Ferrovie dello Stato entraverait-elle l’arrivée de SNCF Italia dans la Péninsule ?

"L'accès à l'infrastructure ferroviaire nationale et, par conséquent, l'entrée du nouvel opérateur SNCF Voyages Italia sur le marché du transport de passagers à grande vitesse semblent ralentis, voire entravés", a indiqué l'autorité italienne de la concurrence dans un communiqué. Vendredi dernier, AGCOM a ouvert une enquête pour abus de position dominante à l'encontre de la compagnie des chemins de fer Ferrovie dello Stato (FS).

Rete Ferroviaria Italiana (RFI), gestionnaire des voies ferrées et filiale de FS, est soupçonné d'avoir mis en œuvre une "stratégie d'exclusion" concernant "l'attribution des capacités d'infrastructure" à SNCF Voyages Italia, poursuit-elle.

Une stratégie qui vise à ralentir l'arrivée du concurrent français dans la Péninsule, alors que Trenitalia s'est déjà implantée en France fin 2021.

13 allers-retours entre les principales villes italiennes

Actuellement, et depuis 2011, SNCF Voyages Italia opère sur la ligne internationale Milan-Turin-Paris.

Toutefois, la SNCF avait annoncé en juin dernier son intention de s’attaquer au marché italien en d'élargissant son offre dans la Péninsule dès 2026 avec l'ouverture de plusieurs liaisons intérieures sur la grande vitesse. Selon le projet, treize allers-retours quotidiens devraient circuler entre les principales villes italiennes sur un axe nord-sud Turin-Milan-Rome-Naples, et un axe est-ouest entre Turin et Venise, jusqu’à atteindre 15% des parts de marché d'ici 2030.

"Un comportement obstructif"

A cet effet, SNCF Voyages Italia a demandé le 28 juillet 2023 à Rete Ferroviaria (gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire nationale), l'attribution d'une capacité adéquate sur le réseau de la grande vitesse, en soumettant une demande formelle de stipulation d'un accord-cadre d'une durée de 15 ans.

Or, face à l’absence de réponse adéquate, SNCF Voyages Italia déplore que Rete Ferroviaria "ait eu un comportement obstructif" visant à "entraver l'accès à l'infrastructure ferroviaire", relève l'autorité dans son document de 21 pages.