Sans surprise, le vice-président de la chambre des députés italienne, Luigi Di Maio, a été investi samedi à la tête du Mouvement 5 Etoiles (M5S) fondé en 2009 par le comédien Beppe Grillo. Portrait du jeune trentenaire, candidat au poste de Premier ministre.
Le député de 31 ans a remporté les primaires du Mouvement 5 étoiles (M5S) haut la main, samedi soir lors d’une fête du parti à Rimini. Il a été choisi par 83% des votes des militants du mouvement populiste pour mener la bataille des élections législatives prévues début 2018, en vue de devenir président du Conseil.
« Luigino » (petit Luigi), comme il est surnommé du fait de son âge, a remporté 31.000 des voix sur les quelques 37.500 des votes exprimés. Une victoire en apparence écrasante et assurément sans surprise. Reste que seuls 25 % des inscrits environ ont voté lors de cette élection organisée sur Internet et jugée comme bancale par les détracteurs. Parmi les huit candidats en lice, seul Luigi Di Maio, protégé du fondateur du parti Beppe Grillo, était en mesure de gagner face au sept autres, quasiment inconnus.
« Je suis bien conscient de mon devoir, j’ai été élu non pas pour changer le M5s mais pour changer l’Italie », a proclamé Luigi Di Maio lors de son premier discours samedi, en tant que candidat au poste de Premier Ministre.
Nouvelle image pour le M5S
Luigi di Maio était encore inconnu en 2013, avant qu’il ne devienne le plus jeune vice-président de la chambre des députés à seulement 26 ans. Un poste institutionnel qui a permis de donner un visage présentable au mouvement populiste. Ce jeune Napolitain, plutôt télégénique avec sa coupe de cheveux parfaitement soignée et ses costumes-cravates impeccables, contraste fortement avec son mentor Beppe Grillo, le comique génois fondateur du parti M5S, à la coupe désordonnée et dont le ton enflammé le caractérise. Considéré comme l’aile droite d’un parti qui n’est ni de droite ni de gauche, Luigi Di Maio porte un discours plus tempéré, véhicule une image de sérieux, se posant ainsi comme un candidat rassurant pour l’électeur moyen.
Avec l'intronisation de Di Maio, Beppe Grillo devrait désormais s'effacer progressivement de l'avant-scène. « Je serai toujours comme un père pour vous tous, mais je vieillis », a-t-il confessé vendredi aux délégués du parti. Pour l’instant, il reste « garant » du mouvement, aux côtés du nouveau Chef politique. Une frontière qui demeure floue.
Aujourd’hui, selon les sondages, le M5S est au coude-à-coude avec le Parti Démocrate (le parti de centre-gauche au pouvoir), recueillant 28 % d’intentions de vote contre 26 % pour le PD. La date exacte du scrutin n’a pas encore été fixée.