Édition internationale

Sept pièces de théâtre à voir à Rome en mai

Conflits familiaux, amours instables, contes et drames classiques revisités, récits du quotidien, Tchekhov, Tennessee Williams, Naples… Sélection théâtrale pour le mois de mai dans la capitale.

chaises sur une scène de théâtrechaises sur une scène de théâtre
Photo de Stefano Stacchini sur Unsplash
Écrit par Pauline Regina
Publié le 30 avril 2025

Crisi di nervi | Teatro Quirino

Après le succès de son interprétation de la pièce d'Harold Pinter, L’Anniversaire, le metteur en scène allemand de renommée internationale, Peter Stein, revient au Teatro Quirino de Rome, avec les textes de l’un de ses auteurs de référence. Crisi di nervi (Crises de nerfs) regroupe trois pièces en un acte unique (L’Ours, Les Méfaits du tabac, Une Demande en mariage) écrites par le jeune Anton Tchekhov qui, suite à l’insuccès de ses premiers écrits, jure de délaisser le théâtre dramatique pour se consacrer à la comédie. Tour à tour drôles, sarcastiques, cruelles, ces trois pièces s’inspirent du vaudeville à la française, pays où elles ont connu une forte popularité. Dans cette nouvelle composition, Stein rend hommage à l’un des plus grands dramaturges russes, en portant sur les planches un versant encore peu connu de son œuvre.
Du 29 avril au 11 mai
Via delle Vergini, 7

Ritorno a casa | Teatro Argentina

Cette saison, c’est le Teatro Argentina qui rend hommage à l’écrivain britannique, prix Nobel de littérature, Harold Pinter, avec une adaptation sur les planches de Ritorno a casa (Le Retour en français). Entre cynisme, méchanceté et extrême humour, cette pièce en deux actes, écrite en 1964 pour la Royal Shakespeare Company, propose un huis-clos familial. Teddy revient des Etats-Unis pour présenter sa femme à sa famille qui demeure dans la même maison londonienne, entre haines, rancœurs, non-dits et malentendus. A la mise en scène et dans le rôle principal, Massimo Popolizio souligne le talent caustique de Pinter dans une composition juste et “dangereusement drôle”.
Du 7 au 25 mai
Largo di Torre Argentina, 52

Cats | Teatro Sistina

Depuis ses débuts à Broadway dans les années 1980, Cats s’est imposée comme l’une des quatre comédies musicales les plus jouées au monde. Sur les planches du Teatro Sistina, elle revient dans une interprétation et mise en scène signée Massimo Romeo Piparo. Pour décors, une Rome enchanteresse sert de toile de fond au rassemblement des chats pour le Bal des Jellicules. Entre drame, romance et onirisme, le musical n’a en rien perdu de son charme.
Du 8 au 18 mai
Via Sistina , 129

Romeo e Giulietta | Teatro India

Entre danse et arts dramatiques, la Compagnia Borderlinedanza propose une réécriture contemporaine du drame shakespearien. Dans cette création originale, Roméo (Luigi Aruta) et Juliette (Adriana Cristiano) sont deux adultes, côte à côte, qui évoquent leur amour adolescent. Dans la pièce originale, les deux personnages s’ôtent la vie, mais l’amour reste. Au Teatro India, c’est la vie qui est restée, tandis que l’amour s'est transformé pour faire face à la tragique impossibilité d’une union des deux amants.
Du 10 au 11 mai
Lungotevere Vittorio Gassman, 1

Felicissima Jurnata | Teatro Vascello

Finaliste de plusieurs compétitions, Felicissima Jurnata emmène le spectateur dans les ruelles sombres et abandonnées de Naples, d’après l’écriture et la mise en scène de Emanuele D’Errico. La composition s’inspire des récits des habitants des “bassi” napolitaines (habitations typiques en rez-de-chaussée donnant sur la rue) dans le quartier du Rione Sanità, mis en relation avec la pièce de Samuel Beckett, Oh les beaux jours. Récit d’un enfermement lié au manque de moyen, conscient ou inconscient, Emanuele D’Errico explore avec une grande humanité le quotidien de ces habitants qui n’ont, pour la plupart, jamais quitté la Cité Parthénopéenne, parfois pas même leur quartier.
Du 13 au 18 mai
Via Giacinto Carini, 78

Come nei giorni migliori | Teatro India

Première pièce du jeune et talentueux dramaturge Diego Pleuteri, mise en scène par Leonardo Lidi, Come nei giorni migliori plonge dans le quotidien d’un couple. Deux jeunes garçons qui s’aiment, se séparent, se disputent, se retrouvent, jouent à s’appeler par des prénoms différents. Dans cette pièce contemporaine, les échanges du quotidien, par-delà leur apparente trivialité, respirent de vitalité et de vérité. Entre références cinématographiques et théâtrales, à travers des dialogues où le spectateur se retrouve, avec ironie et tendresse, cette création interroge la quotidienneté de l’amour et les manières de “faire couple” de nos jours.
Du 14 au 25 mai
Lungotevere Vittorio Gassman, 1

Lo specchio della Regina | Teatro Torlonia

Écrite et mise en scène par Antonio Viganò, avec des chorégraphies signées Eleonora Chiocchini, Lo specchio della Regina revisite le célèbre conte des Frères Grimm, Blanche-Neige. Sur les planches, une Reine fatiguée de chercher désespérément à être la plus belle du Royaume et un Miroir lassé qui rêve d’ailleurs. Duo improbable qui se répond et se réfléchit, les protagonistes explorent les questions liées à l’image de soi, tout en reprenant et déformant le conte traditionnel.
Du 17 au 18 mai
Via Lazzaro Spallanzani, 1A

La gatta sul tetto che scotta | Teatro Vascello

Autre mise en scène signée Leonardo Lidi ce mois-ci : La gatta sul tetto che scotta. Après Garcia Lorca, Tchekhov, Molière… c’est Tennessee Williams que le célèbre metteur en scène italien porte sur les planches. Entre jalousie, cupidités et anciennes rancœurs, ce drame familial confronte un patriarche malade, riche propriétaire du Mississippi, son fils qui noie ses angoisses dans l’alcool, la femme de celui-ci qui tente de sauver leur couple à la dérive, tandis que son mari la soupçonne d’être à l’origine du suicide de son meilleur ami et ancien amant de cette dernière. Récit fiévreux, la pièce constitue l’une des premières approches violentes du thème de l’homosexualité dans la dramaturgie américaine.
Du 20 au 25 mai
Via Giacinto Carini, 78

 

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