrière, il abandonne l’éclectisme français, érigeant un édifice fortement influencé par l’art avant-gardiste, avec des éléments décoratifs Art Déco. L’extérieur sobre est caractérisé par la simplicité des lignes, mise en valeur par un géométrisme de quadrilatères, qui rappelle les tendances cubistes, conformément aux tendances modernes de l’époque, le bâtiment reflète l’industrialisation et l’institutionnalisation de la capitale, se prêtant à présent parfaitement aux demandes d’une clientèle de masse.

 

Tout au long des années, le Palais du Lido s’est métamorphosé en Hôtel Lido, un ensemble architectural de grandes proportions, luxueux, inspiré de la période à laquelle son propriétaire était Ambassadeur de la Roumanie à Washington. A cette période, autour du bâtiment, étaient aménagés un jardin public, un restaurant et la première piscine à vagues artificielles de Bucarest mais aussi d’Europe. Le lieu devenait le principal « oasis de recréation » bucarestois, où on trouvait difficilement une place, pour le plus grand délice des clients, l’écran roulant se trouvant sur le fond de la piscine, affichait des projections même pendant les bains de nuit, accompagnés par des jeux de lumière et de la musique jazz.

 

Après l’instauration du régime communiste, l’hôtel a été nationalisé, hébergeant la plupart du temps, des touristes étrangers. On raconte que la Securitate avait un petit siège dans une des chambres du bâtiment d’où elle pouvait espionner les invités étrangers, à l'aide d'un système de micros mais aussi grâce à la collaboration des employés de l’hôtel. La période d’après la Révolution donne l’occasion aux héritiers de récupérer le Palais mais les procédures dureront environ deux décennies, un silence lourd et pesant entoure le prestigieux Palais Lido, avec des accents mélancoliques pour ceux qui l’avaient connu au sommet de sa gloire.

 

Surse: Bucurestiivechisinoi.ro, E-architecture.ro, Rri.ro   

 

Ana-Maria Roșca

 

Article réalisé dans le cadre du Programme Culturel București - Centenar avec le soutien de Primăriei Municipiului București à travers Administrația Monumentelor și Patrimoniului Turistic 

 

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