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Ce week-end, lancez l'alerte !

Des livres et l'alerteDes livres et l'alerte
Écrit par Justine Hugues
Publié le 30 novembre 2017, mis à jour le 30 novembre 2017

Le Mediator, crève-cœur déguisé en coupe-faim, aurait-il été retiré des ventes si la pneumologue Irène Frachon n’avait pas parlé ? Rien n’est moins sûr. Sans lanceurs d’alerte, presqu’aucun des scandales sanitaires, financiers ou politiques qui ont secoué la toile au cours des dernières années n’auraient été rendus publics. Des pratiques d’évasion fiscale dévoilées par les Paradise Papers aux malades de l’amiante, en passant par les emplois fictifs de François Fillon, ce sont autant d’affaires impactant nos sociétés, autour desquelles certains auraient préféré garder le secret.

« Des livres et l’alerte »
 

Le titre de la troisième édition du salon du livre de lanceurs et lanceuses d’alerte qui se tiendra ce weekend à Paris a un double sens. Lu rapidement, « délivrer l’alerte », on y voit le besoin de libérer la parole de celles et ceux qui mettent en danger leur situation personnelle au service de l’intérêt général.  Dans un rythme de lecture plus long, celui du livre, il s’agit de pérenniser l’alerte, afin que, de Une des journaux, elle germe chez nos politiques et industriels.

Pour Daniel Ibanez, le salon qu’il a contribué à fonder est « malheureusement » dans l’actualité. «  On aimerait ne pas être obligé de constater les effets néfastes des perturbateurs endocriniens utilisés en masse par l’industrie sur notre santé. On aimerait ne pas se trouver confronté à des lobbies pharmaceutiques ou du BTP ». Cette actualité sinistre, c’est aussi celle de la Maltaise Daphne Caruana Galizia et du Mexicain Javier Valdez, journalistes d’investigation assassinés récemment pour avoir mis leur nez dans des affaires qui dérangent. Leur disparition pose, plus que jamais, la question de la liberté d’expression et de la protection des lanceurs d’alerte dans nos démocraties.  

 

Une lecture par l’actrice Ariane Ascaride, un témoignage d’Antoine Deltour et Céline Boussié, dont les révélations les ont conduits devant la justice,  un débat sur le rôle des lobbies animé par Jean-Pierre Canet, fondateur de Cash investigation, c’est ce qui vous attend les 2 et 3 décembre, et ce, sans même avoir à bouger de votre canapé. L’intégralité des ateliers sera retransmise sur le site de l’événement.

Justine Hugues
Publié le 30 novembre 2017, mis à jour le 30 novembre 2017