Dans la perspective des prochaines élections législatives, les 30 juin et 7 juillet 2024, lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats. Stéphane Vojetta, candidat apparenté du parti Renaissance pour la 5ème circonscription (Andorre, Espagne, Monaco, Portugal), a répondu à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis Stéphane Vojetta, né à Toul en Lorraine, Français de l’étranger depuis 1997 (Italie, Angleterre, puis Espagne depuis 2005). Député sortant, membre (apparenté) de la majorité présidentielle. Élu conseiller consulaire en 2021, puis député en 2022. Auparavant, ma carrière s’est déroulée dans le secteur privé, toujours à l’étranger.
Pourquoi souhaitez-vous vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Je veux mener à bon port les combats que j’ai engagés, dont la plupart n’ont pas encore totalement abouti :
- Dématérialisation du renouvellement des passeports
- Simplification du processus de certificat d’existence pour nos retraités
- Dématérialisation complète de l’obtention des procurations
- Défense des lycées de la Mission Laïque Française (MLF)
- Plateforme pour l’emploi français dans la 5ème circonscription
- Lutte contre les dérives des réseaux sociaux (influenceurs) et contre l’usage problématique du numérique et des écrans chez les mineurs
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je vis à Madrid depuis 20 ans, mes enfants y sont nés, j’y ai créé des entreprises et ai longtemps travaillé entre Madrid et Barcelone. J’ai par ailleurs travaillé en Andorre pour le compte du gouvernement pour sauver la 3ème banque du pays en 2016-2017.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français·es de l'étranger ?
Avant d’accepter de rentrer en politique, je participais activement à la vie de notre communauté, notamment en étant président de l’Association des Parents d’Élèves du Lycée Français de Madrid (2016-2019), en coordonnant les transports scolaires de cet établissement (2018-2021), mais aussi en créant le RAGEFE (Rassemblement des Alumnis des Grandes Écoles Françaises en Espagne).
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Exercer le mandat de député a été pour moi un honneur, c’est un rôle qui me donne la responsabilité de représenter fidèlement les Français de l’étranger à Paris, en défendant notamment leurs intérêts très spécifiques. Un rôle qui me permet également de renforcer l’amitié entre la France et l’Espagne (je préside ce Groupe d’Amitié à l’Assemblée) ou encore de soutenir les institutions monégasques face aux problèmes récents. Par ailleurs, c’est une fonction qui m’a permis de faire bouger les choses sur la régulation des réseaux sociaux (avec ma fameuse Loi Influenceurs), puis de convaincre nos voisins (Espagne, Italie, Danemark, Belgique) de répliquer cette loi, donnant une dimension supplémentaire à ce rôle de « député expatrié ».
Enfin c’est une fonction qui permet de travailler avec des personnes qui sortent du champ de mon camp politique théorique : c’est ainsi que la Loi Influenceurs est née d’une approche totalement trans-partisane avec mon collègue député socialiste Arthur Delaporte (ce qui a abouti sur le vote unanime de notre texte par l’Assemblée puis le Sénat).
En revanche, être député, cela ne peut en aucun cas signifier traîner dans la boue nos institutions, inciter nos concitoyens à la violence, transformer l’hémicycle en cirque, et détourner l’écharpe tricolore pour des usages contraires à l’idéal républicain. Si certains collègues soi-disant « insoumis » se sentent visés par ces propos, c’est bien normal.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français·es de votre circonscription ?
D’abord, convaincre Paris de continuer les efforts de simplification des tâches administratives, notamment grâce à une dématérialisation qui présente également de grands avantages écologiques en évitant potentiellement des dizaines de milliers de voyages superflus en avion (mais aussi en voiture).
Ensuite, défendre notre réseau d’enseignement français à l’étranger, notamment les établissements soumis à rude épreuve par la gestion de la MLF, et assurer une maîtrise de la croissance des frais de scolarité. Favoriser l’évolution de la vie professionnelle des Français de la circonscription en mettant à leur disposition une plateforme qui crée des synergies au sein de notre communauté.
Enfin, ne pas se laisser bercer par les chants de sirène des populistes. Nous, Français de l’étranger, savons mieux que quiconque les effets pernicieux du repli sur soi et du rejet de l’autre. Et nous, Français d’Espagne et du Portugal, le savons d’autant mieux que nos pays hôtes se sont débarrassés de leurs dictatures populistes il y a à peine 50 ans.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Ma campagne sera à l’image de mon travail de député : proche du terrain et des Français. Je reprendrai sans doute mon road-trip (que j’avais relaté dans mon livre Remontada) et tenterai de multiplier les rencontres avec mes compatriotes. Cependant le temps imparti est limité et je ne pourrai évidemment pas être partout !
Quant à mes soutiens, je serai un candidat indépendant et libre, comme en 2022. Je ne suis membre d’aucun parti et ne demanderai l’investiture à personne. Une fois réélu, je souhaite participer à une majorité de coalition, élargie à des députés d’autres partis républicains (LR, Socialistes, Écologistes, LIOT). En revanche, je ne doute pas que je serai, le moment venu, et comme en 2022, soutenu par un grand nombre d’élus locaux, de responsables associatifs et de citoyens qui ont pu observer mon travail au quotidien. En revanche, cette année encore, je ne crois pas que Manuel Valls me soutienne.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Au-delà des projets présentés plus haut, mon travail pourra se résumer en trois grandes ambitions :
- La proximité au quotidien,
- La force de l’indépendance,
- Les promesses tenues.