Malgré une amélioration du taux d'emploi féminin en Italie, les différences entre les carrières des hommes et des femmes se creusent plus l’âge avance. Zoom sur les chiffres de l'Observatoire « Le travail des femmes, de l'école à la retraite », présentés lors du forum Elle active, organisé à Milan les 8 et 9 novembre 2025.


Les écarts entre les carrières des hommes et des femmes se creusent plus les années passent. Alors qu'au début des parcours professionnels, entre 20 et 30 ans, les différences de taux d’emploi entre les sexes sont minimes, à 35 ans, un homme est actif dans 95 % des cas, tandis qu’une femme a 50 % de chance de travailler, 40 % d'être inactive et 10 % d'être au chômage. À 65 ans, la situation ne s'améliore pas pour les femmes, qui prennent leur retraite dans un peu plus de la moitié des cas, tandis que l'autre moitié est inactive.
Des chiffres pointés du doigt par la nouvelle étude de l'Observatoire Le travail des femmes, de l'école à la retraite menée par le groupe Hearst et le CRILDA de l'Université catholique, dans le cadre du forum Elle active qui s’est déroulé les 8 et 9 novembre à Milan.
Les données montrent clairement « à quel point la vie professionnelle des femmes est contrainte de se dérouler de manière beaucoup plus discontinue et fragmentée ».
Écart sur le marché du travail italien
Bien qu'une légère amélioration du taux d'emploi des femmes ait été enregistrée, passant de 55 % en 2022 à 56,4 % en 2024, le marché du travail italien souffre d'un fossé préoccupant, avec un écart de 19,4 % entre les hommes et les femmes occupés, soit près du double de la moyenne européenne. En cause notamment, le poids des tâches domestiques et des soins continue de peser principalement sur les femmes, qui y consacrent en moyenne 4 heures et 37 minutes par jour, contre 1 heure et 48 minutes pour les hommes, selon les données de l'Istat.
Le poids des tâches ménagères
Les causes sont connues, mais toujours non résolues. Le poids des tâches ménagères continue de peser principalement sur les femmes, qui y consacrent en moyenne 4 heures et 37 minutes par jour, contre 1 heure et 48 minutes pour les hommes, selon l’Institut national de la statistique (Istat). Aussi, au total, les femmes accumulent plus de 40 000 heures de travail non rémunéré, soit l'équivalent de vingt ans d'emploi à temps plein.
L’impact de la maternité en Italie
« Le moment crucial où la carrière de nombreuses femmes subit un changement est la naissance de leur premier enfant : en 2025, une mère sur cinq aura définitivement quitté son emploi », explique le professeur Claudio Lucifora, coordinateur de l’étude. « Et parmi les femmes qui reprennent le travail après leur maternité, les choix de carrière sont profondément influencés par les responsabilités familiales », ajoute l’expert.
Le travail à temps partiel involontaire et ségrégation professionnelle
La recherche montre également que la ségrégation professionnelle entre les sexes en Italie est l'une des plus élevées d'Europe. Environ la moitié des emplois féminins sont concentrés dans seulement 21 professions, tandis que pour les hommes, les principales professions sont au nombre de 53 (souvent mieux rémunérées).
En outre, l'écart salarial entre les sexes (gender pay gap) augmente progressivement tout au long du cycle de vie pour atteindre son maximum vers la fin de la carrière, avec un écart de plus de 30 %.
Les femmes âgées en Italie « sont plus pauvres et risquent davantage de ne pas être financièrement indépendantes que les hommes » (Institut européen pour l'égalité entre les hommes et les femmes, EIGE). Il apparaît également que l'éducation est un facteur essentiel pour les femmes afin de se défendre contre les stéréotypes liés au genre et de s'imposer dans les professions dominées par les hommes.
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