Découvrez les 5 finalistes du Trophée Impact Social des Trophées des Français de l'étranger, parrainé par Malakoff Humanis.
Arnaud Brival, Fondateur de The Sea People (Indonésie)
Arnaud Brival a très vite su ce qu’il voulait faire dans sa vie : “Depuis ma plus tendre enfance, j’ai su très tôt les contours de ma vocation : je serai écologue marin.” Après le lycée, il quitte la France pour poursuivre ses études en Écosse dans l'université de St Andrews où il étudie la biologie et la géologie, entre autres. Il se spécialise ensuite dans l’écologie marine. Une formation concrète lui permettant de mettre en pratique ses connaissances sur le terrain : “Grâce à ces études, j’obtiens l’opportunité de réaliser mes premières expériences en tant qu’écologiste de terrain en Écosse, en Indonésie, puis en Australie.”
Arnaud Brival, écologiste marin, au secours des Raja Ampat
Suite à ces expériences sur le terrain, Arnaud, écologue marin, se passionne pour l’Indonésie lors d’une mission dans le parc National de Waktobi en Sulawesi : “Je tombe complètement amoureux de l’Indonésie et de son extraordinaire richesse naturelle et culturelle. 17 000 îles, 400 ethnies, plus de 1000 langues, une biodiversité marine exceptionnelle… Quel terrain de jeu et de découvertes !”. Il décide de revenir dans le pays en 2014 pour occuper le poste de d’officier scientifique dans un archipel encore méconnu à l’époque : les Raja Ampat en Papouasie occidentale. Il y rencontre sa femme, Mary Lynn, originaire d’Australie. Après un bref passage au Sultanat d’Oman et en Émirat Arabes Unis, où il devient plongeur professionnel et moniteur de plongée, il retourne vivre aux Raja Ampat.
Arnaud décide d’y fonder l'association Indo-Française appelée “The Sea People” entre 2017 et 2019. Le but de ce projet est de gérer et protéger des écosystèmes côtiers tout en collaborant avec des membres impliqués de la communauté locale, une expérience extrêmement enrichissante : “La création de l’association et les responsabilités m’incombant auprès des différents partenaires me font redécouvrir les contours de mon métier d’écologue.” Après 10 ans aux Raja Ampat et grâce à toutes ses expériences à travers le monde, Arnaud Brival mène désormais l’un des plus grands programmes de restauration et de conservation de récifs coralliens de la planète : Yaf Keru qui signifie Jardin de corail en Bahasa Biak (langue Papoue).
Tristan Lecomte, Fondateur de PUR Projet et Second Life (Thaïlande)
Tristan Lecomte vit depuis 13 ans en Thaïlande mais c’est la planète entière qu’il peut désigner comme sa maison. Depuis 25 ans, il a parcouru plus de 60 pays pour developper les différentes entreprises sociales qu’il a fondées : Alter Eco, PUR Projet et Second Life.
PUR est une entreprise sociale née suite au travail de Tristan Lecomte avec des petits agriculteurs en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, sur la conception de projets d’Insetting et la plantation d’arbres pour regénérer la santé de l’eau et des sols, accroître la biodiversité et la résilience des cultures, et atténuer les effets du changement climatique. Leur spécialité est de renforcer le pouvoir des communautés locales pour qu’elles soient en mesure de gérer des projets d’agroforesterie, de préservation des terres et des pratiques agricoles durables sur le long terme.
Tristan Lecomte : "l’environnement, un secteur qui passionne et donne du sens"
Second Life a été créé en janvier 2020 en partenariat avec Mathilde et Bertrand Thomas, fondateurs de la marque de cosmétiques française Caudalie. Mathilde et Bertrand souhaitaient prendre en charge les 600 tonnes de plastique qu'ils utilisent chaque année pour les produits Caudalie. Déjà engagés avec PUR Projet dans des projets de reforestation dans le monde entier - avec plus de 7 millions d'arbres plantés - et dans diverses initiatives visant à réduire les emballages et l'impact sur l'environnement, Caudalie et PUR Projet ont décidé de collaborer pour créer Second Life, une entreprise sociale dédiée au développement de chaînes d'approvisionnement circulaires pour les déchets plastiques, avec un accent particulier sur les plastiques océaniques.
L'ambition de Mathilde et Bertrand est que toutes les entreprises commencent à s'engager dans le mouvement mondial en faveur de la durabilité du plastique et contribuent à la réalisation de l'objectif de chaînes d'approvisionnement en plastique 100% circulaires. Tristan Lecomte est lauréat du Trophée Entrepreneur des Trophées des Français de l’ASEAN 2024.
Metrisak Moun, co-fondateur de Siem Reap Bannalay (Cambodge)
Metrisak Moun est un Français d'origine Thaï-cambodgienne, âgé de 32 ans, résidant depuis huit ans à Siem Reap, au Cambodge. Son enfance a été façonnée dans la ville d’Argentan, en Normandie, jusqu'à l'âge de 20 ans. Depuis son arrivée au Cambodge en 2016 et grâce à un travail acharné, Metrisak est fier de partager l'aboutissement de son engagement envers la communauté cambodgienne : Siem Reap Bannalay, une bibliothèque et un centre culturel accessible à tous. Ce projet a été concrétisé en partenariat avec sa compagne Marion Pili, cofondatrice du projet. Siem Reap Bannalay ouvre ses portes en janvier 2022, en présence de son Excellence Pov Piseth, alors vice-gouverneur de Siem Reap.
