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ACCOR – Se diviser pour mieux régner

La scission entre Accor Services et Accor Hôtels est en projet depuis longtemps mais devrait bientôt se concrétiser. La séparation du groupe Accor en deux entités boursières devrait permettre un développement encore plus important de l'activité services prépayés. Mais l'avenir de l'hôtellerie sera-t-il aussi prometteur ? 

(Rédaction internationale) - Un conseil d'administration va être réuni le 16 novembre prochain afin de discuter de l'avenir de l'entreprise et de la possible scission de ses activités en deux entités bien distinctes : d'un côté ses hôtels, de l'autre ses services (tickets-restaurant, chèques-cadeaux ?). Le PDG du groupe Accor (AFP), Gilles Pélisson, avait annoncé fin août dernier qu'une étude sur la pertinence d'une possible scission allait être réalisée. Selon un analyste financier : "les dirigeants d'Accor expliquent en ce moment aux investisseurs qu'il y a 70% de chances que la scission se fasse".

Une scission bonne pour les services
Le groupe Accor réunit en son sein deux activités principales : l'hôtellerie et les services prépayés. Or d'après les analystes financiers spécialistes d'Accor, les deux activités ne sont aujourd'hui plus complémentaires. Le pôle services prend en effet de plus en plus d'importance. S'il n'a généré que 13% du chiffre d'affaires en 2008, il représente 40% du résultat d'exploitation. Les bons résultats de cette activité s'expliquent par les acquisitions depuis trois ans du Français Kadeos et du Britannique PrePay Technologies. S'ajoutent à cela l'alliance avec Mastercard et la création de la filiale commune à vocation européenne PrePay Solutions. La scission, qui implique une séparation en deux entités cotées en bourse, encouragerait le développement du pôle services mais aussi la création de valeur pour les actionnaires, qui voient leurs titres chuter depuis le début de la crise. Cette nouvelle approche du futur d'Accor est partagée par les deux plus gros investisseurs, le duo Eurazeo-Colony Capital, qui, à eux deux, pèsent près de 30% du capital.

Mais les hôtels dans tout ça ?
Le Fonds stratégique d'investissement (FSI), qui a récupéré les parts de la Caisse des dépôts (7.5%), se positionne contre ce projet. Le fonds public, qui prône un investissement "avisé et responsable", craint que la scission ne soit défavorable au pôle hôtellerie. Car si les services progressent de 3.6% au troisième semestre 2009, l'activité hôtelière recule de 10.7%. Le numéro 4 mondial de l'hôtellerie compte bien recentrer ses activités sur de l'économique et du moyen de gamme mais l'activité restera toujours très sensible à la conjoncture, qui ne donne toujours pas de signes de reprise. Les performances stables des services prépayés (moins cycliques) avaient l'avantage, dans le système actuel, de compenser la gourmandise financière de l'hôtellerie. Le FSI craint de plus que le "démantèlement" d'Accor, qui pourrait se séparer de ses hôtels Sofitel (Luxe), ne porte préjudice à l'image du groupe, emblème de la France à l'étranger.

Un "comité de liaison" a été crée au sein du conseil d'administration pour suivre l'avancée du projet et rassembler les administrateurs indépendants dont le vote sera clé. La décision d'une scission ne devrait cependant être prise qu'en début d'année prochaine.  
Damien Bouhours (www.lepetitjournal.com) vendredi 30 octobre 2009

En savoir plus

Article des Echos, Accor envisage la scission du groupe
Article du Figaro, Le projet de scission d'Accor agite ses actionnaires

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