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L’Italie sous le choc après le raid raciste

Macerata raid racisteMacerata raid raciste
Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 février 2018

La fusillade anti-immigrés qui a secoué l’Italie samedi, plombe un peu plus la campagne électorale, à un mois pile des législatives du 4 mars.

“Ciao, je vais à Macerata faire un massacre” avait annoncé Luca Traini en commandant un café dans un bar, juste avant de s’élancer pour son raid raciste, raconte le Corriere della Sera dans son récit des événements qui se sont produits samedi matin dans la ville des Marches, dans le centre de l’Italie.

L’auteur présumé de l’attaque, âgé de 28 ans, a tiré à l’arme à feu, depuis sa voiture. Son but : viser le maximum d’étrangers. Il en a blessé six, tous africains. En sortant de son véhicule devant le monument aux morts de la ville, où il a mis fin à son raid, il s’est enveloppé dans un drapeau italien et a réalisé le salut fasciste en criant « L’Italie aux italiens », juste avant d’être neutralisé par les forces de l’ordre, selon les témoignages relayés par la presse italienne.

Militant d'extrême-droite

Luca Traini aurait agi pour répondre à la mort sordide de Pamela, dans la même ville, le 31 janvier dernier. Le corps de la jeune fille avait été retrouvé démembré, dans deux valises. Le suspect serait un immigré nigérien, sans papiers et déjà condamnée plusieurs fois par la justice italienne.
Outre son acte à caractère sans doute raciste, son aspect - le crâne rasé, un tatouage de dent de loup sur la tempe, un autre de croix celtique et des inscriptions en lettres gothiques traduisent assez clairement l’opinion du tireur. L’homme était en outre lié au parti de Matteo Salvini : il avait figuré sur les listes de la Ligue du Nord lors des élections municipales du printemps 2017.

Réactions politiques

Le leader de la Ligue du Nord Matteo Salvini a réagi en condamnant l’acte du délinquant mais a tenu à ajouter que « qui aime l’immigration, incite à la violence », précisant que « la responsabilité morale de chacun des actes de violence qui se produisent en Italie est à ceux qui ont rempli de réfugiés notre pays ». Silvio Berlusconi quant à lui, a fermement condamné « l’acte d’un déséquilibré », tout en rappelant lors d’une intervention au TG5 que « 600.000 immigrés présents en Italie représentent une bombe sociale prête à exploser, car ils vivent de délits ».
La présidente du parti de droite Fratelli d’Italia, Giorgia Meloni a parlé « d’un geste fou d’un criminel déséquilibré, sans aucune justification. Ainsi est réduite l’Italie entre les mains de la gauche ».
Le secrétaire du Parti démocrate Matteo Renzi et le vice-président de la Chambre et leader du Mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio ont eux lancé un appel au calme. « Il faut du calme et de la responsabilité de la part de tous les partis », a souligné le leader du PD. Le candidat du M5S a lui appelé « tous les partis, à ne pas faire campagne sur la peau de Pamela et des six blessés ».
Le président du Conseil Paolo Gentiloni, a pour sa part soutenu que « La haine et la violence ne parviendront pas à nous diviser ».

A un mois pile des élections législatives du 4 mars prochain, la fusillade anti-immigrés de Macerata, risque pourtant de plomber encore plus la campagne électorale.

 

MAR
Publié le 5 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

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