Édition internationale

LI CHEVALIER – Une trajectoire nommée désir

Écrit par Lepetitjournal Rome
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 février 2017

Deux cultures liées par la créativité et la sensibilité de Li Chevalier pour un voyage hors des frontières, Trajectory of Desire est une exposition peu conventionnelle où l'art contemporain est sublimé par des musiques aux sonorités apaisantes et des lumières spectrales. Plongez dans l'univers si particulier et intime de cette artiste hors normes au Macro Testaccio jusqu'au 26 mars 2017. 

Le Macro Testaccio prend part à la Biennale de Venise, une exposition d'art contemporain de grande envergure où 120 artistes de 51 pays différents sont réunis pour donner vie à l'art contemporain. "La Biennale doit être classée comme un lieu qui a pour méthode, et presque comme raison d'être, le dialogue libre entre les artistes et le public." Paolo de Grandis a organisé l'exposition de Li Chevalier, en collaboration avec Rome Capitale, au Macro Testaccio afin de poursuivre ce voyage culturel jusque dans la capitale.

Trajectory of Desire est une symphonie sensorielle alliant musique, lumière et peinture avec élégance. « Je désire restituer à l'art l'émotion en réhabilitant sa beauté, loin de l'art contemporain moderne prônant soit le minimalisme soit l'exagération » explique Li Chevalier. 

L'artiste grandit dans la Chine rigide de Mao Tse-toung, chef du Parti Communiste chinois. Suivant jusqu'en 1950 une idéologie Stalinienne, priorisant l'industrie lourde, la Chine se détourne du modèle soviétique 6 ans après, au profit de l'agriculture. Mao met alors en place le Grand Bond en avant, une étape lourde de conséquences dans sa Révolution Culturelle. La population est contrainte à un productivisme forcené ayant une organisation quasi-militaire, engendrant une disette dans tout le pays causant la mort de millions de chinois.

« Ancré dans ma mémoire jusqu'à ce jour est le slogan que tout le monde a dû réciter par c?ur: je suis un tournevis sans autre volonté ou désir que d'être placé et utilisé par le Parti, au service du Peuple. » se rappelle Li Chevalier. Ce contexte reste une source d'inspiration inépuisable, ses grandes toiles à l'encre de chine ont une ressemblance frappante avec les paysages chinois des années 60. 

Le jeu de clair-obscur des peintures est sublimé par des lumières tamisées, nous plongeant dans un univers limpide, pur. Cette luminosité blanche contraste avec la deuxième salle de l'exposition, complètement immergée dans le noir, où des signes chinois se fondent dans une forêt de violons accompagnés par des lumières violâtres à caractère spectral et une musique envoûtante. 

La passion de Li Chevalier pour la musique, l'incite à l'âge de 15ans, à rejoindre l'Opéra de l'Armée populaire de libération chinoise, puis Paris où elle devient soprano pour le ch?ur de l'Orchestre de Paris. Tout au long de sa carrière, la musique fait partie intégrante de son art, sa rencontre avec Frédéric Laroque, violoniste solo de l'Orchestre Philharmonique d'Europe et de l'Opéra de Paris, marque le début de nombreuses collaborations pour ses expositions. Les références musicales de Li Chevalier se retrouvent jusque dans le nom de ses ?uvres, comme Cantabile per archi de Peteris Vasks, un violoniste letton qui accompagne avec raffinement l'artiste dans sa « quête de la beauté ». 

 

Cette quête de beauté n'a pas de frontières, l'artiste s'inspire tout autant des grandes capitales d'Europe, qui ont façonné son art et l'ont séduite par leur liberté créative, que de son enfance en Chine. Ce mélange culturel et cette harmonie apparente est un message de tolérance et de dialogue.  « Notre monde ne peut plus ralentir son rythme vers un espace "commun" où les nations et les civilisations interagissent, mille histoires et héritages se croisent. » 

 

MACRO, La Pelanda - Piazza Orazio Giustiniani 4 - jusqu'au 26 mars 2017
Du mardi au dimanche, de 14h à 20h.

 

Céline Vergnac  (Lepetitjournal.com de Rome) - Vendredi 17 février 2017

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Publié le 16 février 2017, mis à jour le 14 février 2017
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