A l’opposé des pays du Nord de l’Europe, l’Italie reste très attachée aux paiements en espèces et très peu à ceux par carte. A tel point que le liquide en circulation augmente dans le pays.
L’Italie reste attachée à la monnaie liquide qui s’écoule à flot sans laisser de traces. Elle se place en queue des pays d’Europe quant aux paiements par carte bancaire. C’est la photographie de la Péninsule qui émane d’une récente étude de la Cashless Society. Un résultat qui contraste très fortement avec ce qui est en train de se passer dans les pays du nord de l’Europe où l’argent liquide disparaît peu à peu.
85 économies du monde ont été comparées par l’observatoire. Résultat, l’Italie est avant-dernière en Europe en matière de paiement en liquide. Ce qui pose le problème de la traçabilité de l’argent et de l’économie souterraine qui échappe au fisc. Par ailleurs, l’argent liquide en circulation continue à augmenter : entre 2016 et 2017, il a connu une croissance de 3,8%, passant de 190,4 à 197,7 milliards d’euros. Et l'Italie apparaît en outre comme le pays où l’argent prélevé aux guichets a connu la croissance la plus importante par rapport aux cinq grands pays européens (Allemagne, Royaume-Uni, Italie, France et Espagne). Aussi, entre 2008 et 2016, les retraits ont augmenté de 8,9%, passant de 97,9 à 193,6 milliards d’euros.
Une fracture entre les zones européennes
En 2017, seulement 14% des paiements effectués par les Italiens ont été effectués par voie électronique, le reste en monnaie, contre une moyenne européenne de 26%.
La France quant à elle, a une position intermédiaire, avec 68% des paiements du quotidien effectués en cash. Elle se distingue toutefois par un usage de la monnaie sur les paiements de petit montant.
L’observatoire note une réelle césure entre les pays du Sud et du Nord de l’Europe, où la monnaie disparait progressivement. Aux Pays-Bas, en Estonie ou en Finlande, les espèces représentent moins de 54% des paiements, leur transition vers le cashless a bien commencé.