Près de 6 millions d’individus, soit 9,7% de la population, vivent en état de pauvreté en Italie, d’après le dernier rapport sur la pauvreté publié par l’Institut national des statistiques (Istat). Parmi eux, un record du nombre de mineurs en état de « pauvreté absolue », qui s'élevait en 2023 à 1,29 million, soit 13,8 % du total.
En Italie, ce sont les enfants et les adolescents qui sont les plus touchés par la pauvreté. C'est ce que dévoile le rapport publié par l'Istat le 16 octobre, qui fait état d'un taux élevé de pauvreté absolue des enfants, le plus élevé depuis 2014. En augmentation continue, 1,29 million de mineurs sont en état de pauvreté absolue, soit 13,8% du total.
Au niveau de la population en général, la situation est néanmoins stable par rapport à l’année précédente. Un peu plus de 2,2 millions de ménages (8,4% du total des ménages résidents,) et près de 5,7 millions d'individus, soit 9,7% de la population totale, vivaient en situation de pauvreté absolue.
Le rapport pointe par ailleurs les inégalités sociales et territoriales. L’incidence de la pauvreté infantile est en effet plus faible dans le Nord (12,9%) et plus élevée dans le Sud (15,9%), tandis que dans le Centre, elle s'élève à 13,1%.
Les familles les plus touchées : nombreuses et étrangères
Toutes les familles ne sont pas touchées de la même manière par la pauvreté. Les plus vulnérables sont les familles nombreuses, en particulier celles qui comptent trois enfants ou plus. Pour ces familles, l'incidence de la pauvreté absolue atteint 18,8 %, et s'élève à 25,6 % pour celles qui comptent plusieurs ménages. Les familles monoparentales, souvent composées de mères célibataires, sont également particulièrement exposées, avec une incidence de pauvreté de 14,8 %.
Mais c'est parmi les familles d'origine étrangère que la pauvreté prend des proportions dramatiques : 41,4 % des ménages composés exclusivement d'étrangers vivent dans la pauvreté absolue.
Le poids de l’inflation
Malgré l'évolution positive du marché du travail en 2023 (+2,1% d'actifs en un an), et également au cours des deux années précédentes, l'impact de l'inflation a contrecarré l'éventuelle réduction de l'incidence des ménages et des individus en situation de pauvreté absolue. En 2023, la croissance des prix à la consommation est restée élevée (+5,9%), explique l'ISTAT, avec des effets plus marqués sur les ménages les plus pauvres (+6,5%).
Les dépenses de consommation de ces ménages ont subi une baisse de 1,5 % en termes réels de dépenses équivalentes.