En 2019, le nombre de Français expatriés en Italie a encore sensiblement diminué. Le Nord de l’Italie, région phare d’implantation économique, reste toutefois largement plébiscité.
40.168 Français au total sont inscrits aux registres tenus par les consulats en Italie au 1er janvier 2020, selon le Décret authentifiant la population des Français établis hors de France, récemment publié au Journal Officiel. C’est 3,31% de moins que l’année précédente (41.544). Et la baisse s’inscrit dans une tendance à la décroissance depuis 2011, année où l’on comptait 48.352 Français dans la Péninsule.
Au contraire, sur la même période, le nombre des Français expatriés dans le monde tend à augmenter de 2 à 3% environ chaque année depuis 12 ans, selon les rapports annuels du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
L’Italie, 10ème destination préférée des Français
L’Italie reste le 10ème pays au monde à accueillir le plus de Français derrière la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique, l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, le Maroc et Israël. A titre comparatif, l’Espagne attire plus du double d’expatriés Français que la Botte.
Dans le Nord du pays, le consulat général de France à Milan recense 21.930 inscrits en 2019 (dont 10.200 à Milan seulement), contre 22.766 en 2018 et 24.065 Français en 2017. Autres villes plébiscitées dans le Nord : Turin (4.300 Français inscrits) et Venise (2.050 inscrits).
En Italie du Sud, toutes régions confondues, on dénombre 18.638 Français inscrits en 2019 (15.392 sur les registres consulaires de Rome ; 3.246 sur ceux de Naples).
Mais l’inscription au registre n’étant pas obligatoire, chaque consulat ou section consulaire, estime le même nombre de non-inscrits, soit environ le double de Français résidents dans la Péninsule.
Une présence calquée sur l’implantation économique française
Les raisons de la présence française dans la Péninsule ne s’explique pas que par l’attrayante Dolce vita. « Au plan des échanges commerciaux, avec 80 Md€ échangés annuellement, la France est le 2e client et le 2e fournisseur de l’Italie, l’Italie elle étant le 3ème client et le 3ème fournisseur de la France », rappelle David Hubert-Delisle, directeur de Business France en Italie et de l’ensemble de la Méditerranée Est. Cette masse génère bien sûr des implantations croisées, nécessaires pour pérenniser les flux d’affaires.
La Lombardie en tête
La France est ainsi le premier investisseur étranger en Italie avec 1.925 entreprises sous-contrôle, employant au total 255.000 personnes. Au plan sectoriel, les services pèsent plus de 60%, notamment dans les activités financières et d’assurance (BNP Paribas, Crédit Agricole, CNP, Groupama, COVEA…). Les autres investissements sont principalement dans le secteur des biens d’équipement et des produits intermédiaires (Saint Gobain, Michelin, Air Liquide, Alstom, Thalès), des biens de consommation (Lactalis-Parmalat, Bonduelle, Lesaffre), du luxe (LVMH et Kering), de l’énergie et des utilités (Total, EDF-Edison, ENGIE, Veolia), des télécommunications (Vivendi, Iliad), de la distribution (Carrefour, Kiabi, Decathlon, Leroy Merlin).
« Géographiquement, les implantations françaises se concentrent principalement dans le Nord de l’Italie », confirme Business France. La principale région italienne d’implantation économique française est de loin la Lombardie, qui pèse 45% du total dont la majorité dans la Province de Milan.
Bénéficiant de sa proximité avec la France, mais trois fois moins importante, suit la région du Piémont avec le pôle de Turin (notamment Michelin, L’Oréal, Alstom…).
Le Latium arrive quant à lui en 3ème position avec 10% environ des entreprises françaises (principalement les services, mais aussi le luxe, la défense…). Suivent l’Emilie-Romagne (8%, dans les biens d’équipement et de consommation en particulier), la Vénétie (7%, dans le luxe), la Toscane (5%, notamment dans le luxe et les transports). Tendanciellement, les entreprises françaises investissent peu dans le Mezzogiorno.