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15 films espagnols cultes

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Noom Peerapong on Unsplash
Écrit par Arthur Diaz
Publié le 13 août 2020, mis à jour le 24 novembre 2024

L’Histoire a marqué le cinéma espagnol : la dictature, la Transition et la Movida ont modelé le septième art ibère. D’abord la censure puis la libération des mœurs, des chefs d’œuvre en sont sortis, rencontrant parfois des succès internationaux. 

 

La torre de los siete jorobados [La Tour des sept bossus] (Edgar Neville, 1944) 

"Fin du XIXe siècle : le jeune Basilio voit apparaître le fantôme de l’archéologue Mantua. L’esprit lui raconte qu’il existe une ville souterraine habitée par de sinistres délinquants bossus qui ont enlevé sa nièce Inès. Basilio va partir à la recherche de la tour des sept bossus pour libérer la belle jeune fille". 

Très actif durant la dictature avec 21 films, Edgar Neville n’est jamais allé au-delà des frontières espagnoles, pourtant réalisateur majeur dans son pays. Il a fait ses classes avec les plus grands de son époque : Charles Chaplin et Douglas Fairbanks. 


El verdugo [Le Bourreau] (Luis García Berlanga, 1963)

"José Luis, un employé des pompes funèbres, rencontre Amadeo, un bourreau en fin de carrière. Ce dernier lui présente sa fille, Carmen. Les jeunes gens se marient et s'installent dans l'appartement que l'Administration accorde à Amadeo. Craignant d'être expulsé, José Luis accepte, non sans mal, de succéder à son beau-père dans ses fonctions. Convoqué à Majorque pour sa première exécution, José Luis jure de ne plus recommencer. Amadeo rétorque : 'Moi aussi j'avais dit ça la première fois !'"

À son époque, le film faisait une critique subtile de la peine de mort, assez subtile pour pouvoir éviter la censure si oppressive de cette époque. Elle donne un reflet triste et ironique de la société espagnole en plein franquisme. 


Asignatura pendiente [Affaire en suspens] (José Luis Garci, 1977) 

"Un avocat du travail et une mère au foyer, fiancés au moment de leur adolescence, se retrouvent après s'être perdus de vue durant une longue période… Ils sont, à présent, mariés et ont, chacun de leur côté, fondé une famille. Leur amour réciproque refait pourtant surface et les conduit à l'adultère…"

Le film se déroule durant les premiers mois de la Transition après la mort de Franco. Il fait partie d’une génération de films le "Cine de destape", un genre surgit après la fin de la censure, où l’érotisme et la libéralisation des mœurs dans le cinéma étaient à leur paroxysme. 


La escopeta nacional [La Carabine nationale] (Luis García Berlanga,1978)

"Un industriel catalan organise une partie de chasse mondaine afin de promouvoir ses ambitions commerciales. Mais il doit surmonter de nombreuses difficultés avec ses invités. En outre, les politiciens corrompus sur lesquels ils comptaient seront évincés lors d'un remaniement ministériel. Un tableau satirique des classes au pouvoir dans les dernières années du franquisme..."

Le film aborde avec humour les derniers instants d’une dictature mourante. Sortis quelques temps après la mort de Franco, c’est un des premiers films tournant au ridicule la dictature. 


Arrebato (Iván Zulueta,1980)

"Un réalisateur héroïnomane de films d'horreur à petit budget rencontre un excentrique qui essaie de filmer sa propre conscience lorsqu'il est sous l'influence de la drogue."

Une œuvre rare, étrange, dure et peu conventionnelle. Le film est réalisé au début des années 80, à la naissance de La Movida madrilène. Il est considéré comme un film culte par son caractère avant-gardiste. 


Mujeres al borde de un ataque de nervios [Femmes au bord de la crise de nerfs] (Pedro Almodovar, 1988)

"Actrice de doublage, Pepa vient de se faire plaquer par son amant et partenaire, Iván. Elle met le feu à son lit, pile des somnifères dans le gazpacho et… coup de sonnette : le propre fils d’Iván et sa fiancée, Marisa, viennent visiter l’appartement. Coup de sonnette : Candela, une amie, débarque, affolée — son dernier béguin, un terroriste, doit faire sauter un avion, justement celui que va prendre Iván avec sa nouvelle maîtresse. Coup de sonnette : Lucía, la femme d’Iván, surgit avec un revolver." 

Ce film a été un triomphe, il remporte en 1989 le Goya du meilleur film, du scénario original ainsi que deux Goyas d’interprétation pour Carmen Maura en tant que meilleure actrice et Maria Barranco comme meilleure actrice dans un second rôle. Il remporte le meilleur scénario au Festival de Venise et a été nommé à l’Oscal du meilleur film étranger. 


Amenece, que no es poco [L’aube, c’est pas trop tôt] (José Luis Cuerda, 1989)

"Le film commence lorsqu'un jeune ingénieur espagnol professeur en Oklahoma revient en Espagne chez son père pour profiter d'une année sabbatique. En balade dans la montagne, tous deux découvrent un village complètement désert. En fait, tous les habitants sont à la messe, où le curé leur propose un spectacle étonnant..."

Le film est une œuvre chorale teintée d’humour absurde et de surréalisme. Les situations s’enchaînent entre le naïf et le grotesque dans un village de Castille-La Manche. 