Cette bibliothèque trilingue khmer-français-anglais vise à favoriser l'accès à la lecture et à offrir une éducation culturelle et artistique aux Cambodgiens, en mettant particulièrement l'accent sur les jeunes : “à Siem Reap Bannalay, nous croyons en l'inclusivité. Tout peuple, quelle que soit son origine, a le droit de participer à des activités culturelles, de se détendre et d'apprendre”. L’objectif est d’encourager les pratiques culturelles et artistiques dès le plus jeune âge, nourrissant la curiosité et l'épanouissement personnel des enfants, futurs citoyens cambodgiens.
Comment lui est venue cette idée de bibliothèque ? Lors de ses nombreuses sorties en ville les dimanches avec les enfants du village, Metrisak cherchait toujours un endroit pour les divertir. C'est alors que naît l'idée d'une bibliothèque, inspirée de celle qu’il avait dans sa ville natale d'Argentan : “Une bibliothèque dans laquelle je passais mon temps à lire les mangas Dragon Ball Z bien trop chers à l’achat. Cette idée est restée dans ma tête et a germé”. Le 28 janvier 2023 marque le premier anniversaire de Siem Reap Bannalay, et pour célébrer cette étape importante, un festival dédié à la lecture et aux arts, ouvert à tous, est organisé.
Benjamine Oberoi, fondatrice et Co-présidente d'Objectif France Inde (Inde)
Expatriée en Inde depuis plus de quarante ans, le parcours scolaire de Benjamine Oberoi a jeté les bases d’une carrière exceptionnelle, mêlant expertise éducative et engagement humanitaire. Après des études d’éducatrice pour jeunes enfants, d’éducatrice spécialisée et de psychologie clinique en France, elle s’envole pour l’Inde en 1984, dans le cadre d’un projet humanitaire : “C’est en Inde que j’ai trouvé ma mission : oeuvrer pour le bien-être des communautés les plus précarisées. ”.
Quand femmes et microcrédit vont de pair !
Un doctorat du NIMHANS de Bangalore en poche, elle décide donc de fonder l’association Objectif France Inde (OFI) en 1998, qui incarne une vision humaniste, touchant plus de 40.000 vies grâce à des projets intégrés. “La clef réside dans l’adaptation aux changements climatiques et l’autonomisation des femmes, souligne-t-elle. Chaque action compte, chaque femme émancipée transforme notre société ”. L’impact d’OFI est tangible, avec la réhabilitation de réservoir d’eau, la promotion de l’agroécologie sur 10.000 hectares, et l’autonomisation de 150.000 femmes, notamment grâce à des formations et l’accès à des micro-crédits.
Benjamine Oberoi, chevalière de la légion d’honneur depuis 2015, ne se contente pas de récolter des distinctions. Elle porte les valeurs de l’espoir et de l’autonomie à travers ses projets répliquables : “ Chaque femme autonomisée est une victoire sur l’injustice.”
Jérôme Viricel, manager général de RECAPP (Emirats Arabes Unis)
Arrivé en 2012 après dix ans à la tête d’une entreprise dans l’évènementiel et le tourisme d’affaires en France, Jérôme Viricel a occupé pendant 6 ans la fonction de Directeur de la region Near & Middle-East, Asia & Pacific pour une compagnie française dans le secteur textile.
Début 2021, il démarre un nouveau défi pour Veolia avec le projet RECAPP : le premier service gratuit et à domicile pour accompagner les résidents dans leur effort de recyclage. À long terme, l’ambition est de créer une vraie économie circulaire autour du plastique et de construire une usine de recyclage des bouteilles plastiques à Abu Dhabi.
Jérôme Viricel : RECAPP, le recyclage gratuit et à domicile aux Emirats
RECAPP compte aujourd'hui une communauté de 85000 utilisateurs, réalise plus de 3000 collectes par semaine (plus de 1.500 tonnes de plastique et aluminium) correspondant à 3.160 tonnes de réduction d'émissions de CO2. Mais RECAPP ne s'arrête pas là, puisqu'il a lancé en octobre 2022 un site web www.gorecapp.com dédié aux entreprises pour permettre à tous types de structures de pouvoir acheter en ligne des boxes de recyclage et ainsi avoir une solution écologique adaptée à ses besoins (150 entreprises et 80 écoles utilisent ses services de manière hebdomadaire). Enfin, RECAPP a lancé cette année des systèmes de dépôt connectés à l’application, solutions complémentaires au door-to-door afin de réduire notre empreinte carbone. “Je suis un écologiste pragmatique et pouvoir contribuer à faire concrètement progresser l'éveil écologique aux Emirats est ma plus grande réussite !”