

Deux pays submergés par les médailles et les coupes, parfois main dans la main, parfois ?il contre ?il. La France et l'Italie ne comptent plus les grands professionnels du sport qui ont vécu l'alliance et le choc des deux nations. LePetitJournal en revanche, s'engage à revenir sur les sportifs qui ont marqué l'histoire des deux pays pour en dresser un portrait mensuel. Voici les protagonistes de cette galerie à venir.
Champions et réfugiés
Image de la passion commune aux deux nations, Jean Alesi qui courrait pour Ferrari a été l'un des plus grands pilotes de Formule 1 du monde et surtout des années 1990. Né en France d'un père sicilien et d'une mère avignonnaise, il a toujours vanté ses origines transalpines dans le milieu automobile, zigzaguant entre les équipes. Il mérite ainsi de faire l'objet du premier portait sportif de l'année dans LePetitJournal de Rome.
Jean-François ?Jeff? Montauriol succèdera à Alesi dans notre galerie de portraits. En plus d'être l'une des plus grandes figures européennes du jeux d'équipe, il assume entièrement sa double origine franco-italienne. C'est le domaine du rugby qui, cette fois, bénéficie du talent sportif de ce joueur dont la renommée n'est plus à faire.
?Platini joue l'Italien en France, et le Français en Italie?, ironisait le journaliste Gianni Brera* à propos du fameux Michel Platini. Le plus célèbre des immigrés piémontais fils de maçon, qui a participé à la renommée de Saint Etienne comme de la Juventus, est aujourd'hui président à l'UEFA. Cette légende du football est encore le symbole des héritiers victorieux de l'immigration massive d'après-guerre.
Deux hymnes en c?ur pour un seul homme
Un autre parcours hors-norme mérite d'être considéré. Eric Cantona, joueur de foot encore extrêmement présent au sein des représentations binationales, sera le sujet du quatrième portrait de l'année. Ce Marseillais d'origines sardes a construit sa renommée sur une formation internationale. Joueur polémique à la carrière riche en rebondissements, il continue de faire parler de lui dans le monde du foot où les Italiens gardent la première ligne.
Un judoka italo-français : voilà qui n'est pas commun. Angelo Parisi, médaillé d'or aux Jeux Méditerranéens, a navigué entre l'Italie et l'Angleterre lors de son enfance. Il est finalement nommé ?gloire du sport français? en 2004 et a raflé, entre-temps, un nombre incalculable de médailles. Toutes les nations s'arrachent désormais son succès.
Crédits : livre Ce que j'ai vraiment dit à Zidane, Marco Materazzi, Editions Rocher 2006
Parmi les héros et anti-héros des affrontements France-Italie, réside Silvio Piola, le footballer italien qui brisa les rêves français lors de la coupe du monde de 1938. Un seul doublé de sa part et la France s'incline devant la Squadra Azzurra qui remporte ainsi pour la deuxième fois le sacre mondial du football. La revanche est presque prise en 1982 quand, après 62 ans de défaites, la France et Daniel Bravo remportent un match inoubliable. Ce toulousain, fêtant à l'époque ses 17 ans, a marqué le second but décisif de la rencontre. Pourtant le don et la prouesse du jeune joueur n'empêcheront pas l'Italie de remporter le championnat du monde quatre mois plus tard.
La France et l'Italie sur un même stade de foot : voilà qu'il est difficile d'omettre un nom, au risque d'offenser le grand Zidane. Mais qui est vraiment Marco Materazzi qui a tant frappé l'honneur français ? Nous reviendrons sur l'ancien défenseur de l'équipe nationale de foot italienne qui a su recevoir un coup de boule légendaire et sur son rival historique. Ainsi viendra un double portrait pour n'offenser personne avec un dernier hommage à Zidane que nous ne connaîtrons jamais assez.
De Platini à Materazzi, la fresque ne sera pas exhaustive mais aura pour mérite de survoler la légende. Plus que nulles autres figures, les grands sportifs portent en eux toute la complexité du rapport entre ces deux frères ennemis, la France et l'Italie.
Camille de FOUCAULD (www.lepetitjournal.com/rome) Lundi 14 janvier 2013
* Cité dans : Eric Taïeb, Immigrés : l'effet Générations, Éditions de l'Atelier, 1998, 399p.
