Malgré ses allures de vieille ville, la capitale italienne est à la portée des enfants. Ruines à explorer, glaces à dévorer? Quelques conseils suffisent, pour que ce terrain de jeu exceptionnel ne se transforme pas en cauchemar pour les parents.
Bébé à bord
Circuler avec sa progéniture dans la ville du Saint-Siège peut vite devenir un chemin de croix. ?Occhio ! C'è un bambino qua !?*, s'agacent régulièrement les Romains en fin de journée dans un bus qui a bien du mal à fermer ses portes. Si les transports en commun sont gratuits pour les enfants de moins de dix ans, mieux vaut les éviter aux heures de pointes. Heureusement les alternatives originales et chères ne manquent pas : calèches, segways, cars touristiques? Le vélo en famille au milieu des fous du volant italiens est cependant à proscrire.
Dans les rues du centre bondées de monde, même équipé de baskets, la marche à pied a des arrières goûts de parcours du combattant. Bien que les trottoirs, tous adaptés aux fauteuils roulant, permettent en théorie de promener bébé dans sa poussette, les scooters mal garés et les sampietrini rendent la tâche plus ardue.
Contrairement aux préjugés, Rome l'été n'est pas une destination de rêve. La température y avoisinant les 35 degrés, la crème solaire, un chapeau et des bouteilles d'eau sont de rigueur pour échapper à la déshydratation ou l'insolation. Par chance, les nasoni ? petites fontaines publiques d'eau potable ? pointent leur nez à chaque coin de rue offrant une source de fraicheur pour toute la famille. Si malgré ces précautions la chaire de votre chaire venait à se blesser, les médecins du pronto socorso de l'hôpital Bambinò Gesù, spécialisé en pédiatrie, sauront s'occuper d'elle. Grâce à la Carte Européenne d'Assurance Maladie, à réclamer auprès de sa mutuelle avant son départ, tous les soins seront pris en charge.
Quand la connaissance se fait ludique
Les têtes blondes pénètrent souvent à reculons dans les galeries d'art. Mais en s'abstenant de s'attarder dans les grosses structures telles le Vatican ou le Capitole, Rome a tous les atouts pour réconcilier les jeunes avec les visites. La ville est riche en espaces culturels où ?réfléchir? rime avec ?plaisir?. Les machines de Léonard de Vinci au Palazzo della Cancelleria, Explora où les touts petits s'improvisent grands savants ou le Technotown et ses expériences pour adolescents en sont des parfaits exemples. Les ?moins de six ans? peuvent même entrer gratuitement dans les musées. Les petits curieux ayant dépassé l'âge limite bénéficient tout de même de tarifs réduits.
La capitale italienne a également la chance de pouvoir divulguer des cours d'histoire en plein air. Les classiques visites du Colisée et du Forum trouvent ainsi grâce aux yeux nos chers bambins. En effet quel meilleur endroit que l'ancien fief des ennemis d'Astérix et Obélix, pour faire fonctionner son imagination? Les ruines et mosaïques de l'ancien port d'Ostia Antica ? à un quart d'heure de la station piramide par le train ? forment aussi un espace propice aux explorateurs en herbe. D'autant plus qu'à deux stations de là se trouve la plage, une solution idéale pour combiner culture et détente en une journée.
En plein c?ur de Rome, la villa Borghese et ses 80 hectares ressemblent à un paradis pour bambini. Comme si courir en liberté dans les allées, faire un tour de barque, de vélo ou de rosalie* n'étaient pas suffisants, au fil des années le parc s'est doté de nombreuses activités. Ceux qui préfèrent mettre la main à la pâte peuvent participer aux laboratoires colorés de la ludothèque de la Casina di raffaello, s'occuper des animaux de la ferme du Bioparc ou tenter d'attraper les papillons de la serre qui y a ouvert ses portes en avril dernier.
Pour contenter les jeunes amateurs de sensations fortes, le Rainbow MagicLand et sa vingtaine d'attractions ont élu domicile à Valmontone, à une heure de train de Rome. Malheureusement dans ce savant mélange entre le Parc Astérix et Disneyland, les prix aussi sont calqués sur ceux des divertissements parisiens. L'entrée peut couter jusqu'à 35 euros pour un adulte et 28 euros pour les moins de dix ans. Les visiteurs ne dépassant pas un mètre n'ont pas à payer, cependant ils ne sont pas autorisés à monter sur les manèges les plus périlleux.
Farniente version miniature
Rome recèle de subterfuges pour entrecouper une longue journée culturelle de pauses détente. En plein centre historique se dresse ainsi la boutique de jouets de bois, Bartolucci, devant laquelle même les plus âgés retrouvent une âme d'enfant. À deux pas de là, la place du panthéon se transforme régulièrement en un terrain de jeu imbattable lorsqu'elle est recouverte de pigeons à pourchasser. Si ces derniers ne sont pas au rendez-vous, les clowns, magiciens et autres artistes de rues qui animent les places Navona et Santa Maria in Trastevere prendront le relais.
La nourriture est enfin l'arme fatale made-in Rome capable de dérider les plus boudeurs. Ici, le casse-tête du menu enfant n'existe pas. En plus d'être accueillis comme des rois dans les hôtels et restaurants de la capitale, petits garçons et petites filles se jettent généralement sur la pizza et la pasta. Un mythe doit cependant être brisé pour pouvoir apprécier ces plaisirs culinaires en famille et en toute sérénité. Non à Rome, vous ne trouverez pas ce qui se vend en France sous le nom de ?glace à l'italienne?. Mais que les têtes blondes se rassurent, les gelati se déclinent en milliards de parfums et sont bien meilleurs que dans l'Hexagone.
La rédaction (www.lepetitjournal.com/rome) ? Rediffusion et mise à jour de juin 2013
* ?Attention ! Il y a un enfant ici.?
Crédits : Corbisimages.com, Libre de Droit. / Entrée du Bioparco, Elise Bonnardel
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