Les expatrié·e·s français·e·s en Equateur sont peu nombreux·se·s au regard du reste de la diaspora française mondiale : 2.706 Français·e·s inscrit·e·s au registre des Français établis hors de France en 2020, qui s’expatrient en premier lieu pour le travail. Pourtant, ceux qui font le choix de s’installer dans ce petit pays d’Amérique latine pour y travailler apprécient la qualité de vie qu’ils y trouvent. Comment trouver un emploi en Equateur ? Comment obtenir un visa de travail ? Lepetitjournal.com vous propose un guide complet de ce qu'il faut savoir pour travailler en Equateur.
Comprendre le marché de l’emploi en Equateur
A partir de l’an 2000, le gouvernement équatorien fait le choix de dollariser l’économie dans un contexte de crise économique, abandonnant l’ancienne monnaie nationale, le sucre. Si le bénéfice de la dollarisation intégrale sur le long terme pour l’économie du pays est discuté, ce changement permet dans un premier temps de stabiliser l’économie, grâce à une conjoncture internationale favorable (avec notamment un cours du pétrole élevé) et une banque centrale alors encore indépendante.
Mais comme le monde entier, l’Equateur est frappé de plein fouet par la crise économique de 2008. Les effets de la crise sont aggravés par la chute du cours du pétrole en 2014-2015, puis par les conséquences du séisme de magnitude 7,8 en 2016. Face à la dégradation de l’économie, le gouvernement de Lenin Moreno opère un virage néo-libéral à partir de 2017, en prenant des mesures antisociales et en supprimant massivement des emplois de fonctionnaires.
L’économie équatorienne est progressivement relancée, au point d’atteindre la 7e place des économies latino-américaines en 2018. En mars 2019, l’Equateur passe un accord financier avec le Fond monétaire international (FMI) de plus de 4200$, dans le but d’améliorer la situation économique du pays ainsi que sa compétitivité sur le marché international. L’Equateur a également conclu un accord de libre-échange avec l’Union Européenne pour réduire ou annuler les taxes douanières à l’export et à l’import, entré en vigueur en 2017.
La pandémie mondiale en 2020 a des conséquences désastreuses sur la situation de l’économie en Equateur, qui est l’un des pays d’Amérique latine les plus touchés par la mortalité et la surmortalité liées au virus du Covid-19. Fin 2020, le taux de pauvreté est de 32,4%, et le taux de récession sur l’ensemble de l’année est de 7,5%. Depuis, la restructuration de la dette publique externe a en partie permis de relancer la croissance, quoique les principaux défis économiques structurels du pays restent entiers.
Au premier semestre de 2024, le taux de chômage est estimé à 4,1%. Mais il ne prend pas en compte l’économie informelle et le sous-emploi, encore très présents dans le pays.
Les secteurs qui recrutent en Equateur
Le pays bénéficie de plusieurs secteurs économiques clés vers lesquels se tourner pour trouver un emploi. Aujourd’hui, l’économie équatorienne repose essentiellement sur les nombreuses matières premières du pays, qui représentent la grande majorité des exportations. L’Equateur fait d’ailleurs partie des 15 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
D’autre part, 10% du PIB équatorien et ¼ des emplois nationaux proviennent de l’agriculture et de la pêche (source : Chambre Franco-Équatorienne de Commerce et d'Industrie). L’Equateur est ainsi un grand exportateur de bananes, café, cacao, crevettes, roses et autres produits agricoles.
D’autre part, et bien que le secteur du tourisme soit en berne particulièrement depuis la crise sécuritaire de janvier 2024, plusieurs régions du pays attirent de nombreux touristes : les villes de Quito et Cuenca, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou encore les célèbres îles Galápagos et les parcs nationaux amazoniens.
Enfin, la technologie constitue de plus en plus un secteur-clé de l’économie équatorienne, au fort taux de recrutement. Les grandes villes telles que Quito ou Guayaquil connaissent ainsi un important développement de starts-up et d’espaces de co-working. Le gouvernement équatorien a par ailleurs pris ces dernières années des mesures afin de valoriser les petites entreprises et l’esprit d’entreprise. Ces mesures sont appuyées par la Chambre de commerce et d’industrie franco-équatorienne, destinée à “soutenir et [...] renforcer la communauté d'affaires franco-équatorienne, et [à] créer les outils nécessaires au développement des activités commerciales et entrepreneuriales”.
Les outils pour rechercher un emploi en Equateur
- Les moteurs de recherche comme JobStreet ou Glassdoor pour ne citer qu’eux
- N’hésitez pas à agrandir votre carnet d’adresses sur LinkedIn
- Les offres d’emplois ou de stages sur la CCI France en Equateur
- Pour les plus jeunes, n’hésitez pas à chercher du côté des volontariats (VIE, VIA, service civique…)
- Les sites des entreprises internationales diffusent des offres d’emploi
- Le réseau des Français en Equateur
Les conditions d’entrée en Equateur
Différents types de visa existent pour se rendre en Equateur en tant que ressortissant français. Un simple visa temporaire de 90 jours ne suffit pas à y travailler, mais plusieurs options sont possibles selon le contrat de travail ou le projet d’expatriation.