El día de la bestia [Le Jour de la bête] (Álex de la Iglesia, 1995)

"Le prêtre Ángel Beriartúa a décodé l'Apocalypse de Jean et est parvenu à déterminer le jour de la naissance de l'Antéchrist. Selon ce message, l'Antéchrist naîtra le 25 décembre 1995 à Madrid, où débute une vague de vandalisme et de criminalité. En revanche, il ignore tout du lieu exact où il viendra au monde. Convaincu qu'il faut arrêter cette naissance satanique, le prêtre se joint à un fan de death metal, José Maria (Santiago Segura), pour essayer, par tous les moyens, de trouver où l'événement aura lieu. Il va donc tout mettre en œuvre pour le découvrir, en cherchant à s'attirer les faveurs du Diable. Dans un Madrid survolté, il va s’efforcer d'obtenir la collaboration du "professeur Cavan", un charlatan vedette d'une émission de télévision". 

Álex de la Iglesia a un penchant pour les comédies noires, celle-ci en est la plus représentative. Le film nous emporte à Madrid dans les années 1990, fort de son succès, il remporte le prix Goya du meilleur réalisateur de l’année 1995. 


Tesis (Alejandro Amenábar, 1996)

"Angela, étudiante en cinéma qui prépare une thèse sur la violence audiovisuelle, découvre au fil de son enquête que les snuff movies (films montrant une mise à mort réelle) existent bel et bien et que leurs auteurs ne sont pas si loin..."

C’est la première réalisation d’Alejandro Amenábar, connu pour son succès et sa critique, et plusieurs Goya. Un sujet morbide mais attrayant, beaucoup considèrent ce film comme le plus authentique de la filmographie de Amenábar. 


Los lunes al sol [Les Lundis au soleil] (Fernando León de Aranoa, 2002)

"Cinq ans après la fermeture du chantier naval et la lutte sociale contre les licenciements, Santa, José et d'autres chômeurs du port industriel de Vigo en Galice vivent au jour le jour. Dans la rue, sur le bac ou au bar La Naval (tenu par un ancien collègue), ils discutent de tout et de rien, partageant angoisses et humiliations, mais aussi plaisanteries et illusions. Pour Santa, la dignité est la seule chose qu'il ne cédera pas aux patrons, aux banquiers ou à la justice, qui le poursuit pour un lampadaire détruit lors des grèves". 

Le film se base sur plusieurs histoires vraies, il traite des conséquences humaines de la reconversion industrielle de Vigo, en s’inspirant de la vie de différents syndicalistes. 


La Mala educacion (Pedro Almodóvar, 2004) 

"Dans les années 1980, Ignacio et Enrique se retrouvent. Ensemble ils ont grandi vingt ans auparavant dans une école religieuse et ont tous les deux subi l'omniprésence, les émois sexuels, ainsi que les mauvais traitements du père Manolo, un professeur de littérature et prêtre pédophile passionnément épris d'Ignacio". 

Alors qu’Almodóvar nous plonge généralement dans un univers féminin, nous sommes ici dans un univers masculin, homosexuel. Il pointe du doigt les abus dans le système d’éducation nationale-catholique légué par l’époque franquiste. 


Crimen Ferpecto [Le Crime farpait] (Álex de la Iglesia, 2004)

"Le vendeur le plus séduisant d'un grand magasin tue un collègue rival par accident. Une des vendeuses du rayon parfumerie est témoin de la scène et en profite pour lui faire un perfide chantage sexuel". 

Vous avez bien lu "farpait", une inversion des lettres volontaires du réalisateur, une référence que l’on comprend suivant l’évolution de l’histoire. Une comédie policière qui a déjà remporté le grand prix et prix "Première" du festival du film policier de Cognac. 


Blancanieves (Pablo Berger, 2012) 

"Il était une fois, à la fin des années 1920, une jeune fille dans le sud de l'Espagne. Entre l'absence de sa mère et la cruauté de sa diabolique belle-mère, tout ce qu'elle désire c'est quitter le foyer 'familial'. Elle prend son père, un célèbre torero, pour modèle et apprend son art". 

Un film en noir et blanc avec une esthétique à couper le souffle, il est important de savoir que c’est un film muet, et une adaptation très (très) libre du conte Blanche-Neige, d’où le nom du film. 


La Isla mínima (Alberto Rodríguez, 2014)

"En 1980, dans une petite ville du sud de l'Espagne, des adolescentes sont assassinées. Deux détectives aux convictions différentes sont chargés d'enquêter". 

La Isla mínima est un thriller qui a raflé plusieurs prix, aussi bien nationaux qu’internationaux, démontrant ainsi le professionnalisme espagnol à l’étranger. 


Spain in a day (Isabel Coixet, 2015)

"Rendre compte d’un jour ordinaire dans le monde, à partir de centaines d'enregistrements faits par des anonymes, des gens ordinaires, désireux de participer à l’aventure, qui ont donc envoyé une vidéo tournée durant la journée du 24 octobre 2015. À partir de cette matière première, un magnifique portrait de l’Espagne par elle‐même : tour à tour léger, rieur, chantant, dansant, grave, émouvant, attendrissant". 

Les Espagnols ont répondu à des questions en vidéo cette même journée telles que "Qu’est-ce que vous aimez ?", "Qu’est-ce qui vous fait peur ?", "De quoi rêvez-vous ?", "En quoi croyez-vous ?". La réalisatrice a reçu 22.638 vidéos et a réalisé un documentaire pour tous les Espagnols. 

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