RITA LEVI MONTALCINI - L'Italie pleure

Rita Levi Montalcini : un nom que les Italiens de toutes les générations connaissent. Mais Rita n'est plus. Décédée à Rome à l'âge de 103 ans le 30 décembre dernier, elle incarnait la sagesse de l'âge. Mais pas seulement. La sagesse tout court. Juive séfarade, persécutée par le régime de Mussolini, elle part étudier la neurologie et la psychiatrie à Bruxelles à 27 ans. La Belgique envahie par les Allemands, elle retourne dans sa ville natale de Turin pour pratiquer ses activités de recherche depuis sa cuisine. Appelée en 1947 par la Washington University de Saint Louis dans le Missouri, elle y restera une trentaine d'années tout en travaillant pour l'Institut de biologie cellulaire du Centre national de la recherche à Rome.

Un parcours remarquable de courage et de conviction qui la conduit en 1986 au Prix Nobel de Physiologie-Médecine pour son travail de recherche sur la capacité du cerveau à produire de nouveaux neurones. Cette découverte qualifiée par les membres du jury "d'une importance fondamentale" a notamment contribué au traitement du cancer et de la maladie d'Alzheimer. En 1992, elle créée une fondation qui porte son nom. Sa devise est claire : "Le futur appartient aux jeunes". "La valeur fondamentale de l'utilisation de la raison est le message à transmettre aux nouvelles générations."

En 1999, à 90 ans, elle livre avec optimisme son expérience de la vieillesse dans un livre intitulé L'asso nella manica a brandelli, sorti en France sous le titre l'Atout gagnant. En 2001, elle reçoit le poste honorifique de sénateur à vie.

Rita Levi Montalcini avait du talent en tant que scientifique. Certes. Mais elle a démontré tout au long de sa vie, non sans humour, qu'une femme pouvait être chercheuse et coquette. A 98 ans, elle faisait encore la Une du magazine Wired-Italia.   

S.H (www.lepetitjournal.com/milan) - lundi 7 janvier 2013