- Programme Vacances-Travail (PVT)
Depuis 2021, cet accord bilatéral entre la France et l’Equateur permet aux ressortissants Français âgés de 18 à 30 ans de séjourner en Equateur pour une durée maximale d’un an, avec la possibilité d’y travailler à des fins touristiques à la clé.
- Visa de séjour temporaire de travail
Différents permis de séjour temporaire de travail existent, en fonction de la profession ou du contrat de travail sur place. Quelle que soit votre profession, les informations concernant les différents visas de séjour temporaire de travail sont disponibles sur le site officiel du gouvernement équatorien.
Le plus courant est néanmoins le “visa de séjour temporaire pour activités professionnelles dans le cadre d'une relation de dépendance”, destiné à toutes les personnes étrangères ayant l’intention de s’installer et de travailler dans le pays dans le cadre d’activités légales, avec une durée valable de 2 ans.
Il existe également des visas de séjour temporaire de travail spécifiques à destination des scientifiques, chercheurs, universitaires ; des techniciens, technologues ou artisans ; des sportifs, artistes et responsables culturels ; des investisseurs ; des fonctionnaires, experts, membres ou consultants d'ONG étrangères. Tous ont une durée valable de 2 ans.
- Visa de séjour permanent
L’obtention d’un visa de séjour permanent est conditionné au fait d’avoir déjà passé plus de 21 mois en Equateur avec un visa de séjour temporaire, avec l’intention de s’installer dans le pays.
- Visa diplomatique
Ce visa est destiné aux postes de fonctionnaires diplomatiques, consulaires ou administratifs. Les visas diplomatiques pour les fonctionnaires diplomatiques et consulaires sont valables pour une durée maximale de 3 ans, renouvelable, avec entrées et sorties multiples. Pour le personnel administratif et technique, le visa est valable 2 ans maximum.
Que savoir sur le contrat de travail en Equateur
En Equateur, le droit du travail est appliqué par le biais du Code du travail équatorien et de la Constitution, en place depuis 2008 dans sa version actuelle. Des contrats écrits rédigés en espagnol sont nécessaires pour formaliser tout emploi.
Il existe une multitude de types de contrats de travail, parmi lesquels le contrat à durée indéterminée (CDI), le contrat à durée déterminée (CDD) pour une durée d’emploi inférieure à un an, ou encore les emplois saisonniers. La période de probation habituelle est de 3 mois.
Le délai de préavis en cas de licenciement est prévu à 30 jours, sans besoin de justification de la part de l’employeur. Une indemnité de départ est en revanche prévue par le droit du travail équatorien (sauf en cas de licenciement pour faute grave), surtout dans le cadre d’un CDI.
Les personnes autorisées à signer un contrat de travail sont les majeurs, les mineurs s’étant émancipés de façon légale, les mineurs entre 16 et 18 ans avec l’autorisation de leurs responsables légaux, et enfin les étrangers en accord avec la législation en vigueur.
Connaître les conditions de travail en Equateur
La durée légale du travail en Equateur est de 40h par semaine, avec une durée moyenne de 8h par jour, cinq jours hebdomadaires. Le nombre de congés payés par an est de 15 à 30 jours, selon le nombre d’années d’activité.
Le congé maternité rémunéré pour les salariées équatoriennes est fixé à 12 semaines (2 avant l’accouchement, 10 après). L’institut équatorien de sécurité sociale (IESS) prend en charge 75% de la rémunération, tandis que l’employeur verse les 25% restants. Les pères ont quant à eux droit à un congé paternité rémunéré d’une durée maximale de 10 jours.
Le salaire légal minimum est fixé à 460$ par mois. De nombreuses personnes travaillant hors cadre légal gagnent néanmoins une somme inférieure. Les employeurs doivent contribuer à la sécurité sociale des employés par le biais d’une cotisation mensuelle à l’Institut équatorien de sécurité sociale, ainsi qu’au paiement des heures supplémentaires, des congés et des jours fériés.
Où travailler en Equateur ?
Quito étant la capitale du pays, c’est aussi la ville où il est le plus facile de trouver de l’emploi. Guayaquil est néanmoins le centre économique du pays, doté d’un port à la grande importance stratégique en Amérique latine - il est cependant en ce moment déconseillé aux ressortissants français de s’y rendre par l’ambassade française.
Cuenca, située plus au sud du pays, est également une ville appréciée des expatriés pour y vivre et y travailler, étant donné sa richesse culturelle et son dynamisme économique. De nombreuses autres villes sont néanmoins susceptibles d’attirer les expatrié·e·s à des fins professionnelles (Ambato, Riobamba, Ibarra, Santo Domingo, Loja…).
Qu’en est-il de la culture professionnelle équatorienne ?
La langue communément employée au travail est l’espagnol. Néanmoins, certaines professions proches de communautés autochtones amènent également à développer certaines compétences en kichwa. D’autre part, il existe également différentes organisations franco-équatoriennes (Alliances françaises, lycées français, ambassade, Chambre de commerce…) qui emploient des salariés français comme équatoriens, et où le français est donc également d’usage.
En général, les salarié·e·s équatorien·ne·s font beaucoup d’heures supplémentaires. Si vous faites le choix d’entreprendre en Equateur, certains processus bureaucratiques peuvent être assez lents. De façon générale, il faut parfois s’armer d’un peu de patience car les processus décisionnels ont tendance à être relativement longs.