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Élections législatives en Italie : plus qu'un mois !

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Écrit par Azaïs Perronin
Publié le 4 février 2018, mis à jour le 4 février 2018

Le 4 mars prochain, les italiens éliront leur nouveau Parlement. Face à une issue plus qu’incertaine, l’Europe a les yeux rivés sur la Péninsule qui pourrait à son tour succomber à la vague populiste.

Le dépôt des candidatures tout juste clos, la campagne électorale bat son plein. Dans un mois, les italiens éliront les membres de la Chambre des députés et du Sénat selon la nouvelle loi électorale « Rosatellum ». Adoptée à l'automne 2017, la loi introduit un système mixte : deux tiers des membres de chaque chambre sont désignés à la représentation proportionnelle et un tiers est élu au scrutin majoritaire uninominal. Ce qui risque de chambouler le paysage politique actuel. Si son initiative revient à la majorité de gauche sortante, elle semble majoritairement profiter à la coalition de droite qui se place en tête des sondages avec en chef de file, l'insubmersible Berlusconi.

La coalition de droite en tête des intentions de vote

Avec 35% d'intentions de vote, la coalition de la droite et des nationalistes semble dans les meilleures conditions pour arriver en tête du scrutin, selon les derniers sondages. L'alliance, emmenée par Silvio Berlusconi, regroupe Forza Italia (son parti), La Ligue du Nord (LN) de Matteo Salvini, Fratelli d'Italia et Noi con l'Italia. Elle se caractérise par une ligne dure qui séduit un large électorat, notamment sur la question de l'immigration. Leurs messages s'adressent principalement aux conservateurs, retraités et chômeurs avec notamment l'introduction d'un « revenu de dignité » de 1.000 euros par mois. Avec une telle promesse électorale, Berlusconi compte bien faire oublier le revenu d’existence, mesure phare du Mouvement 5 étoiles.

Berlusconi, incontournable du paysage politique italien ?

Véritable animal politique, Berlusconi monopolise l'attention. La saga judiciaire du « Cavaliere », du scandale du Rubygate aux fraudes fiscales, ne l'a pas arrêté. Pas plus que son opération à cœur ouvert en 2016. Son retour sur la scène politique et à la Une des journaux est fulgurant. Contrôlant parfaitement son image, après notamment de nombreux liftings et implants capillaires, il apparaît toujours avec un sourire aux lèvres. Quelque peu figé. Omniprésent dans la campagne, son parti Forza Italia n'hésite pas à scander « Berlusconi Président » en guise de slogan. Et pourtant, l'ancien président du Conseil, âgé de 81 ans, est sous le coup d'une inéligibilité qui court jusqu'en 2019. Qu'importe, la figure du leader politique rassure et fédère son électorat. Mais le vieux loup de la politique semble fatiguer, au point d’avoir dû devoir annuler ces deniers jours, sa participation à plusieurs émissions télévisées et radiophoniques alors que la campagne électorale bat son plein. De quoi susciter l’inquiétude au sein de son parti.

Principale force d’opposition : le Mouvement 5 étoiles

Ce mouvement populiste lancé par l'humoriste Beppe Grillo en 2009, était il y a encore quelques semaines, en tête des intentions de vote. Son jeune leader Luigi Di Maio, âgé de 31 ans, mène la campagne et a depuis enterré les vieilles promesses d’un référendum sur l’Europe et sur une sortie de l’euro. La formation se réclame « ni de droite, ni de gauche » et exclut toute alliance avec les autres partis, du moins jusqu'aux élections. C'est justement ce qu'a affirmé le leader du mouvement aux investisseurs internationaux à Londres mercredi dernier. Il y a évoqué un possible gouvernement intégrant Forza Italia, Partito democratico et Lega Nord en cas d'absence de majorité des sièges à l'issue du vote.  L'alliance semble rendue indispensable par la nouvelle loi électorale. Peu favorable à la formation, le scrutin majoritaire uninominale adopté pour un tiers des élus bénéficie en effet aux politiciens ayant un rayonnement au niveau local. Tel n'est pas le cas de ses candidats choisis par les militants lors d'une primaire qui a eu lieuen ligne. Le mouvement devrait néanmoins remporter un nombre suffisant de sièges pour empêcher la formation d'un gouvernement d'une seule sensibilité politique. Plus encore, il pourrait s'élever au rang de première force politique du pays.

Un centre gauche à bout de souffle

Matteo Renzi, actuel secrétaire général du Parti démocrate se veut pragmatique et alerte sur les « miracles » promis par ses adversaires durant la campagne. Il y oppose des « engagements concrets » lors de son discours d'ouverture de campagne à Florence en fin de semaine dernière. Répondant à l'hypothèse d'une alliance émise par le Mouvement 5 étoiles, l'ancien chef du gouvernement s'est montré intransigeant : « Nous, jamais nous n'irons avec les extrémistes ». Mais la coalition du centre gauche a du mal émerger. Essoufflée, elle ressort quelque peu exsangue de ses cinq années de pouvoir. Au même titre que nombre de partis sociaux-démocrates de gauche en Europe, au premier rang desquels le Parti Socialiste en France, leurs destins semble inéluctablement liés.


Les élections législatives sont attendues avec appréhension comme le prochain grand épisode politique en Europe. Dans une ère en proie au populisme avec l'arrivée au pouvoir du parti nationaliste FPÖ en Autriche et plus récemment la reconduite du président tchèque eurosceptique Milos Zeman, les regards se tournent désormais vers la Péninsule italienne. Et avec la possible percé de plusieurs formations populistes, le pays risque de se retrouver dans le chaos au lendemain du 4 mars.

 

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