En 2018, 36,4% du territoire Italien était couvert de bois et forêts. Cela n’était pas arrivé depuis la guerre des Goths, un conflit qui opposa Byzantins et Ostrogoths en Italie, entre 535 et 553. Refuge des poètes et abris des âmes en quête de paix et de sérénité, les sylves séduisent de plus en plus, tant pour leurs bienfaits métaphysiques que pour leur incidence bionomique.
Avec sa vocation écologique, paysagère et récréative, la forêt est devenue, ces dernières années, un élément transversal du développement durable et de ses trois piliers (environnement, économie, social). Selon le quotidien Il Sole 24 Ore, les surfaces boisées n’ont eu de cesse de s’étendre depuis la fin des années 30, au point de recouvrir aujourd’hui, près d’un tiers de la botte, soit une augmentation de 72% entre 1936 et 2015. Loin d’être marginal, ce phénomène touche l’ensemble de l’Europe, y compris la France métropolitaine dont la surface sylvicole « couvre actuellement 16,8 millions d’hectares, soit 31 % du territoire » hexagonal, d’après l’Institut d’Information Géographique et Forestière (IGN).
Selon le quotidien milanais, la raison de ce rapide reboisement de l’Italie tient non seulement à la mise en place de politiques volontaristes d’aménagement du territoire, mais également aux progrès techniques de ces deux derniers siècles. La modernisation progressive de l’agriculture entre les XVIIIe et XXe siècles a rendu possible une nette amélioration des rendements, qui a eu pour effet de pousser les agriculteurs à réduire considérablement les espaces cultivables, cédant de ce fait, le pas aux forêts. En cinquante ans, les paysages Italiens se sont donc particulièrement verdis, emmenant avec eux le retour des chevreuils, sangliers et loups, marquant ainsi le « retour de la nature en Italie, » selon les mots de la WWF.
Cependant, cet heureux « retour » n’est pas sans embuches ni erreurs de parcours. On peut penser, notamment, aux monocultures de peupliers ou de douglas qui ont progressivement remplacé les forêts originelles, causant un appauvrissement de la biodiversité dans ces zones-là. D’après le site internet de Reforest'Action, ces monocultures « dégradent les sols et ne permettent pas à la biodiversité de se développer. »
Pour y remédier, l’entreprise s’est investie dans différents projets de reboisement à Ponimo, Prato, Carano-Trodena et Langosco-Vigevano. Leur objectif est d’œuvrer à la diversification des « essences forestières […] afin de redonner santé et biodiversité à ces forêts. » Les bénéfices de ces projets se comptent sur le long terme, et permettraient de contribuer au stockage du Co2 et à la dépollution de l’air, mais également à la restauration des sylves victimes d'aléas climatiques comme ce fut le cas avec la tempête Vaia, en 2018. Enfin, il s’agirait de permettre aux forêts de s’adapter aux pics de sècheresse, de lutter contre l’érosion des sols, et bien évidemment de veiller à la préservation de la biodiversité.