

Jean Alesi mérite amplement le premier portrait de la galerie des sportifs franco-italiens présentée par LePetitJournal.com en 2013. Couronnée de succès, sa carrière reste un exemple pour toute une génération d'amateurs et la consécration d'une discipline : la course automobile.
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À vitesse grand V
Ce n'est pas un hasard si la France et l'Italie ont sonné ensemble le gong pour le départ de Jean Alesi en décembre dernier. En effet, en décembre 2012, les deux pays de prédilection du pilote regrettaient en c?ur et avec amertume, sa retraite sportive rendue officielle. Treize années de Formule Un, cinq saisons en DTM - Deutsche Tourenwagen Meisterschaft, championnat allemand de voitures de tourisme ? et deux participations aux 24 heures du Mans le rendent inoubliables. Les tours de piste de la légende de la F1 résonnent désormais dans les mémoires de ses admirateurs.
A 47 ans, le jeune retraité est monté sur le podium à 32 reprises : à la fleur de l'âge, il ne compte plus ses succès. Le parcours du champion a été extrêmement tortueux et riche en rebondissements, loin de se restreindre aux frontières de l'hexagone. Né à Avignon d'ancêtres siciliens, Alesi a épousé une actrice japonaise. Le monde du sport l'a amené à faire le tour du monde et marquer chaque pays de sa popularité. Comment retracer en quelques mots le chemin d'un sportif aux multiples facettes ?
La route de la gloire
Né en 1964 sous le patronyme de Giovanni, le jeune sportif s'intéresse dès son plus jeune âge au rallye automobile. Il se tourne rapidement vers une possibilité de carrière dans ce domaine, en guettant à Avignon les occasions de se démarquer. Le moniteur de pilotage sur glace conquiert la place de champion de France de Formule 3 à seulement 23 ans. À 25 ans, celle de champion national de Formule 3000 lui est acquise. Il affronte au cours de cet événement, en 1989, celui qui deviendra son rival historique : Erik Comas.
C'est ainsi que débute sa longue et glorieuse carrière au volant de la Formule 1. Jean Alesi commence par remplacer le pilote italien Michele Alboreto éjecté à l'improviste de l'écurie Tyrrel Racing, à cause d'un problème de sponsor. Dès lors, son talent se propage dans les registres de la course sur circuit et le succès de ses pneus Pirelli devient notoire et en fait l'égérie. Il signe chez Tyrrel Racing aussitôt. En 1990, le néophyte parvient à vaincre le grand champion brésilien Ayrton Senna en quelques tours de piste. Il décroche ainsi un précontrat avec Williams-Renault mais fait le choix de s'engager auprès de Ferrari pour renouer avec ses racines siciliennes.
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De Ferrari à la fin de la Formule Un
Une période difficile s'annonce pour le jeune homme au destin doré. Populaire, il échappe de peu aux limogeages en masse qui agitent la célèbre équipe italienne où il a pris place. Ces derniers éloignent entre autres son parrain, ami et coéquipier, Alain Prost. Victime d'un accident à Fiorano en 1994, Jean Alesi est touché aux vertèbres cervicales et manque de peu le drame et la récompense. Cependant le succès le rattrape quelques mois plus tard lorsqu'il décroche finalement le Grand Prix d'Italie. La période de fastes commence tranquillement mais le sportif voit rapidement le destin lui sourire.
En 1995, il obtient le Grand Prix du Canada avant d'avoir dépassé le meilleur pilote du moment Michael Schumacher sur la course. Il signe alors chez Benetton Formula avant de se tourner vers l'écurie suisse Sauber en 1998. Une autre, française cette fois, l'accueillera en 2000 : la Prost Grand Prix, dirigée par Alain Prost, où ses performances restent mémorables. Jean Alesi se tourne enfin vers l'écurie irlandaise Jordan et peu de temps après, il prononcera ses adieux à sa carrière en Formule 1.
Attention au virage
Loin d'en finir avec les circuits de course, le franco-italien se lance des défis variés. Les dernières années de sa carrière sont riches en émotions. Il brille sur la piste du tournoi allemand DTM tout comme au championnat Asiatique Speedcar Series. Il préside le circuit Reims-Gueux et remporte les 24 heures du Mans en 2010 et s'applique à prodiguer des conseils aux jeunes espoirs de sa catégorie, en tant que Capitaine d'équipe.
Alesi s'offre une dernière course avant son arrêt définitif. C'est sur le célèbre tournoi américain 500 miles d'Indianapolis qu' il effectue ses derniers tours de piste. Il a roulé sur tous les terrains et traversé le monde entier : le charisme et la sympathie de l'homme n'ont jamais nuit à l'ambition du pilote, qui l'a conduit au succès. Le palmarès de ses victoires n'est pas exempt de difficultés, ces dernières le rendent encore plus grand aux yeux de ses deux patries. ?Toute ma vie s'est construite par épisodes et il ne faut jamais s'arrêter?, confie-t-il lors d'une interview au magazine L'Equipe. Commentantainsi 20 ans de métier et quelques sueurs froides, il se plaît à conclure : ?Je souhaiterais que ça continue indéfiniment?.
Camille de FOUCAULD (www.lepetitjournal.com/rome) - Mardi 12 février 2013

































