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Paola Trecarichi, nouvelle présidente pour l’Italie de la French Tech

Paola Trecarichi FrenchTechPaola Trecarichi FrenchTech
Paola Trecarichi, general manager de HiPay en Italie et présidente de la French Tech Milan
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 16 mars 2021, mis à jour le 17 mars 2021

La responsable de Hipay en Italie, société française spécialiste dans le développement de solutions de paiement en ligne, conduit désormais les activités de la communauté de startup French Tech Milan. Rencontre avec Paola Trecarichi.

 

Lepetitjournal.com/Milan: Quel est votre parcours avant d’avoir rejoint HiPay ?

Paola Trecarichi : Après des études d’économie, ma première expérience professionnelle était dans une banque traditionnelle. Trop fermée par rapport à mes attentes, je l’ai rapidement quittée car je souhaitais une carrière plus moderne. J’étais nettement attirée par le monde de l’innovation, la Fintech. Parmi plusieurs expériences professionnelles successives, je me suis réellement approchée aux paiements technologiques chez OneBip, une société italienne faisant partie du groupe NeoMobile. Une expérience très formatrice qui m’a permis de beaucoup évoluer.
Puis en 2016, HiPay, société française cotée à la bourse de Paris, cherchait une personne pour ouvrir le marché italien. La start-up était déjà présente dans la Péninsule, mais elle était encore peu développée à cette époque et elle préparait sa scission avec HiMedia. J’ai ainsi commencé, seule avec un bureau et un ordinateur !

 

Outre le fait de travailler pour une société française, vous avez des liens avec la France ?

Depuis l'enfance, j'ai toujours entretenu un lien fort avec le pays, car ma mère qui était professeur de français m'a transmis une passion pour la culture et la langue. De plus, une partie de ma famille dont je suis très proche vit à Paris, notamment ma cousine avec son mari et mes chères nièces qui y habitent depuis de nombreuses années, et que je vois à chaque fois que je retourne en ville pour travailler.


Comment s’est développée HiPay au cours de ces cinq dernières années ?

Il fallait se faire connaître sur le marché, déjà composé de nombreux acteurs du secteur. D’autant que nous étions étrangers. Mon rôle initial était commercial, puis j’ai évolué avec une équipe désormais bien structurée de huit personnes. Ce que nous faisons n’est pas seulement vendre, nous apportons aussi un support à nos clients car le paiement en ligne va bien au-delà du simple traitement des transactions.
Nous travaillons majoritairement avec l’e-commerce, permettant aux entreprises qui nous choisissent de faire des transactions. Mais en tant que consultants également en matière de paiements, nous les accompagnons dans les analyses, ou encore en les conseillant sur nouvelles technologies pour qu’ils évoluent au rythme du marché.
Aujourd’hui, nous suivons des clients de tous les secteurs, présents autant dans la mode, que la cosmétique, l’alimentaire ou encore l’électronique et les accessoires automobiles. La croissance a été importante en 2020 en Italie. Nous avons doublé le nombre de marques de notre portefeuille par rapport à 2019 et augmenté les volumes gérés de 83%. Au premier semestre 2020, le volume de paiement de HiPay a atteint 2,5 milliards d'euros et le chiffre d'affaires s'est élevé à 21,7 millions d'euros, en hausse respectivement de 43% et 29% par rapport au premier semestre 2019.



En Italie, l’écosystème startup Fintech est en croissance (le nombre de startup est passé de 16 en 2011 à près de 350 en 2020 selon un rapport réalisé par EY et Fintech District), mais comment se situe le pays au niveau des technologies et de l’e-commerce, selon vous ?

Les technologies sont bien présentes, mais il manque encore la culture pour y adhérer. Si les nouveaux opérateurs sont clairement enclins aux nouvelles technologies, les entreprises traditionnelles sont moins réceptives, elles doivent encore évoluer pour oser le changement vers le digital. Toutefois, la pandémie a nettement accéléré le processus de digitalisation de ces entreprises, notamment du secteur retail. Beaucoup ont investi dans l’e-commerce car cela est leur seul moyen pour survivre. Mais l’e-commerce n’est qu’un début, il y a tant à faire derrière, et c’est ce qui manque encore.
Les ressources qui ont été investies doivent être optimisées, et j’espère que ces entreprises poursuivront leur lancée dans la digitalisation après la pandémie. Espérons que la crise économique ne leur bloque pas les portes de l’innovation.


Dans ce contexte vous venez de prendre la présidence de la French Tech Milan. Alors que HiPay Italia en fait partie depuis la création du label en Italie en avril 2019, quels en sont les atouts ?

Faire partie de cet écosystème était naturel puisque HiPay, entreprise française en Italie, est en quelque sorte l’emblème de ce que représente la French Tech. A savoir, un hub de référence pour les entreprises technologiques qui se développent en Italie, ou en d’autres termes, un network sur la base volontaire, qui permet de faire connaissance et créer un réseau italo-français.
La French Tech regroupe des entreprises technologiques, issues de secteurs différents. Elle compte aujourd’hui 90 start-up et scale-up innovatives et actives en Italie, autant dans la Fintech que dans l’e-commere, le RetailTech, le Digital marketing ou encore les ServicesIT*.
Mais faire partie de la French Tech Milan, c’est surtout intégrer un network plus vaste, européen, portant la technologie à des niveaux plus grands pour tous. Il ne faut pas penser à la compétition, mais à créer un réseau pour unir les forces de chaque pays pour accroître les économies de chacun.
La France a été l’un des premiers pays européens où la technologie a explosé. En créant la French Tech en 2013, elle s’est en quelque sorte fait promoteur de cette mission européenne. Rappelons qu’il existe aujourd’hui 48 labels French Tech dans le monde.


En qualité de présidente, quelles sont vos ambitions pour la French Tech Milan ?

Mon objectif est de nous faire connaître davantage. Si la French Tech est destinée à promouvoir l’importance de la coopération entre l’écosystème technologique italien et français, je souhaiterais cibler l’inclusion des start-up italiennes dans ce projet. Il s’agira par exemple d’enrichir le programme avec des thématiques variées, en ayant recours à certains profils des entreprises membres de la communauté : des incubateurs, des experts en taxes et de la partie légale. L’idée est aussi de leur donner de l’espace en bénéficiant de notre réseau tant sur le marché local que dans le monde.

 

*Citons par exemple Backmarket, Blablacar, CityScoot, Manomano, OVHcloud, Prestashop, Veepee, Qonto…

 

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